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  2018-12-24
 

Fabriqué en Afrique

par Xia Yuanyuan  ·   2018-12-24
Mots-clés: entreprises africaines

 

L'ouverture de la toute première Foire internationale des importations de Chine (CIIE) a été un symbole de la politique la plus ambitieuse du pays, initiée en 1978. Au-delà de cette exposition, cette année marque le 40 anniversaire de la réforme et de l'ouverture de la Chine, qui sont au cœur du miracle économique du pays.

Ces portes ouvertes ont apporté aux pays africains, ainsi qu'aux autres pays du monde entier, une opportunité bienvenue pour se présenter sous leur meilleur jour sur une multitude de stands devant les acheteurs. Les noix de cajou de Côte-d'Ivoire, le café parfumé d'Éthiopie et les huîtres succulentes de Namibie ne sont que quelques exemples de l'éclectisme des produits d'Afrique présentés lors de la Foire, qui s'est déroulée à Shanghai entre le 5 et le 10 novembre.

Un total de 172 pays, régions et organisations internationales ont participé à la CIIE. Parmi les plus de 3 600 entreprises présentant leurs produits et services, 200 provenaient de plus de 40 pays africains, dont l'Afrique du Sud, le Kenya, l'Éthiopie, le Nigeria et l'Égypte. Les pays africains ont reçu un traitement spécial lors de la CIIE. « Nous soutenons la participation des pays africains à la CIIE », avait déclaré le Président chinois Xi Jinping au mois de septembre, lors du Sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) de Beijing, ajoutant que les pays africains les moins développés participant à la foire seraient exemptés des frais d'exposition.

« Cette foire montre que la Chine est ouverte aux affaires. Elle soutient les partenariats commerciaux et aide à combler les fossés commerciaux entre la Chine et l'Afrique », explique le Président kényan Uhuru Kenyatta, qui dirigeait pour cet événement une délégation de cultivateurs et de revendeurs horticoles en Chine.

Plus proches du marché

Le stand d'Elisabeth E. Pali-Tchalla fut l'un des plus fréquentés lors de la foire, constamment entouré par une foule d'acheteurs intéressés par ses produits. En tant que directrice générale de la société Togolese Shea, elle n'aurait jamais imaginé que ses produits au beurre de karité seraient si populaires parmi les clients chinois.

« Peu de consommateurs chinois con­naissent le beurre de karité. Nous sommes arrivés juste au bon moment. Cette foire nous apporte une plateforme pour leur faire connaître nos produits », a expliqué Mme Pali-Tchalla à CHINAFRIQUE.

Extrait des noix du karité qui poussent dans la région du Sahel, qui s'étend de l'Ouest à l'Est de l'Afrique, le beurre de karité peut être utilisé en cosmétique pour bloquer le rayonnement UV, en tant que crème hydratante, mais aussi pour soigner les blessures légères et les cicatrices. Traditionnellement, il est également utilisé en préparation alimentaire. Mme Pali-

Tchalla explique qu'avec l'essor de la demande chinoise en produits naturels et biologiques, elle s'attend à une croissance significative du marché du beurre de karité en Chine.

En Éthiopie, savourer une tasse de café avec des amis est une tradition de longue date. « L'Éthiopie est le lieu d'origine du café. Nous avons du café artisanal de haute qualité. La CIIE constitue le premier pas du café éthiopien pour évaluer son entrée sur le marché chinois », explique Mirafe Gebriel Marcos, le directeur adjoint de l'Agence de transformation agricole d'Éthiopie.

Grâce à l'intensification des campagnes promotionnelles, plus de clients chinois auront la chance de goûter par eux-mêmes le café éthiopien. D'après M. Marcos, l'entreprise Garden of Coffee, qui est un leader dans le domaine du café en Éthiopie, a annoncé une stratégie de développement majeur en Chine, en partenariat avec une société commerciale chinoise.

Faire augmenter la valeur

Même si de nombreux pays africains, comme le Nigeria, l'Éthiopie et le Rwanda, se situent parmi les économies enregistrant les croissances les plus rapides au monde, de nombreux pays africains possèdent des capacités de transformation et de production manufacturière limitées, un problème exacerbé par la lenteur du processus d'industrialisation. Les exportations restent dominées par les matières premières et les produits agricoles primaires.

Pour améliorer la valeur ajoutée des produits africains, Bamana Baroma Magolemièna Timothée, le secrétaire général du ministère togolais du Commerce et de la Promotion du secteur privé, suggère de développer encore davantage l'investissement de la Chine en Afrique, notamment dans le secteur de la production manufacturière, afin de diversifier la structure économique du continent avec une coopération capacitaire industrielle et des programmes de soutien à l'industrialisation.

Le Ghana est le deuxième plus grand exportateur de cacao au monde, derrière la Côte-d'Ivoire. Dans ce pays, il existe actuellement quelque 800 000 cultivateurs de cacao. Chaque année, les exportations de cacao rapportent environ 2 milliards de dollars de recettes en devises étrangères, constituant une source importante des revenus fiscaux du Ghana, selon Edward Boateng, l'ambassadeur du Ghana en Chine.

Cependant, seulement 20 % des fèves de cacao du Ghana sont transformées localement. La majeure partie du cacao est exportée vers les marchés européens et américains sous la forme d'une matière première. La valeur ajoutée et les bénéfices économiques du secteur sont donc relativement faibles. La CIIE offre une bonne opportunité pour que les exportateurs de cacao ghanéens améliorent la valeur de leurs produits. « En-dehors du marché, le Ghana cherche également à développer ses capacités de production manufacturière avec l'aide de la CIIE. J'espère que les activités du Ghana pourront tirer les leçons de l'industrialisation de la Chine et de son processus de mise à niveau industrielle, mais aussi tirer avantage des nouvelles opportunités pour la valeur ajoutée industrielle », explique M. Boateng.

En face, sur le stand de la Côte-d'Ivoire, Sylla Fatime de la Fondation des arts et de la culture de Fatou Sylla explique avoir apporté des noix de cajou et des sculptures délicates sur bois, pour les présenter. « La Côte-d'Ivoire est le plus grand producteur au monde de noix de cajou, tandis que les sculptures proviennent du Sud du pays. La Côte-d'Ivoire va saisir cette opportunité pour trouver plus de clients chinois pour ses produits », explique-t-elle avec optimisme.

Réduire le déséquilibre commercial

Lorsque l'on évoque le commerce avec la Chine, la question du déséquilibre commercial finit inévitablement par être abordée. Agak Achuil Lual, le sous-secrétaire du ministère sud-soudanais du Commerce, de l'Industrie et des Affaires communautaires de l'Afrique de l'Est, est convaincu que la CIIE va aider à équilibrer le commerce entre la Chine et les pays africains, qui parient sur la CIIE pour augmenter et diversifier leurs exportations vers le lucratif marché chinois.

Le ministre du Commerce et de l'Industrie sud-africain, Rob Davies, était également optimiste, affirmant : « Nous sommes impatients d'exporter davantage de produits vers la Chine, notamment ceux ayant une forte valeur ajoutée, pour réduire le déséquilibre commercial entre la Chine et l'Afrique. »

Selon le ministère chinois du Commerce, les exportations de la Chine vers l'Afrique a atteint les 94,7 milliards de dollars en 2017, enregistrant 2,7 % de croissance en glissement annuel. Ses importations depuis l'Afrique ont atteint les 75,3 milliards de dollars, soit une augmentation de 32,8 %. La Chine a enregistré un excédent commercial de 19,5 milliards de dollars, enregistrant une baisse de 45,2 % en glissement annuel.

Le gouvernement chinois a réalisé de nombreux efforts pour réduire le déséquilibre du commerce bilatéral et commencé à promouvoir l'entrée de produits africains en Chine en mettant en place une politique d'exonération douanière dès 2005. Cette année, au cours du Sommet du FCSA de Beijing, la Chine a pris la décision de permettre à 33 des pays africains les moins développés de bénéficier de cette politique d'exonération douanière pour 97 % de leurs produits exportés vers la Chine. Cela aidera également les entreprises chinoises à réduire leurs propres coûts et à développer leurs options pour les importations.

* Pour vos commentaires : xyy@chinafrica.cn

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