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  2019-04-30
 

La reconstruction déjà en marche

par Paulo Mendes  ·   2019-04-30
Mots-clés: Beira; Mo­zambique; cyclone Idai; Chine

Les racines des vieux arbres robustes qui bordaient les rues de Beira, la deuxième plus grande ville du Mo­zambique, n’ont pas pu résister aux vents de 200 km/h causés par le cyclone Idai, qui a même arraché l’asphalte des routes et les toits des immeubles.


Des membres de l’équipe de secours chinoise distribuent des médicaments aux sinistrés du cyclone Idai. (ZHANG YU)

Après le vent sont venus les torrents d’eau, de plus de 2 mètres de haut. Tout ce qui avait résisté aux rafales a été ba­layé par les vagues qui ont déferlé sur les structures où les survivants s’étaient réfu­giés. Selon l’Institut national de gestion des catastrophes, la ville a été détruite à 90 % par le cyclone qui a touché terre le 14 mars, tuant plus de 600 personnes, détruisant environ 3 400 salles de classe, 54 hôpitaux et plus de 200 000 maisons.  

En moins de 24 heures, l’un des pires cyclones jamais vus en Afrique avait ra­vagé Beira, dont la population frôlait les 556 000 en 2019 selon populationstat.com.   

Ré-imaginer Beira  

Le maire de Beira et des experts mozam­bicains affirment qu’il est nécessaire de repenser complètement l’urbanisme de Beira et de chercher des zones plus sûres pour déplacer une grande partie de la po­pulation de la ville. Daviz Simango, maire de Beira depuis 2003, estime que, bien que tragique, cette catastrophe est une occasion de revoir l’aménagement de la ville en prê­tant attention aux problèmes de logement, ce qui n’était pas possible auparavant. Cela s’explique par la complexité des construc­tions et des habitations désordonnées qui ont été érigées après que le pays ait acquis son indépendance du Portugal en 1975. 

« Les cyclones sont cycliques, nous ne savons pas quand viendra le prochain ni comment il sera, mais nous devons être prêts. C’est le bon moment pour repenser la façon par laquelle nous allons recons­truire notre ville. Maintenant, nous notons la présence de vents [forts] deux fois plus souvent que par le passé, nous devons donc construire une infrastructure adaptée à cette situation », a déclaré le maire Simango.  

Selon Carlos Serra Jr, l’un des écologistes les plus influents du Mozambique, Beira est une ville côtière très vulnérable aux catastrophes naturelles, notamment parce qu’elle a été construite sur une zone éco­logiquement fragile et que sa construction s’est faite de manière désordonnée.   

Une infrastructure verte  

Une grande partie de l’infrastructure de Beira, comme dans d’autres villes du pays, y compris la capitale Maputo, remonte à l’époque coloniale portugaise, ce qui signifie qu’elle était déjà dans un état de délabre­ment avancé. M. Serra entrevoit tout de même une lueur d’espoir dans cette ca­tastrophe, à savoir l’occasion de réinstal­ler la population dans des lieux plus sûrs et de mettre en place des infrastructures plus écologiques.  

« Ce qui s’est passé, c’est que la popula­tion s’est installée dans des zones écolo­giquement fragiles, ce qui a eu un impact sur l’écosystème local. Les activités des habitants ont détruit les mangroves et les dunes, qui garantissaient leur protection », a-t-il expliqué.  

Fernando Lima, commentateur et ana­lyste local, est également convaincu que la destruction du cyclone peut être une op­portunité pour réhabiliter la ville de Beira. Selon lui, la ville n’a pratiquement pas fait d’investissement dans l’entretien de son infrastructure depuis l’indépendance na­tionale en 1975. 

« Cela explique le niveau de destruction causée par le cyclone, parce que les gens vivaient dans des conditions très misé­rables dans des bâtiments trop dégradés », a dit M. Lima.   


Des docteurs chinois soignent une des victimes du cyclone Idai, le 27 mars. (NIE ZUGUO)

Un soutien international  

Dans le cadre de son programme de re­construction de la ville, le gouvernement mozambicain va convoquer une conférence internationale des donateurs du 23 au 30 mai afin de recueillir des fonds. Cette plate­forme a été lancée par le gouvernement pour explorer des mécanismes efficaces pour reconstruire Beira.  

Selon les études, les experts ont conclu qu’il faudrait environ 100 millions de dol­lars pour reconstruire la ville en cinq ans, dont le financement devra provenir des pays partenaires. Selon le maire Simango, les tra­vaux devront dépendre de l’aide étrangère, compte tenu du fait que le Mozambique ne dispose pas des conditions économiques nécessaires pour assumer cette charge à lui seul en moins de cinq ans.  

La ville de Beira est connue pour son grand port, qui est un point de déchargement, d’en­trée et de sortie des marchandises en pro­venance des pays voisins enclavés, comme le Zimbabwe, la Zambie et le Malawi. La dévastation causée par le cyclone a égale­ment perturbé les flux de marchandises à destination et en provenance de ces pays.   

Lutter contre les maladies  

Le 1er avril, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que 38 millions de dollars seraient alloués au cours des trois prochains mois pour contenir et minimiser l’épidémie de choléra qui touche le centre du Mozambique. Cette épidémie est une conséquence directe de la dégradation des infrastructures d’assainissement de l’eau suite au passage du cyclone. 

L’annonce a été faite par Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, qui a ajouté que l’OMS coordonnait les ac­tivités de tous les partenaires du domaine de la santé dans le centre du Mozambique.  

« Avec un bon plan et une bonne coopé­ration entre les partenaires et le gouver­nement, nous aiderons le Mozambique à minimiser l’impact sur la santé de la po­pulation et les décès liés à cette situation d’urgence », a-t-elle dit.  

Selon l’agence de presse chinoise Xinhua, l’équipe de secours chinoise a fait don, le 2 avril, d’équipements de secours d’une va­leur de quelque 700 000 dollars aux au­torités de Beira, y compris des trousses de secours, des fournitures hospitalières, des médicaments, des lits pliants et des tentes.  

Ussene Issa, directeur national de l’assis­tance médicale du ministère mozambicain de la Santé, a déclaré à Xinhua que l’aide de la Chine aidera le secteur de la santé à faire face à l’urgence actuelle.  

« La Chine a non seulement offert les dons que nous recevons aujourd’hui, mais elle a également contribué aux soins médicaux des victimes du cyclone Idai en distribuant de la nourriture et de l’eau. La Chine nous a apporté un soutien essentiel et important », a déclaré M. Issa. 

   

Reportage du Mozambique  

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