En décembre, le milieu scientifique mondial était en émoi devant les résultats des pourparlers des Nations unies sur le climat tenus à Durban, en Afrique du Sud. D'ici 2020, un nouveau traité international concernant le réchauffement de la planète s'imposera comme une obligation légale. Pour la Chine, où un rapport national sur les changements climatiques a été publié seulement un mois avant la conférence, les pourparlers de Durban pourraient influencer la façon dont le pays fait face à la menace de la hausse du niveau de la mer.

D'après le IIe Rapport national d'estimation sur le changement climatique, produit conjointement par l'Académie des sciences de Chine, le ministère des Sciences et Technologies et l'Association de météorologie de Chine, en 2030, le niveau de la mer en Chine aura augmenté de 130 mm à cause du réchauffement de la planète.

Si 130 mm représentent à peine un peu plus de la longueur d'un stylo, vu à travers une lentille historique, ce chiffre présente une perspective inquiétante. Selon l'Institut du climat, une ONG internationale renommée composée de scientifiques et de législateurs, il a fallu près de 100 ans pour que, au siècle dernier, le niveau augmente de 150 ou 200 mm. Selon l'estimation actuelle de la Chine, une hausse équivalente se produira dans les vingt prochaines années.

La hausse des niveaux d'eau est directement liée à la tendance au réchauffement. Les scientifiques chinois ont découvert que la température à la surface du sol a augmenté de près de 1,4 degré Celsius au cours des 60 dernières années en Chine. Dans les années 1980, James Hansen, un scientifique américain de l'atmosphère, a fait la manchette avec sa déclaration que tout dépassement de 2 degrés d'augmentation de température de la surface du sol causerait un désastre sur la planète. Ce qui veut dire que dépasser ce seuil rendrait impossible un retour en arrière, même si l'on réduisait alors les émissions de dioxyde de carbone. Depuis, « 2 degrés » est reconnu comme le seuil au niveau du monde.

Le réchauffement de 1,4 degré a déjà causé un impact profond en Chine. Selon le rapport national, 10% des glaciers du pays ont disparu. La fonte de la glace de ces masses élève lentement le volume du Changjiang et du fleuve Jaune, qui se déversent respectivement dans la mer de Chine orientale et la mer de Bohai au nord. Ce volume d'eau supplémentaire venant des sources de l'intérieur du territoire entraîne une hausse plus rapide que la font des plaques de glace de l'Antarctique et des autres glaciers déjà dans la mer.

On prévoit que ces hausses submergeront 18 000 km2 de côtes chinoises. Mais le plus troublant est que 130 mm n'est pas le maximum prévu. Des métropoles comme Tianjin et Shanghai pourraient connaître des niveaux atteignant 150 mm en 2030. Le Guangdong est aussi menacé par la hausse du niveau de la mer. Le plus récent rapport du genre a été publié il y a quatre ans. Les chiffres seront peut-être révisés à la hausse lors de la prochaine estimation. Cela reste à voir.

Brèves scientifiques

➲ Le premier mois de 2012 marquera l'arrivée du premier smartphone à 50 dollars. Le manufacturier chinois Spreadtrum met sur le marché un appareil qui supporte le système d'opération Android de Google, et qui sera compatible avec le réseau 3G de China Mobile. China Mobile est la plus grande entreprise de télécommunications mobiles de Chine. Si son usage de la technologie de Spreadtrum s'accompagne d'une baisse de prix pour les consommateurs, d'autres opérateurs pourraient lui emboiter le pas. Jusqu'à maintenant, le smartphone le plus abordable coûtait autour de 100 dollars.

➲ Des scientifiques égyptiens sont en train de développer un nouveau médicament contre le diabète à partir de la gourde amère anciennement utilisée en médecine traditionnelle chinoise. Cette plante est censée remédier à la carence en insuline, raison pour laquelle un diabétique doit recevoir l'hormone par injection. La structure chimique de la gourde amère se rapproche de l'insuline bovine, et la plante pousse même sous un climat désertique. Le Centre national de recherche d'Égypte travaille en tandem avec une entreprise pharmaceutique nationale pour produire un comprimé d'extrait de la plante. Le succès offrira aux patients une alternative à l'aiguille.

➲ Le charbon de bois de bambou, un biocarburant « vert » connu largement produit en Chine, commence à s'implanter en Afrique sub-saharienne où le bois est actuellement le plus important combustible. Le projet technologique du charbon de bois, qui emploie une plante à croissance rapide en Éthiopie et au Ghana, est appuyé par le Réseau international du bambou et du rotin. L'organisation soutient le carburant parce qu'il va à l'encontre de la déforestation et qu'il permet une nouvelle