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  2018-12-25
 

Un optimisme prudent

par David Monyae  ·   2018-12-25
Mots-clés: opportunités et les défis

La construction de la nouvelle ligne ferroviaire SGR entre Mombasa et Nairobi allait bon train en août 2016.

 

L'Afrique aborde 2019 dans un contexte d'économie mondiale instable et en berne. Les marchés mondiaux restent nerveux, alors que la guerre commerciale lancée par les États-Unis à l'encontre de la Chine commence à affecter les économies africaines. Comme le dit un proverbe africain : « Lorsque les éléphants se battent, l'herbe en pâtit. » Pour que l'Afrique puisse réaliser son propre développement, il lui faut des marchés mondiaux florissants et un ordre mondial stable. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que trois des principales économies de l'Afrique, à savoir le Nigeria, l'Afrique du Sud et l'Angola, devraient connaître une croissance morose en 2019. D'après Milesi Ferretti, le directeur adjoint du Département de recherche du FMI, « le continent pourrait faire bien mieux si ces économies avaient des bases plus solides, notamment l'Afrique du Sud et le Nigeria, car ce sont des économies vraiment importantes qui affectent un grand nombre de pays dans leur voisinage ». L'économie de l'ensemble de l'Afrique subsaharienne devrait passer de 3,1 % en 2018 à 3,8 % en 2019. Selon le FMI, cette croissance économique reste cependant insuffisante pour stimuler la création d'emplois nécessaires à la population croissante de la région.

Des perspectives positives

Sur un plan positif, l'Agenda 2063 de l'Union africaine (UA) a reçu un soutien précieux avec des projets de développement infrastructurel de grande ampleur en Éthiopie, au Nigeria, au Maroc, au Djibouti, au Kenya, en Ouganda et au Rwanda. La ligne ferroviaire SGR entre Mombasa et Nairobi développée par la Chine au Kenya est en train d'être prolongée vers Naivasha, pour potentiellement rejoindre l'Ouganda voisin. Ces projets d'infrastructures permettront d'augmenter l'intégration régionale du continent et d'encourager le commerce intra-africain, tout en libérant la circulation des marchandises et des personnes.

La relation entre l'Afrique et la Chine devrait encore gagner en dynamisme grâce aux accomplissements réalisés lors du Sommet du Forum sur la Coopération

sino-africaine (FCSA) de Beijing en 2018. À cette occasion, la Chine s'était engagée à injecter 60 milliards de dollars pour la coopération sino-africaine. Les partenaires traditionnels de l'Afrique en Europe, aux États-Unis, au Moyen-Orient et en Amérique latine montrent de plus en plus d'intérêt dans les investissements en Afrique. À l'heure actuelle, l'Afrique a besoin de 93 milliards de dollars par an pour combler son fossé infrastructurel.

De la même façon, l'Afrique du Sud a mis de côté 400 milliards de rands (28,1 milliards de dollars) pour le développement de ses infrastructures. Les expériences d'autres pays montrent que lorsque les économies font face à une dépression, il est sage d'investir dans des projets d'infrastructure pour stimuler l'emploi et améliorer les moteurs économiques sur le long terme.

Dans la corne de l'Afrique, l'Éthiopie devrait continuer à enregistrer une croissance économique à deux chiffres. Par ailleurs, son barrage de la Renaissance est pratiquement achevé. Celui-ci a le potentiel de fournir à lui-seul de l'énergie pour l'Éthiopie, qui en a grandement besoin pour son économie à forte croissance, mais aussi pour ses pays voisins. L'Éthiopie devrait aussi bénéficier considérablement des dividendes de la paix engendrés par le traité de paix signé avec l'Érythrée voisine.

L'Afrique du Sud, le Nigeria et la République démocratique du Congo vont bientôt organiser des élections régionales, qui leur apporteront la stabilité. En Afrique du Sud, le parti du Congrès national africain du Président Ramaphosa semble prêt à conserver le pouvoir politique après les neuf années d'instabilité engendrée par l'ancien Président Jacob Zuma. Le Zimbabwe, l'Angola et le Nigeria vont quant à eux continuer à apporter plus de stabilité pour les investisseurs en 2019.

Les priorités de l'Afrique

En 2019, les institutions africaines de la paix et de la sécurité, comme les Communautés économiques régionales (CER) et l'UA, devront redoubler d'efforts pour stabiliser le continent sur les questions de gouvernance. L'UA avait déclaré 2018 comme une année de lutte contre la corruption. La transformation des institutions mondiales de gouvernance politique et économique, comme le Conseil de sécurité des Nations unies, la Banque mondiale, le FMI, le G20 et l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) devraient inclure l'Afrique et donner la priorité aux problématiques africaines. Pour que cela arrive, l'Afrique nécessite des champions et du lobbying de la part de ses partenaires stratégiques comme la Chine et la Russie, afin que son agenda puisse progresser dans les affaires mondiales.

Avec une population de plus d'un milliard de personnes, l'Afrique devrait donner la priorité à l'éducation, à la santé, ainsi qu'aux petites et moyennes entreprises, afin de fournir à sa population jeune de meilleures chances d'améliorer son niveau de vie. Le processus d'urbanisation rapide devrait augmenter en 2019, nécessitant de meilleurs plans de la part des différents gouvernements. Surtout, l'Afrique devrait s'impliquer activement dans l'initiative chinoise de « la Ceinture et la Route » et créer sa propre place au sein de la large chaîne de valeurs dans cette initiative, afin de s'assurer de bénéficier du commerce le long de « la Ceinture et la Route ».

En 2019, l'Afrique aura besoin d'intégrer des partenariats stratégiques avec des pays qui peuvent l'aider à tirer parti de ses matières premières pour en faire des produits finis, afin de maximiser les profits et de créer des emplois. Ainsi, l'Afrique pourra stimuler son commerce et devenir un acteur proactif dans la compétitivité internationale.

Le premier événement majeur de 2019 pour les dirigeants africains sera le Sommet de l'UA à Addis-Abeba au mois de janvier. À cette occasion, les dirigeants africains pourront faire l'inventaire des événements mondiaux et continentaux, ainsi que des questions ayant un impact direct sur le continent. La question du maintien de la paix et de la sécurité occupera une place prioritaire dans cet agenda. Les efforts continus pour coordonner la stratégie de l'Afrique dans la guerre contre le terrorisme en Afrique, notamment en Libye, en Égypte, au Mali et au Nigeria, feront l'objet d'une attention particulière.

Sur le plan économique, les dirigeants africains délibéreront de la poursuite des efforts envers l'accord sur la Zone tripartite de libre-échange COMESA-EAC-SADC. Au cours des trois dernières années, les pays africains ont ratifié cet important traité, qui constitue un pilier dans la quête de l'Afrique pour l'intégration continentale. Étant donné les événements en Europe - notamment le Brexit - et la guerre commerciale du Président américain Donald Trump, l'Afrique a intérêt à accélérer les négociations pour parvenir à un accord commercial continental. Les pays africains doivent échanger davantage entre eux, afin de surmonter les désaccords croissants dans le commerce mondial, engendrés par la montée d'un protectionnisme étroit et de l'anti-

mondialisation dans les pays occidentaux.

Les dirigeants africains devraient également explorer les défis de la quatrième révolution industrielle. L'Afrique est en retard dans les nouvelles technologies, qui façonnent de plus en plus le paysage industriel. Il est devenu clair que si l'Afrique ne remodèle pas son secteur de l'éducation pour souligner l'importance des sciences et technologies, elle restera en retard dans la quatrième révolution industrielle. Dans ce contexte, l'Afrique doit redoubler d'efforts pour s'associer avec la Chine et d'autres pays dans le développement des nouvelles technologies. L'année 2019 sera cruciale pour la quête du continent vers l'auto-dépendance et l'intégration continentale, conformément à l'Agenda 2063 de l'UA. CA

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