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Vol.4 janvier 2014
La « boîte à bébés », une proposition controversée

 
 
 

Une initiative de la province du Guangdong attire l'attention publique car il s'agit d'établir à Shenzhen, en 2014, la première « boîte à bébés » pour enfants abandonnés.

Selon ce projet, l'abri sera constitué d'une construction en acier équipée d'un incubateur, d'une sonnerie d'alarme à retardement et d'un signal électroluminescent. Cette structure coutant 150 000 yuans (24 600 dollars) sera installée près de la cabine de sécurité du bureau local de sécurité sociale. Il n'y aura pas de caméras de surveillance ; les parents pourront donc laisser leur bébé incognito. Quand les employés entendront l'alarme, ils iront chercher les bébés dans la boîte le plus tôt possible.

Tang Rongsheng, directeur du centre de sécurité sociale de Shenzhen, dit que cet abri priorise l'intérêt de l'enfant. « Cet abri n'empêchera pas les parents d'abandonner leurs enfants, mais les conséquences seront différentes si les bébés abandonnés peuvent jouir de protection », dit-il.

Shenzhen n'est pas la première ville à établir de telles installations. Shijiazhuang, capitale de la province du Hebei, au nord, l'a fait en 2011 et a reçu 170 bébés depuis.

À l'annonce de ce plan, certains ont applaudi, disant qu'il y va du respect de la vie et des droits et intérêts des enfants. Ils encouragent le projet à travers tout le pays. Mais d'autres se demandent si l'on ne va pas encourager ainsi l'irresponsabilité des parents.

Pour

Yang Yanming

Yanzhao Evening News

Je ne pense pas que cela va encourager indirectement les gens à abandonner les enfants dont ils ne veulent pas. Les gens résolus à abandonner leur enfant ne changeront pas d'idée qu'il y ait ou n'y ait pas de telle boîte. Et les parents aimants n'abandonneront pas leurs enfants parce qu'une boîte existe. Le cas de Shijiazhuang montre qu'il n'y a pas eu d'augmentation du nombre d'enfants abandonnés après 2011. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la décision vise à mettre en valeur la vie humaine et la protection des enfants.

Toutefois, installer des boîtes n'est qu'un début. La boîte peut sauver la vie d'un enfant, mais il devrait y avoir d'autres mécanismes pour lui donner une « seconde vie », comme un système de sécurité qui permette aux enfants de jouir de l'aide nécessaire après l'abandon, et un système d'adoption qui permette aux enfants non seulement de vivre dans un orphelinat mais offre d'autres choix d'adoption par des canaux non-gouvernementaux.

Pour

Bian Guangchun

Legal Daily

Les gens abandonnent leurs enfants pour plusieurs raisons. Certains sont trop jeunes et trop pauvres pour assumer la responsabilité d'un bébé. Certains le font parce l'enfant est né avec une infirmité ou une maladie incurable. Peu importe la raison, abandonner un enfant est mal et ne peut être toléré. Mais l'intolérance n'arrêtera personne de le faire.

La bonne attitude à prendre devant le phénomène serait, d'une part, de s'opposer sans équivoque à un tel comportement par une condamnation morale et une punition légale. La loi doit être amendée pour empêcher le phénomène d'empirer. D'autre part, les bébés abandonnés devraient être protégés afin que leurs droits et intérêts reconnus par la loi soient respectés et remplis. Abandonner un enfant est illégal, mais l'enfant est innocent. L'installation de boîtes à bébé sert à protéger les enfants sans défense. Ainsi le projet non seulement fait preuve de la sollicitude du gouvernement, de l'esprit ou de la lettre de la loi, mais donne un exemple d'amour humain et constitue un appel en ce sens.

Réchauffer chaque bébé abandonné avec la main de notre gouvernement n'est pas difficile. En fait, installer des boîtes à bébé dans une ville est loin de suffire au soin et à la protection du groupe vulnérable.

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