La proposition d'augmenter le prix du ticket de métro à Beijing suscite le débat parmi les usagers, dans une ville congestionnée par la circulation et où les transports en commun se multiplient. Le 19 juin 2011, le Beijing Times a signalé que les autorités municipales du transport réfléchissaient à instituer une politique de différence tarifaire entre les heures de pointe et les heures creuses. La proposition a pour but de mieux répartir les usagers du métro pendant les heures de pointe, et d'encourager les gens à prendre d'autres formes de transport en commun ou de modifier leurs horaires de transport.
Chen Jie, vice-directeur de l'Institut de design architectural de Beijing, avait émis une proposition similaire au début de 2010. Chen avait proposé que le prix du ticket puisse être porté à 5 ou 6 yuans pour les personnes n'utilisant pas de carte de transport prépayée pendant les heures de pointe du lundi au vendredi, alors que pendant les heures creuses, le prix resterait à 2 yuans.
Les usagers pékinois sont serrés comme des sardines dans des métros bondés. Les partisans de cette proposition avancent que l'augmentation du prix réduirait la congestion et permettrait également d'alléger le fardeau financier de la compagnie de transport. Au contraire, les personnes qui s'y opposent pensent que non seulement cela ne résoudra pas le problème de la congestion des heures de pointe, mais que cela aurait pour seul résultat pour les usagers d'avoir encore plus de difficulté à prendre le métro aux heures de pointe et d'arriver au travail à l'heure. La solution pour améliorer la capacité du métro et de résoudre le problème repose sur une planification urbaine raisonnée, affirment-ils.
POUR
Zhao Xu
Spécialiste de la réforme des services publics
Pour mettre au point une politique de transport public à bas coût, le gouvernement doit fournir une somme considérable, ce qui est possible quand l'économie de la ville est en croissance. Au contraire, cela devient un véritable fardeau quand l'économie baisse.
Plutôt que d'instituer un métro à bas coût, il est plus pragmatique pour le gouvernement de réduire les taxes. Comme les revenus du gouvernement proviennent principalement des impôts payés par les gens, le financement des tickets de métro revient en réalité à ces derniers, ce qui veut dire que les contribuables se chargent de ce fardeau.
Li Wenbin
Professeur à l'Université centrale de finance et d'économie
Il est nécessaire d'augmenter modérément le prix du métro. Pour encourager les usagers à utiliser les transports en commun, la municipalité de Beijing avait mis au point une politique de bas coût pour le métro et le bus. Cette politique a atteint ses objectifs. Désormais, le problème le plus évident est que la capacité de transport du métro ne peut répondre aux besoins des passagers. C'est pourquoi il est nécessaire d'augmenter le prix du ticket de métro afin de construire d'autres lignes qui permettront de réduire la concentration de passagers.
Cao Jie
Journaliste chinois habitant au Royaume-Uni
Il est courant pour les Londoniens qui travaillent dans le centre-ville de payer 10 livres par jour pour le transport en commun. Et le prix augmente chaque année. Comparé à Londres, le métro est moins cher à Paris et à Rome. Mais en termes de serice, c'est à Londres qu'il est le meilleur. Les compagnies du métro londonien profitent du prix élevé du ticket pour augmenter le nombre de trains, ce qui améliore l'efficacité du service et profite aux voyageurs.
En revanche, même si ses avantages sont évidents, un ticket de métro à bas prix a également des inconvénients. Comme le coût est bon marché, les gens choisissent le métro pour aller au travail, au détriment d'autres moyens, comme le covoiturage ou de choisir un travail près de chez eux.
En vérité, nombreux sont les Européens qui ont récolté les fruits de ces changements. Ainsi, ils ont plus de temps pour se consacrer à ce qui les intéresse. Sans augmenter le coût de la vie, ces changements apportent également un nouvel élan au développement économique.
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