La politique chinoise de planification familiale est de nouveau au centre des discussions. Le Guangdong (dans le sud de la Chine), province la plus peuplée du pays, a récemment transmis une requête officielle au gouvernement central demandant la levée, à son égard, des restrictions prévues par la politique de planification familiale. « Si la demande est approuvée, les couples de la province seront autorisés à avoir un deuxième enfant à condition que l'un des époux soit enfant unique », a expliqué Zhang Feng, responsable de la planification familiale de la province du Guangdong.
La Chine applique la politique de l'enfant unique depuis les années 1980, afin de freiner une croissance démographique trop rapide. Cette réglementation est néanmoins devenue de plus en plus impopulaire en raison du vieillissement de la population du pays. À l'heure actuelle, seuls les couples appartenant à certains groupes sont autorisés à avoir un deuxième enfant, tels que ceux issus des ethnies minoritaires et ceux provenant des zones rurales dont le premier enfant est une fille. Les ménages dont le mari et la femme sont tous deux enfants uniques ou dont le premier-né est handicapé ont également la possibilité d'avoir un deuxième enfant.
Le débat actuel porte essentiellement sur le fait de savoir si un ajustement de la politique démographique permettrait d'enrayer efficacement le vieillissement ou si la réalité chinoise impose le maintien d'un contrôle démographique réglementé par le gouvernement.
POUR
Liu Peng
iqilu.com
Je suis favorable à l'abolition de la politique d'enfant unique. Aujourd'hui, le rythme de la croissance démographique a déjà ralenti après trois décennies de planification familiale. Les grandes villes, comme Beijing et Shanghai, enregistrent même une baisse du taux de natalité. Lorsque la population en vient elle-même à réaliser qu'avoir moins d'enfants permet une meilleure qualité de vie, il ne semble plus nécessaire de contrôler la croissance démographique par une planification familiale obligatoire.
En outre, la Chine est entrée dans une phase de vieillissement démographique. En raison d'un système de retraite incomplet, de nombreux couples sont contraints de subvenir aux besoins de leurs aînés. Il est donc à temps d'abolir la politique de l'enfant unique.
Zhang Lei
Étudiant à Beijing
Lever les restrictions relatives à un deuxième enfant constitue une mesure de précaution qui permettrait de faire face aux défis que pourrait rencontrer le développement futur du pays.
Comme ont pu le rapporter les médias récemment, la Chine est une nouvelle fois confrontée à une vague de célibat, touchant essentiellement des femmes vivant seules, ce qui devrait immanquablement aboutir à la réduction du nombre de naissances. La conséquence directe de ce phénomène, comme l'a révélé le dernier recensement démographique, est que la main-d'œuvre entre 18 et 35 ans va considérablement diminuer à long terme. Cela affaiblira le potentiel de développement économique du pays, comme le prouve la situation de certains pays occidentaux. Pour éviter une telle perspective, la Chine devrait permettre l'émergence de familles plus nombreuses.
Xu Mingming
Mère d'une fille de cinq ans
Afin de permettre aux enfants de grandir dans un meilleur environnement, je pense qu'il faut permettre aux couples d'avoir un deuxième enfant. Enfant unique dans ma famille, j'ai souffert de la solitude durant mon enfance. J'ai toujours espéré pouvoir partager mes joies et tristesses avec un frère ou une sœur.
Un enfant qui a un frère ou une sœur s'avère en général plus tolérant, attentionné envers les autres, alors que les enfants uniques sont souvent gâtés, égoïstes, paresseux et réticents à l'effort. Je ne dis pas qu'avoir un deuxième enfant résoudra tous ces problèmes, mais cela sera tout au moins favorable au développement de la personnalité d'un enfant.
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