CONTRE
Wang Fenghai
Secrétaire général adjoint de l'Association des commissaires-priseurs de Chine
Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de modifier la clause de non-responsabilité de la Loi sur les enchères.
Aujourd'hui, l'expertise d'une pièce passe par un examen minutieux, par une rigoureuse recherche documentaire, ainsi que par l'utilisation des instruments disponibles. Aucune de ces méthodes n'est tout à fait fiable. Il serait donc irréaliste et injuste de blâmer la salle des ventes lorsqu'une œuvre d'art vendue par elle se révèle fausse.
Par ailleurs, la loi stipule que le commissaire-priseur se doit d'offrir et d'afficher publiquement les informations relatives aux objets mis en vente au moins deux jours avant les enchères. Cela donne aux acheteurs la possibilité d'examiner les objets en question et de décider librement s'il convient d'acheter ou non.
Wu Qixing
Chroniqueur
La valeur et l'authenticité des objets mis aux enchères, en particulier des œuvres d'art, sont difficiles à déterminer. Parfois, l'artiste lui-même ne parvient à déterminer si des œuvres signées de son nom sont vraies ou non. Si la responsabilité de la salle des ventes ayant vendu un objet identifié comme faux est engagée, les risques seront accrus pour ces entreprises, ce qui entravera le développement futur du secteur.
La Loi sur les contrats et la Loi sur la protection des droits et intérêts des consommateurs ne devraient pas être applicables aux enchères. Même lorsqu'il s'agit de l'adjudication d'articles d'usage courant, la transaction doit obéir aux règles spéciales de ce secteur. La Loi sur les enchères encadre une forme spéciale d'achat-vente ; tout litige survenant dans ce cadre doit être résolu selon cette loi, quelle que soit la nature des marchandises concernées.
Gan Xuejun
Président de la salle des ventes Beijing Huachen Auctions Co. Ltd.
En Chine, l'authentification des œuvres d'art est très difficile. Aucun cabinet d'expertise ne se vante de garantir la fiabilité de ses études. Une salle des ventes ne pourrait selon moi que mentir si elle prétendait garantir l'authenticité des objets présentés.
Ni les acheteurs ni le public ne peuvent se satisfaire de l'authenticité douteuse des oeuvres mises en vente. C'est un dilemme pour le secteur des enchères. Selon moi, une rigueur et une vigilance accrues des commissaires-priseurs devraient permettre de réduire la probabilité de mise en vente de fausses œuvres d'art. Lorsqu'on investit dans l'art, le plus grand risque est celui d'acheter un faux. Afin de minimiser ce risque, le mieux est de choisir une salle des ventes jouissant d'une bonne réputation. |