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  2019-05-09
 

La connexion, c'est le développement

par Ge Lijun  ·   2019-05-09
Mots-clés: pont Maputo-Katembe; CRBC; Mozambique; Chine
Des employés chinois et mozambicains travaillent ensemble sur le pont Maputo-Katembe. (COURTOISIE)

« Quel soulagement ! », s'exclame Ângela Mahumane, une étudiante du district de Katembe dans la ville de Maputo, au Mozambique. « Le nouveau pont a permis de réduire le temps de transport, et m'épargne la frousse que je ressentais chaque fois que je montais dans l'un de ces ferrys. » Désormais, il lui suffit de cinq minutes pour traverser la baie de Maputo à Katembe, alors qu'auparavant, il lui fallait plus d'une heure en prenant le ferry, incluant le temps d'attente à l'embarcadère.

Le pont suspendu Maputo-Katembe est une réalisation de la société China Road and Bridge Corporation (CRBC). Les travaux de construction ont commencé en 2014 et le pont a été officiellement inauguré le 10 novembre 2018. En plus du pont, le projet comprend aussi des liaisons routières entre Katembe, ville frontalière de Ponta do Ouro, et la baie Kosy, sur la frontière avec l'Afrique du Sud.

Long de plus de 3 km incluant un tablier de 680 m, le pont suspendu est le plus long du continent, et devrait avoir une durée de vie utile d'au moins 100 ans. De fait, sa création faisait partie d'un plan d'amélioration du réseau de transport du Mozambique datant de 1989. Cependant, sa construction a été retardée par les troubles civils dans le pays et, bien que relancé en 2008, le projet a de nouveau échoué jusqu'à l'intervention de la Chine en 2011.

« L'achèvement du pont et des liaisons routières a permis de réaliser les aspirations du peuple mozambicain. Cela aidera à promouvoir le développement du tourisme, de la logistique et d'autres industries, soutenant la croissance économique nationale et l'intégration régionale », a déclaré Filipe Nyusi, Président du Mozambique, lors de la cérémonie d'inauguration du projet.

Les normes chinoises

Grâce à l'initiative « la Ceinture et la Route », de plus en plus d'entreprises chinoises étendent leurs activités à l'étranger. Et le financement demeure un facteur clé. Selon la CRBC, le montant du projet se chiffrait à 785 millions de dollars, dont 95 % du crédit a été fourni par la Banque d'Exportation et d'Importation de Chine et le reste par le gouvernement mozambicain. Une assurance-crédit à moyen et long terme a aussi été fournie par la China Export & Credit Insurance Corporation.

« Le projet combine une conception selon les normes chinoises, une contre-vérification selon les normes européennes et sud-africaines et une construction selon les normes chinoises », a expliqué Wang Lijun, vice-président de la CRBC, à CHINAFRIQUE.

Pour ce faire, il a fallu convertir les normes techniques chinoises selon les normes exigées au Mozambique. « Il a donc fallu coopérer avec une tierce partie », a-t-il ajouté. Avant et pendant la construction, le cabinet de conseil allemand GAUFF Engineering a été responsable de l'évaluation, de la supervision et du contrôle de la qualité du projet. « Au cours de ce processus, nous avons également engagé une équipe de conception chinoise de premier plan. Grâce à la coopération entre experts chinois et étrangers, une plateforme a ainsi été créée pour répondre aux normes du Mozambique », a confirmé M. Wang.

La sécurité faisait aussi partie des priorités. L'équipe du projet comprenait des directeurs, des agents et des ingénieurs en sécurité chinois et allemands. La supervision s'appuyait sur les normes de sécurité européennes et la législation du travail locale, et les normes de construction en matière de sécurité environnementale étaient extrêmement strictes.

« En fait, GAUFF Engineering a joué un rôle très important en tant que l'un de nos régulateurs internes et c'était une très bonne garantie pour notre sécurité », a fait remarquer M. Wang. Et avec raison : il n'y a eu aucun accident de travail au cours du projet.

« Ce projet témoigne encore une fois que la technologie, les normes, l'expérience et la capacité chinoises peuvent effectivement être appliquées dans le monde entier. Nous sommes heureux de voir qu'un tel projet de construction basée sur les normes chinoises soutient le développement économique à l'étranger », a-t-il ajouté.

Le pont Maputo-Katembe. (COURTOISIE)

Moteur de développement

Bien que Katembe fasse partie de la ville de Maputo, la séparation physique entre les deux parties engendrait d'énormes désagréments. Katembe demeurait sous-développé par rapport à son voisin du nord. Le nouveau pont va changer la donne.

Selon Cao Changwei, directeur du projet du pont et des liaisons routières nord, le gouvernement mozambicain a élaboré des plans de développement couvrant la région entière, prévoyant des ports et des parcs industriels pour attirer les investissements étrangers. De plus, des terrains ont été réservés aux bâtiments résidentiels pour soulager la pression démographique croissante au centre de Maputo, qui souffre d'une croissance urbaine incontrôlée. Le district sera construit par phases sur une période de 30 ans et accueillera environ 400 000 habitants. Environ 15 000 à 20 000 personnes vivent actuellement à Katembe.

« Cela ressemble à ce qui s'est fait à Shanghai dans les années 1990. On a construit des ponts sur la rivière Huangpu pour relier les deux rives de la ville, qui est devenue le centre financier de la Chine », a expliqué M. Wang.

Les retombées bénéfiques se font sentir jusqu'en Afrique du Sud. Les liaisons routières partant de Maputo et menant au site touristique de Ponta do Ouro et à la province sud-africaine du KwaZulu-Natal ont réduit considérablement le temps de trajet, qui est passé de 6 heures à 90 minutes.

Intégrer la population locale

Le projet a aussi prévu la construction d'une communauté de haute qualité pour les résidents affectés par la démolition, incluant l'approvisionnement en eau et en électricité, le traitement centralisé des ordures ménagères, et la construction d'hôpitaux, d'écoles, de terrains de football, etc.

Beaucoup d'attention a été attachée à la vie quotidienne des employés locaux. À lui seul, le projet a créé 3 788 emplois au Mozambique et a formé plus de 5 000 travailleurs qualifiés, tels que soudeurs et ferrailleurs, selon M. Wang. Des missions médicales ont été organisées à plusieurs reprises pour leur offrir des consultations gratuites et les sensibiliser à la prévention du sida. De plus, le projet a fait plusieurs dons de fournitures et de livres aux écoles locales et aux zones sinistrées.

« Ça a complètement changé ma vie », a dit Morgado, un chauffeur qui a travaillé plus de quatre ans dans le cadre du projet. Avec son salaire, l'homme quadragénaire a pu construire une nouvelle maison dans son village. La construction du pont et des routes est bien terminée, mais son impact bénéfique ne fait que commencer, selon lui.

Pour vos commentaires : glj@chinafrica.cn

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