CONTRE
Wu Ruidong
Fonctionnaire de la province du Hebei
Selon moi, les sanctions les plus sévères ne mettront pas fin à ces crimes. La loi actuelle a permis de faire preuve de la plus grande sévérité dans le passé, par exemple lors du scandale de Sanlu, en 2008, mais cela n'a pas mis fin aux crimes contre la sécurité alimentaire : en 2009, du lait en poudre contaminé avec de la mélamine a de nouveau été détecté sur le marché.
Il est donc nécessaire de rechercher les causes profondes de ces scandales. Ces dernières années, afin de favoriser une croissance rapide du PIB, les autorités locales ont accordé aux grandes entreprises des politiques préférentielles et d'importants moyens financiers: lorsque survient un scandale alimentaire, les gouvernements locaux ont tendance à dissimuler le problème et à fuir leurs responsabilités plutôt que de punir les coupables et protéger l'intérêt public. Dans ce cas-là, la loi ne sert à rien. Afin de prévenir de tels scandales, il faut d'abord briser l'alliance entre les gouvernements locaux et les entreprises.
Ma Sheng
Employé d'entreprise
Des peines trop légères expliquent en partie le nombre élevé de scandales alimentaires, mais le manque de vigilance et de supervision administrative est la cause profonde de ces crimes.
Certes, il existe des organismes spéciaux qui se chargent du contrôle de la qualité des produits. Pourtant, leurs tâches et prérogatives ne sont pas clairement identifiées, et chacun se décharge sur l'autre ce qui conduit dans les faits à l'absence de surveillance effective du marché.
En outre, les équipements utilisés pour examiner la qualité des produits alimentaires sont obsolètes, ce qui rend le travail de contrôle difficile, notamment en matière de détection des produits de mauvaise qualité. De plus, certains départements concernés ont tendance à s'isoler dans leur tour d'ivoire et n'écoutent jamais les suggestions du public.
Liang Jiangtao
Chroniqueur
La modification de la loi a montré la détermination du gouvernement à assurer la sécurité alimentaire, mais ce n'est pas, selon moi, le meilleur moyen. Dans la lutte contre les crimes liés à l'alimentation, le Code pénal doit être utilisé en dernier recours. Pour prévenir de tels problèmes, il faut en premier lieu renforcer la surveillance du gouvernement, avant de faire appel aux sanctions pénales. Les départements compétents doivent mieux assumer leur responsabilité dans le processus de production et de distribution. La sécurité alimentaire ne pourra être assurée que par un renforcement des contrôles à chaque étape, c'est-à-dire du champ à l'assiette. |