
Yu Youbin
En 2009, Yu Youbin, un professeur de l'Institut des sciences humaines et sociales de l'Université de technologie de Beijing, est devenu le co-directeur de la partie chinoise de l'Institut Confucius de l'Université de Largos. Le nouveau poste lui offre une autre expérience que le monde académique. Yu partage son histoire avec CHINAFRIQUE.
Comment êtes-vous devenu co-directeur de l'Institut Confucius à l'Université de Lagos ?
Quand j'ai entendu parler de l'Institut Confucius pour la première fois en 2004, je pensais qu'il s'agissait d'un bon concept. En mai 2009, le programme de coopération entre mon Institut et l'Université de Lagos a été lancé. Après avoir demandé le poste de directeur, j'ai participé avec d'autres candidats et professeurs à une formation à la fin de laquelle chaque personne doit passer un examen final. Les exigences sont strictes et comportent un examen écrit, un entretien, un test psychologique et un projet de groupe. Le Bureau national pour l'enseignement du chinois comme langue étrangère (Hanban) est déterminé à faire des efforts pour recruter des employés de qualité pour l'Institut Confucius.
Quelle est la plus forte impression pendant votre séjour au Nigeria ?
Le peuple africain a une attitude de vie détendue. Aux yeux des Chinois, les Africains manquent de l'habitude de faire des projets, parce que les Chinois accordent une attention importante au plan et à la rationa-lité. Mais d'après moi, notre histoire et notre culture nous laisse un sens rigide du devoir qui au certains cas peut devenir un fardeau. Nous pouvons apprendre beaucoup de la culture africaine. Les Africains préfèrent travailler d'une manière impromptue. Ils sont forts en improvisation, même leurs formes d'art sont basées sur la nature et la vie réelle. Les penseurs et artistes chinois doivent beaucoup apprendre des Africains.
Quelle est la différence concernant l'éducation entre la Chine et l'Afrique ?
Au Nigeria, vous pouvez trouver qu'ils apprécient beaucoup la famille et l'amitié. C'est le même cas qu'en Chine. Mais l'éducation chinoise attache une grande importance au devoir, au sens de la responsabilité, à l'ambition et à la moralité. Au Nigeria, et en Afrique en général, le plus important pour l'éducation, c'est d'encourager le dynamisme des comportements personnels. Je pense que l'Afrique est un lieu qui est « plus proche du paradis ». Les comportements et les valeurs du peuple ici sont plus proches de la nature des êtres humains, parce que le continent est moins affecté par la civilisation industrielle.
D'après vous, la langue est indispensable pour l'échange culturel ?
La barrière de la langue est le premier obstacle que rencontrent des peuples quand ils veulent communiquer. Une compétence linguistique forte peut minimiser les possibilités de malentendus et ainsi promouvoir la communication. La langue est une plate-forme pour l'échange culturel et une plate-forme efficace peut faciliter la communication. Beaucoup de personnes connaissent bien les pays occidentaux parce qu'ils parlent anglais et peuvent communiquer directement avec les Occidentaux. Sans cette communication directe, nous ne pouvons connaître les autres qu'à travers le média.
Qu'est-ce que vous avez retiré de vos expériences à Lagos ?
Travailler comme co-directeur dans l'Institut Confucius est tout à fait différent qu'enseigner à l'université en Chine. Comme professeur, vous pouvez rencontrer les étudiants différents qui vous posent des questions de toutes sortes. Mais l'échange culturel est une autre chose. Une culture nouvelle vous apporte un monde nouveau. Les opinions des personnes sont différentes. En tant qu'organisateur de programmes d'échange culturel, je trouve cela splendide et intéressant. Quand je suis arrivé à l'Institut Confucius à l'étranger, ce que je rencontrais était différent de l'Institut Confucius de Chine. Dans ce cas-là, je peux présenter le modèle de vie des Chinois aux Africains –comment les Chinois pensent et voient le monde et la famille, comment nous pensons les cultures différentes. |