Contre
Chen Mengxi
Beijing Evening News
Il est nécessaire de renforcer la culture de la lecture dans une société où les gens sont obsédés par l'argent. Mais ce n'est pas la responsabilité de la législation. La principale raison de cette législation semble être le mauvais classement du pays sur ce sujet dans le monde, 93ème en 2012. Si l'on regarde les 20 premiers pays où les ressortissants sont des lecteurs avides, on s'aperçoit que le taux de lecture semble être étroitement lié au développement économique du pays. L'urgence de la survie l'emporte sur le désir de lire. Dans un pays au développement déséquilibré et au taux élevé d'analphabétisme, la lecture est une sorte de luxe. Encourager la nation tout entière à lire plus par le biais d'une législation n'est pas sage.
Il n'y a pas de raison de penser que la loi puisse interférer avec le libre arbitre, mais l'efficacité de cette mesure est discutable. Afin de promouvoir la lecture, le gouvernement devrait fournir davantage de soutien à l'industrie de l'édition et favoriser l'accès à des livres de bonne qualité en construisant de nouvelles bibliothèques.
Contre
Peng Kefeng
Chine Science Daily
La civilisation chinoise, vieille 5 000 ans, a toujours valorisé l'étude des sciences. L'âge d'or de la dynastie des Tang (618-907) et Song (960-1279) a été largement apprécié à travers le monde. Mais pourquoi le peuple chinois actuel a-t-il abandonné ces habitudes de lecture? Dans notre société moderne, les gens sont tellement accaparés par le travail qu'ils ont moins de temps et d'énergie pour lire. Ils sont habitués à lire les informations courtes diffusées sur Internet et perdent patience lorsque c'est trop long. Les adolescents sont enfermés dans une éducation orientée vers les examens où le peu de temps libre est destiné aux devoirs ou aux cours extrascolaires. Par ailleurs il existe peu de livres réellement intéressants. Compte tenu de ce dilemme, une loi seule ne pouvait pas résoudre tous les problèmes.
La législation accorde beaucoup d'attention à l'amélioration des infrastructures en créant plus de bibliothèques et de salles de lecture dans les villes, les zones rurales et les écoles, mais néglige l'importance de guider le public vers des livres de qualité. C'est le problème de cette loi. Sans œuvre littéraire fascinante, personne n'aura envie de lire, peu importe le montant des fonds alloués par le gouvernement aux écoles et aux zones rurales pour l'achat de livres.
Pour encourager les gens à lire, plus de mesures doivent être prises, sans quoi cette loi n'aura aucun effet.
Contre
Zhang He
Le Quotidien du Peuple
Je doute de l'efficacité de cette loi, même si elle insiste sur la responsabilité et l'obligation du gouvernement de construire plus de bibliothèques et d'offrir davantage de fonds, sans forcer les gens à lire.
L'habitude de la lecture devrait être prise dès l'enfance, dans le cadre scolaire. Cependant, le système d'éducation actuel en Chine insiste surtout sur les résultats aux examens. Les enseignants et les parents n'encouragent pas les enfants à lire des romans, de peur qu'ils soient moins concentrés sur leurs études. Cela détruit le désir et la curiosité pour la lecture. La législation envisagée ne servira à rien si elle ne change pas cette situation. Le faible taux de lecture du peuple chinois peut être attribué à de nombreuses raisons, parmi lesquelles le manque de soutien du gouvernement est secondaire. Dans les faits, les gouvernements locaux soutiennent davantage les installations publiques pour encourager la lecture, mais de nombreuses bibliothèques n'ont tout simplement pas de visiteurs. J'ai déjà vu des cartons de livres gisant sur le sol dans un centre culturel moderne alors que la salle de lecture était complètement vide.
La lecture est une habitude personnelle. Si elle est obligatoire elle perdra de son attrait, peu importe les efforts du gouvernement. Plusieurs éléments sont nécessaires pour promouvoir la lecture, la législation seule ne suffit pas.
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