La Banque centrale de Chine a annoncé en octobre l'extension d'un programme pilote sur le crédit à neuf municipalités et provinces. En août, la haute législature chinoise a adopté un amendement à la Loi sur les banques commerciales, annulant le ratio prêts/dépôts de 75 %. Les deux mesures ont été interprétées par certaines institutions financières comme un stimulant de 7 trillions de yuans (1,11 trillion de dollars), et une mesure d'« AQ (assouplissement quantitatif) de style chinois ». Dans un récent article du National Business Daily, Li Qilin, analyste en chef de Minsheng Securities Co. Ltd., estime qu'un tel jugement manque de logique. Voici quelques extraits de l'article.
Il n'existe pas de soi-disant stimulus de 7 trillions de yuans, ni de AQ de style chinois. Toutefois, il est logique de dire que la Banque centrale de Chine entend relâcher l'offre de monnaie.
Ce montant estimé à 7 trillions de yuans de crédit correspond aux dépôts multiplié par le rapport prêts/dépôts. Un maximum de 75 yuans (12 dollars) pour 100 yuans (16 dollars) de dépôts pourra être débloqué pour les crédits une fois la clause du ratio supprimée.
Le total actuel des dépôts dans le pays dépasse 100 trillions de yuans (15,8 trillions de dollars) ; on peut donc disposer d'environ 7 trillions de yuans de crédits, une somme qui ira vraisemblablement en Bourse et sur le marché de l'immobilier.
Mais le ratio prêts/dépôts ne restreint pas le crédit des banques commerciales, car le ratio actuel des institutions financières, surtout des banques cotées en bourse, n'est pas beaucoup plus élevé que la limite.
Le rapport général prêts/dépôts des banques chinoises est de 65,8 %.
Les facteurs réels qui influencent le crédit des banques commerciales sont la faible demande financière dans l'économie réelle et le peu d'enthousiasme des banques pour le risque.
L'intensification de la campagne anti-corruption, la réduction de l'investissement dans l'immobilier, et la réduction de la capacité de production manufacturière sont toutes des facteurs de réduction de la demande de prêts.
Le ralentissement général de l'économie a aussi incité les banques commerciales à la prudence dans l'offre de prêts.
Face à la demande de crédit, les banques commerciales essaieront par tous les moyens de contourner les restrictions imposées par l'autorité de supervision, comme le ratio prêts/dépôts.
Toutefois, relâcher ce ratio vise à réduire les fluctuations des taux d'intérêt sur le marché, ce qui n'a rien à voir avec le soi-disant « stimulant de 7 trillions de yuans ».
Pourquoi je ne crois pas que demander des fonds de crédit est la même chose qu'un AQ version chinoise et un stimulant puissant ? Deux conditions sont normalement requises pour recourir à l'AQ.
Premièrement, une importante somme de liquidité se perd durant une crise financière, augmentant les taux d'intérêt.
Deuxièmement, les politiques monétaires conventionnelles ne réussisent pas.
En Chine, les politiques monétaires conventionnelles fonctionnent encore et il n'y a pas de risques incontrôlables, bien que l'économie chinoise subisse une pression à la baisse. Par conséquent, la Chine ne recourra pas hâtivement à l'AQ.
Quels sont les objectifs attendus ?
D'abord, cela peut s'avérer un nouveau canal pour accroître la base monétaire, puis faire office de nouvel instrument monétaire pour équilibrer les objectifs de stabilité de la croissance économique et de transformation du modèle de croissance économique. Enfin, cela peut stabiliser les taux d'intérêt. |