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  2019-03-01
 

Faire front

par Francisco Little  ·   2019-03-01
Mots-clés: Sommet; UA; Addis-Abeba

Les dirigeants africains se sont réunis lors du 32Sommet de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba, en février, avec d'importantes questions à l'esprit. Le thème de cette année, « Réfugiés, rapatriés et personnes déplacées dans leur propre pays : vers des solutions durables au déplacement forcé en Afrique » concerne de nombreux États membres de l'organisme panafricain, tout en affectant l'ensemble du continent.

  

Cérémonie d’ouverture du 32e Sommet de l’UA à Addis Abeba, le 10 février. (XINHUA)

Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 68,5 millions de personnes sont déplacées de force dans le monde, dont 40 millions à l'intérieur même de leur propre pays, 25,4 millions étant des réfugiés et le reste, des demandeurs d'asile. Un grand nombre de ces personnes se trouvent en Afrique.

S'exprimant lors du sommet, le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a affirmé que l'Afrique accueillait près du tiers des réfugiés et des personnes déplacées dans le monde. « En dépit des défis sociaux, économiques et de sécurité du continent, les gouvernements et les peuples africains ont gardé les frontières, les portes et les cœurs ouverts à des millions de personnes dans le besoin », a-t-il ajouté.

Cependant, le flux migratoire résultant des conflits et du changement climatique défie le continent comme jamais auparavant.

Causes profondes

Le Président égyptien, Abdul Fattah al-Sisi, président tournant de l'UA pour les douze prochains mois, a assuré aux délégués qu'il était déterminé à atteindre les objectifs fixés lors du sommet. Ceux-ci ont notamment réengagé les membres à augmenter les ressources nationales pour éliminer le paludisme d'ici 2030, à mettre en vigueur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC) et à réhabiliter les réfugiés et les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays.

« Le thème du Sommet de l'UA arbore comment le déplacement de personnes pouvait créer des défis sociaux, politiques, sécuritaires et économiques sur le continent. Voilà pourquoi je me concentrerai sur cela cette année », a déclaré le Président al-Sisi.

Cette attention sera sans aucun doute dirigée vers la source de la crise des réfugiés. Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'UA, a affirmé qu'elle trouvait ses origines dans plusieurs régions. Le Kenya et l'Ouganda, par exemple, accueillent des réfugiés des conflits en Somalie, au Soudan du Sud et en République démocratique du Congo. Entre-temps, une nouvelle crise de réfugiés a éclaté au Sahel suite à des attaques terroristes dans des pays tels que le Mali, le Burkina Faso et le Tchad.

Outre les conflits en cours sur le continent, des experts attestent que les effets du changement climatique ont également contribué à déplacer des personnes, en particulier dans les régions de la Corne de l'Afrique, frappées par la sécheresse.

L'African Risk Capacity (ARC), une agence spécialisée de l'UA, a été créée en 2012 pour aider les États membres à mieux planifier, préparer et faire face aux phénomènes météorologiques extrêmes et autres catastrophes naturelles. Au cours de ses quatre premières années d'existence, le mécanisme ARC a fourni plus de 36 millions de dollars à des pays du Sahel et d'Afrique australe afin d'aider plus de 2,1 millions de personnes et 900 000 animaux touchés par une sécheresse extrême. La Banque africaine de développement a pris l'initiative de créer le Mécanisme africain de financement des risques de catastrophes afin d'offrir un accès plus large aux mécanismes de transfert des risques de l'ARC aux États membres de l'UA. Cette dernière a appelé tous ses membres à ratifier le traité sur l'ARC.

Financement durable

L'engagement des membres de l'UA africaine à assumer un leadership audacieux et efficace visant à prévenir les conflits et les déplacements de populations sur le continent fait figure de priorités. En outre, dans l'optique de solutions durables, des efforts ont été déployés pour créer des conditions propices au retour, à la réadaptation et à la réintégration des réfugiés et des personnes déplacées dans leur pays.

Le Président égyptien a également expliqué que l'intégration économique de l'Afrique pourrait être la clé pour résoudre les défis multidimensionnels auxquels le continent est confronté. Al-Sisi a déclaré que la mise en œuvre de la ZLEC facilitera non seulement le transport des marchandises à travers le continent, mais favorisera également le mouvement des « cerveaux » africains. La ZLEC devrait officiellement débuter lors du prochain sommet de l'UA à Niamey, capitale du Niger, en juillet.

Le financement est un défi constant pour l'UA. Pour mener à bien les diverses tâches et réformes prévues, elle doit disposer d'un financement durable, ce qui constitue depuis longtemps un obstacle au développement de l'organisation. Selon le vice-président de la Commission de l'UA, Kwesi Quartey, le budget 2019 s'élève à 681,5 millions de dollars, dont 46 % seront à la charge des États membres, le solde restant devant être financé par des partenaires de développement.

Le budget approuvé correspond à la volonté de l'UA de réduire la dépendance aux partenaires financiers pour aller progressivement vers un autofinancement, dont 25 % financeront des opérations de soutien de la paix d'ici 2021.

Le sommet a convenu que son plan de réforme institutionnelle visant à mettre en place une taxe de 0,2 % sur les importations éligibles devrait être accéléré afin de permettre une indépendance financière à long terme. Cette taxe fournira les 100 millions de dollars nécessaires au Fond de la paix par le biais de la prévention et de la médiation.

Cependant, le Fonds de la paix nécessite une participation totale de tous les États membres. Lors de la réunion extraordinaire de l'UA tenue en novembre dernier, seuls 14 États membres avaient appliqué le prélèvement de 0,2 %, et 24 autres pays étaient en cours d'application. Les membres de l'UA se sont toutefois engagés à fournir tous les fonds à l'organisation.

Les progrès réalisés dans le financement font partie du processus de réforme institutionnelle de l'UA lancé en janvier 2017, qui consistera en une évaluation complète de sa structure et des responsabilités de ses hauts dirigeants. Ces réformes sont axées sur le développement économique et l'objectif de l'autonomie financière dans le cadre de l'Agenda 2063 de l'UA.

« La réforme institutionnelle en cours est sans aucun doute l'une des initiatives de changement les plus ambitieuses jamais entreprises par notre union », a déclaré Moussa Faki Mahamat. « Elle touche à tous les aspects de son fonctionnement [au sein de l'UA] et concerne tous ses organes. »

Partenariat avec la Chine

Mahamat a également salué la collaboration entre l'UA et la Chine dans différents domaines. « L'ouverture d'un bureau de l'UA en septembre 2018 à Beijing renforcera évidemment cette coopération multiforme et fructueuse, y compris le dialogue stratégique entre la Commission de l'UA et la République populaire de Chine », a-t-il ajouté.

Le Président chinois Xi Jinping a adressé un message de félicitations aux membres de l'UA lors du sommet, affirmant qu'elle était une bannière d'unité et de force, et que depuis l'année dernière, sous son leadership, le processus d'intégration africaine a fait des progrès significatifs, ses membres n'ont eu de cesse de parler d'une seule voix sur les grandes questions internationales et régionales, et l'influence mondiale de l'Afrique s'en est accrue. « Je félicite chaleureusement l'UA pour les progrès accomplis et souhaite sincèrement qu'elle continue à s'unir et à guider les pays africains vers de nouvelles et plus grandes réalisations », a-t-il ajouté.

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