Les nations des BRICS accélèrent le développement international à travers leur partenariat

Lors du septième sommet des BRICS à Oufa, en Russie le 9 juillet 2015, les dirigeants des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) se sont regroupés pour échanger leurs points de vue sur la situation mondiale et se sont mis d'accord pour approfondir leur coopération pragmatique. Jiang Feifei, chercheuse à l'Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique, indique que l'un des aspects importants de ce sommet consistait à souligner la collaboration entre les institutions financières indépendamment créées par des économies émergentes, y compris la Nouvelle Banque de développement des BRICS (NBD), la réserve d'arrangement de devises (CRA), la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII) et le Fonds de la Route de la soie (SRF). Voici son point de vue :

Comme le décrit le thème de ce sommet – Partenariat : un facteur puissant pour le développement mondial – ces cinq économies émergentes, ayant des intérêts communs dans les affaires internationales et régionales, sont devenues des contributeurs majeurs à l'économie globale, des acteurs importants de la politique internationale et des partisans et constructeurs actifs d'un nouvel ordre économique et politique mondial. Selon le FMI, les pays membres des BRICS ont contribué pour plus de 50 % à la croissance économique mondiale. La Chine participe activement au partenariat des BRICS. Il s'agissait de la troisième présence consécutive du président chinois Xi Jinping au sommet des BRICS, ce qui montre la grande importance que la Chine y attache.

Pour le moment, les États-Unis et la zone euro souffrent encore d'une performance économique en demi-teinte. Leurs perspectives de développement sont particulièrement minées par la crise grecque. Avec une chute des prix des marchandises sur le marché international et une réduction du volume du commerce, les pays membres des BRICS sont confrontés à une pression à la baisse.

Optimiser le marché intégré des cinq pays membres et faciliter leur coopération bilatérale et multilatérale en matière d'échanges commerciaux, de commerce électronique et de droit de la propriété intellectuelle, constituait donc un objectif d'importance majeure du sommet. Celui-ci a également accordé une grande importance aux PME, de sorte que les pays des BRICS ne visent pas seulement à une croissance viable de leur propre économie, mais aussi à une reprise économique régionale dans leurs continents respectifs.

En parvenant à un consensus sur des questions telles que le terrorisme, la cyber-sécurité, les échanges culturels et le changement climatique, les BRICS montrent une résolution concertée pour maintenir l'ordre issu de la Seconde Guerre mondiale, renforcer la paix et la sécurité du monde, et promouvoir la démocratisation des relations internationales. Le groupe est déterminé à lutter pour l'amélioration de la position des économies émergentes dans la gouvernance globale. 

Le sommet continue d'être une plate-forme pour promouvoir les relations bilatérales entre la Chine et les autres pays membres des BRICS. Leur coopération économique et commerciale a des perspectives prometteuses. La Chine est le plus grand partenaire commercial des quatre autres. L'Inde et le Brésil constituent les plus grands marchés étrangers de la Chine pour les travaux à contrat, tandis que l'Afrique du Sud attire le plus grand investissement des entreprises chinoises.

Quant à la Russie, la construction d'une zone de développement économique dans la région du Lac Baïkal, la privatisation des entreprises d'État, l'accroissement des exportations du gaz vers la Chine, et de futurs projets pour exporter du gaz naturel vers la Chine devraient être profitables pour les investissements chinois. Les programmes d'amélioration des infrastructures, y compris les chemins de fer transsibériens, les lignes ferroviaires à grande vitesse et les autoroutes, constituent des opportunités de partenariat pour les communautés d'affaires des deux pays.

Abondant en ressources énergétiques, le Brésil est la huitième économie du monde en PIB nominal. La coopération dans le secteur de l'énergie lui permettra de générer des revenus lucratifs. Pour accélérer sa croissance économique, le Brésil investira 1 900 milliards de dollars dans les infrastructures d'ici 2016. La Chine peut partager son expertise et ses capitaux en la matière.

La Chine et l'Inde accélèrent leur coopération dans les domaines de la fabrication et des services, et améliorent leur connectivité avec l'établissement du couloir économique Bangladesh-Chine-Inde-Myanmar depuis 2013 et l'initiative de la Ceinture et la Route.

En profitant de l'initiative de la Route maritime de la soie du 21e siècle et de fonds de soutien, les gouvernements sud-africains et chinois travaillent ensemble pour promouvoir les secteurs de l'énergie et de la finance, de l'économie maritime, et pour établir des zones économiques spéciales.

Avant le sommet, la Chine s'attendait à des progrès en matière d'établissement de la NBD et de la CRA, ainsi qu'au renforcement du consensus sur l'initiative de la Ceinture et la Route, et sur la BAII. Le sommet a été fructueux en la matière. Les dirigeants ont annoncé le lancement officiel de la NBD avec un capital d'amorçage de 50 milliards de dollars. Cette institution financière multilatérale indépendante contribuera à promouvoir la croissance économique. De plus, son capital de départ permettra aux pays membres de mieux se défendre d'éventuels chocs économiques.

La Chine et la Russie ont convenu d'intégrer la Ceinture de la Route de la soie dans l'Union économique eurasiatique pour nouer un partenariat en matière d'investissements, de finance, d'énergie, d'infrastructures, d'aérospatiale et de développement en Extrême-Orient. Au lendemain du sommet, le Fonds russe d'investissement direct (un fond estimé à 10 milliards de dollars et créé en 2011 pour les investissements dans les secteurs à forte croissance) et le SRF ont signé un accord d'investissement sur la coopération en matière d'infrastructures et l'arrangement des actions de la NBD.

Les BRICS, ainsi que les autres économies émergentes, cherchent la stabilité et le développement national. Ils explorent une voie de réforme adaptée à leur situation nationale. La Chine participe au dialogue, à la communication et au règlement des disputes au sein des BRICS, et a proposé « le développement inclusif ». En particulier, elle contribue énormément à la NBD et à la CRA. Tout cela montre que la Chine est une puissance responsable qui gagne en popularité parmi les pays en voie de développement. Les économies émergentes considèrent la Chine comme un partenaire stratégique global et espèrent tirer profit de son expérience.

La croissance économique des pays émergents engage une nouvelle série de changements et de réformes dans l'ordre international. Ces pays font de plus en plus entendre leur voix sur la scène internationale, et le renforcement de leur position leur permet de jouir de plus de partenariats et d'opportunités.