Xingba a travaillé pour le gouvernement municipal de Chongqing où il était chargé des affaires étrangères. En 2005, il est arrivé pour la première fois sur le continent africain et a décidé de démissionner pour protéger les lions sauvages d'Afrique et a commencé à travailler dans une réserve zoologique. Il est ainsi devenu le premier Chinois travaillant à temps plein pour protéger la faune africaine. Ces derniers jours, il a raconté son expérience à CHINAFRIQUE.
Pourquoi choisir de démissionner de votre poste de fonctionnaire et d'aller en Afrique pour protéger des lions sauvages ?
Vivre avec des lions était un rêve depuis mon enfance à cause d'un dessin animé japonais Le Roi Leo. Ce rêve est devenu de plus en plus fort ces dernières années. Quand je suis arrivé en Afrique, j'ai trouvé que tout sur le continent noir était semblable à ce que j'avais imaginé. J'ai donc décidé d'y rester pour protéger les animaux sauvages.
Cette décision a rencontré l'opposition forte des membres de ma famille, parce que ce poste de fonctionnaire m'assurait un revenu stable et une vie agréable. Mais je ne regrette jamais, parce que la vie est courte, et si nous ne pouvons pas faire ce que nous voulons, quel serait le sens de cette existence ? En fait, cette décision s'est avérée plus tard bénéfique, non seulement pour moi-même, mais aussi pour l'éducation de ma fille. Je l'ai emmenée une fois en Afrique, et maintenant, elle s'intéresse beaucoup à ce continent et a la volonté de protéger les animaux sauvages.
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées dans votre combat pour la protection des animaux ?
En septembre 2011, j'ai créé la Fondation Mara de protection des animaux sauvages afin de faire connaître à la communauté internationale notre volonté de protéger l'environnement et les animaux sauvages. Je me suis rendu dans presque toutes les régions d'Afrique où vivent des lions. En collaboration avec le gouvernement du Kenya, des réserves naturelles, des organisations scientifiques et des experts, nous faisons des patrouilles régulières pour faire cesser le braconnage et étudions les habitudes de vie des lions sauvages.
Mais mon travail a rencontré au début des difficultés que je n'imaginais pas. La plupart des gens ne croient pas que les Chinois veulent contribuer au travail de protection des animaux sauvages. Au début, il m'a été difficile de m'intégrer dans le cercle des gens venant des pays occidentaux pour protéger les lions sauvages. Avec le temps, ils ont commencé à m'accepter à cause de mes efforts incessants et nous avons mené une série de projets de coopération.
Est-ce que vous avez le projet de protéger des espèces sauvages en Chine ?
Si la Fondation Mara de protection des animaux sauvages a choisi de s'installer au Kenya, c'est parce que l'Afrique est le dernier refuge pour les animaux sauvages sur terre où sont rassemblés de nombreux groupes environnementaux et organisations scientifiques. J'espère apprendre de ces expériences en Afrique. Quand le moment sera opportun, je compte créer des réserves naturelles en Chine, afin de protéger la faune locale en voie de disparition, comme les tigres et les loups. Les enfants chinois méritent un environnement plus agréable pour être en contact avec la vraie nature au lieu de rester tout le temps en classe à étudier.
Est-ce que vos sentiments pour l'Afrique ont changé après ces années à œuvrer pour la protection des animaux ?
L'Afrique est devenue mon deuxième pays natal. Je suis maintenant bien habitué aux grandes étendues et au ciel étoilé. Chaque année, pendant la saison des pluies (d'avril à juin), je rentre en Chine pour être avec ma famille et répondre aux interviews des médias chinois. Mais mon corps se porte souvent mal en Chine, parce qu'il ne s'habitue pas au changement de climat. Après quelques semaines en Chine, l'Afrique commence à me manquer.
En fait, vivre avec des animaux est intéressant. Aux yeux de beaucoup, les animaux sauvages sont synonymes de danger, mais ce n'est pas aussi simple que cela. Quand je patrouille dans les prairies du Kenya, des lions dorment souvent autour de notre voiture. Mon rêve d'enfant est maintenant devenu une réalité. |