Le 1er décembre 2013 marque la 25e Journée mondiale du sida. Le sujet des personnes vivant avec le VIH/SIDA a été une fois de plus vivement discuté en Chine avec la publication d'un règlement le 12 octobre interdisant aux séropositifs d'utiliser les bains publics.
Le règlement, rédigé par le ministère chinois du Commerce, stipule que les bains publics et les établissements similaires, y compris les spa, des sources thermales et les salons de massage devaient afficher un panneau interdisant l'accès aux personnes atteintes de maladies sexuellement transmissibles, du sida et des maladies infectieuses de la peau. Les contrevenants seront avertis ou risquent une amende allant jusqu'à 30 000 yuans (4 920 dollars US).
Le projet de règlement a été affiché sur le site Web du ministère pendant un mois pour solliciter l'opinion publique et a suscité beaucoup de réactions. Certains l'approuvent et estiment que les personnes atteintes de maladies infectieuses, dont le VIH, devraient être interdites d'utiliser des équipements publics pour éviter tout risque de contamination. Toutefois, d'autres critiquent l'aspect discriminatoire de cette réglementation en faisant valoir que la possibilité d'être infecté par le virus du VIH dans un bain public est extrêmement faible.
Pour
Chi Mo
Commentatrice dans les médias
Interdire aux personnes vivant avec le VIH d'utiliser les bains publics vise à protéger la santé publique.
Certes, ces personnes bénéficient de droits civils et méritent le respect et l'égalité de traitement des citoyens ordinaires. Cependant, ils doivent tenir compte des dangers potentiels envers les autres.
Il est légitime de leur demander d'éviter les bains publics. En Chine, les personnes atteintes de maladies sexuellement transmissibles sont interdites dans de tels endroits. Il est illégal d'être au courant de sa maladie sexuellement transmissible et de ne pas protéger les autres. Le VIH est l'une des maladies sexuellement transmissibles identifiées par la loi et leurs porteurs doivent donc être interdits de fréquenter les établissements publics.
Même si la possibilité d'infection par la maladie en partageant un bain avec une personne vivant avec le VIH est extrêmement faible, elle existe. Ceux qui ont des plaies cutanées sont vulnérables au virus. Voir en cette réglementation une forme de discrimination est un peu trop exagéré.
Pour
Ma Yupeng
Yaozhao Nouvelles du soir
Comme l'ont dit les experts médicaux, le virus du SIDA meurt en 30 minutes dans une température supérieure à 56 degrés Celsius et une peau intacte est une protection efficace contre le virus. Cela signifie que le sida et les maladies sexuellement transmissibles ne se transmettent pas aussi facilement que l'on croit. Cependant, il devrait n'y avoir aucun doute.
Personne n'a de raison suffisante pour menacer la santé publique. Et ceux qui s'opposent à la réglementation en avançant qu'elle est discriminatoire envers les personnes vivant avec le VIH exagèrent surtout le problème.
Pour
Guo Yuanpeng
Scol.com.cn
Des experts médicaux ont seulement théoriquement vérifié les moyens de transmission du sida, mais il y a des lacunes.
Les experts notent que même si le virus du sida passait dans l'eau, il ne pourrait pas survivre à la température moyenne des bains publics. Toutefois, la température de l'eau dans chaque établissement de bains publics est-elle la même? Si la température n'atteint pas 56 degrés Celsius, au-dessus de laquelle le virus ne peut pas survivre, cela ne serait-il pas une menace pour les autres ?
Par ailleurs, les usagers des bains publics ont-ils tous la peau intacte? Bien sûr, ce n'est pas grave s'ils ont des lésions tant qu'aucun virus n'est présent ou si la température de l'eau atteint la norme requise. Que se passerait dans un scénario où le virus était présent et la température de l'eau était inférieure à 56 degrés Celsius ?
Pour
Wang Yuedan
Expert médical
Le règlement vise à réglementer l'industrie des bains publics où certains services en dehors de la douche et du bain peuvent causer des plaies cutanées. Par exemple, dans le service de pédicure, les couteaux utilisés peuvent causer des saignements et des plaies. Et certains services de massage peuvent endommager la peau de ceux qui ont une folliculite. Le VIH peut être transmis de ces deux manières.
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