CONTRE
Shi Shusi
Chroniqueur
L'application de la politique de l'enfant unique avait pour objectif initial de résoudre les contradictions entre une croissance démographique rapide et une économie peu développée ainsi que des ressources sociales limitées. Après plus de trois décennies de développement, la Chine, malgré une croissance économique remarquable, est encore confrontée au manque de ressources pour satisfaire son énorme population. Ce n'est donc pas le bon moment pour assouplir la politique de planification familiale.
Je ne pense pas non plus que notre dividende démographique soit en train de disparaître, ce qui est l'une des raisons données par les partisans d'une modification de la planification familiale en vigueur. La pénurie de main-d'œuvre résulte d'une transformation inévitable de l'économie chinoise, qui passe d'un modèle ancien nécessitant beaucoup de main-d'œuvre à un nouveau modèle centré sur les technologies. L'économie de notre pays aura donc besoin à l'avenir d'une main-d'œuvre qualifiée, pas d'une main d'œuvre plus nombreuse.
Cheng Enfu
Professeur à l'Académie des sciences sociales de Chine
J'insiste sur le fait qu'il faut poursuivre la politique de planification familiale, car la contradiction entre une très grande population et l'insuffisance relative des ressources par habitant demeure un défi majeur de notre époque.
S'il est vrai que la croissance démographique peut se réguler d'elle-même, ce n'est pas le cas en Chine. Classée au 2ème rang mondial par son PIB, la Chine oscille néanmoins autour du 100ème rang dans le classement du PIB par habitant, en raison notamment de son énorme population. On estime actuellement que le nombre annuel de naissances en Chine dépasse les 7 millions, alors que la population totale de l'Australie n'atteint que 20 millions. Dans un pays aussi peuplé que la Chine, la planification familiale ne pourra être levée que lorsque les conditions de vie de la majorité de la population auront été sensiblement améliorées.
Yang Lijun
Jeune homme sur le point de se marier
Selon moi, assouplir la politique de planification familiale n'est pas une bonne idée. Dans notre société moderne où règne une concurrence féroce et où s'envole chaque année davantage le coût de la vie, élever un enfant représente déjà une assez lourde responsabilité, sans parler d'en avoir deux.
En outre, plus de naissances signifieront une plus grande concurrence. Lorsque le deuxième enfant atteindra l'âge adulte, il éprouvera les mêmes pressions que celles subies par notre génération : difficultés pour trouver un emploi, obtenir un lit d'hôpital pour accoucher, trouver une place en maternelle, etc. |