La maladie du cancer est en train de frapper durement les pays en développement, notamment l'Afrique. Bien que réputé pour être une maladie de riche, le cancer ne semble plus s'arrêter à de telles considérations et concerne de plus en plus les populations pauvres à travers le monde. De nouvelles recherches publiées en février dernier par la Société américaine du cancer (ACS) montrent que les deux tiers des 7,6 millions de personnes décédées des suites d'un cancer dans le monde en 2008 vivaient dans des pays défavorisés. Ce nombre devrait doubler d'ici 2030.
Néanmoins, la maladie évolue différemment en Afrique que dans le reste du monde. Si les changements de régime alimentaire et d'habitudes physiques expliquent l'augmentation des taux de cancer sur le continent, toutes les causes n'ont pas les mêmes conséquences au niveau international. Le tabagisme, responsable de 20 % des décès liés au cancer dans le monde, n'est à l'origine que de 6 % de ces décès en Afrique, selon un rapport de l'ACS. Cette dernière n'exclut pas une évolution de la situation dans les années à venir : dans certains pays africains, le tabagisme est plus important chez les enfants que chez les adultes.
Les cancers les plus fréquents sur le continent sont ceux qui se développent en raison de la présence d'un agent infectieux dans le corps, que ce soit le cancer du col de l'utérus, du foie, de la vessie ou le sarcome de Kaposi, pour n'en citer que quelques-uns. Le rapport de l'ACS publié en février montre que les taux les plus élevés de cancer de l'utérus sont constatés en Zambie, au Malawi, en Tanzanie et au Mozambique. (Le cancer est causé par le virus du papillome humain, le VPH, très présent en Afrique de l'Est.) En outre, le rapport souligne que 40 % des cancers de la vessie diagnostiqués sur le continent sont liés au parasite Schistosoma hematobium. En Europe et en Amérique du Nord, le cancer de la vessie est lié au tabagisme et/ou à une exposition à des produits chimiques industriels. En Afrique, l'hôte du parasite Schistosoma hematobium, qui s'introduit sous la peau des victimes, est généralement l'escargot d'eau douce.
Les possibilités de traitement contre le cancer sont limitées en Afrique. Les données de l'Agence internationale de l'énergie atomique ont montré que 16 pays d'Afrique ne possédaient aucun centre de traitement par radiothérapie, tandis que 13 autres pays ne pouvaient fournir aucune donnée en la matière. Les pays n'ayant aucun centre de radiothérapie prennent le risque de se retrouver submergés, comme l'est par exemple l'Éthiopie, qui ne possède qu'un centre unique pour une population de 80 millions de personnes.
Les diagnostics de cancer sont en effet beaucoup trop tardifs pour la plupart des malades africains, selon AfrOx, une fondation contre le cancer basée au Royaume-Uni. Des mesures préventives comme une vaccination précoce sont également importantes, notamment dans le cas du cancer du col de l'utérus causé par le VPH. Accroître le nombre de professionnels de santé bien formés en Afrique est donc crucial. Partners in Health, l'organisation non gouvernementale américaine qui a lancé le premier programme gratuit de lutte contre le VIH dans les pays pauvres, ouvre la voie. Cette année, l'organisation a présenté une nouvelle initiative visant à fournir le même genre de services aux patients atteints du cancer au Malawi et au Rwanda.
Technologie
Les pillages du Centre de recherche du désert en Égypte (CRD), au Caire et de la Banque des gènes des déserts égyptiens (BGDE) dans le nord du Sinai, survenus en février dernier lors des troubles politiques, ont entraîné la destruction de banques de données de gènes. Les systèmes de refroidissement du laboratoire ont également été détruits, endommageant et mettant en péril des collections de graines. La BGDE abritait quelque 750 espèces de plantes sauvages du désert et était la seule à avoir répertorié leur code génétique. On estime qu'il faudra plusieurs années avant de pouvoir reconstituer la base de données de ces deux établissements.
Une équipe de chercheurs chinois de l'Université de l'agriculture de Chine à Beijing est en train de mener une expérience visant à combiner le virus de la grippe aviaire et de la grippe porcine afin d'observer et de surveiller le type de virus produit. Les souches de H9N2 et de H1N1 sont génétiquement proches et les scientifiques ont généré 127 virus hybrides destinés à être testés sur des souris. Plus de la moitié a été déterminée comme étant aussi résistante que les souches de grippe aviaire ou porcine prises individuellement. Huit sont plus fortes et ont été qualifiées de souches de « supergrippe », selon les conclusions de l'étude réalisée par l'équipe. |