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  2019-06-19
 

Une école au service de l'agriculture

par François Essomba  ·   2019-06-19
Mots-clés: école; agriculture

Le Centre d’application des technologies agricoles (CATA), financé par la Chine, se propose de mettre à niveau le secteur agricole du Cameroun. (COURTOISIE)

 

Au moment où le Cameroun est tourné vers l'expérience de l'agriculture de seconde génération dans le but d'amplifier sa production agricole, le Centre d'application des technologies agricoles (CATA) arrive visiblement comme une providence divine. Située à environ 170 km au nord-est de la capitale de Yaoundé, sur une vaste plantation qui longe le fleuve Sanaga, cette infrastructure dispose d'une série de nouveaux bâtiments qui suscitent une profonde curiosité.

C'est en janvier 2008 que les gouvernements chinois et camerounais ont signé un protocole d'accord sur la construction de ce centre pilote dédié aux techniques agricoles au Cameroun. Ce grand centre d'agriculture a été réceptionné par le gouvernement camerounais le 17 juillet 2013, pour une somme totale d'environ 60 millions de dollars, financée entièrement par le gouvernement chinois.

Le CATA s'étend sur 100 hectares et abrite des bâtiments administratifs, des salles de classe pour la formation, des laboratoires et surtout des terres aménagées devant servir à expérimenter la culture du riz irrigué. Le transfert de technologies agricoles avancées via cette structure va favoriser une meilleure production de riz au Cameroun. À terme, l'objectif du CATA est de conduire les travaux de recherche et d'expérimentation agricole pour les cultures du riz, du maïs et du manioc. Il est également question de favoriser le transfert de compétences et de vulgariser l'usage des machines.

« C'est un centre pour l'expérimentation et la sélection des variétés de cultures, de formation des techniciens et de vulgarisation des technologies agricoles. Nous ferons tout pour que le CATA devienne un centre de référence pour la coopération africaine », explique Angélia Ketchajuene, actrice incontournable des projets de co­opération agricole avec la Chine au ministère camerounais de l'Agriculture et du Développement rural.

Le CATA pourra accueillir des cours pratiques sur la culture des variétés de riz irrigué (donc cultivable en toute saison), de riz pluvial et d'autres produits agricoles, assure Wang Jianjun, directeur du CATA. « Ce centre, fruit de la coopération sino-camerounaise, sera une plateforme parfaite qui permettra à mes collègues de mettre leur expertise au service du peuple camerounais désireux d'exploiter le potentiel agricole du pays », dit M. Wang.

 

Améliorer la production

Pays à dominance agricole, avec 26 % de son PIB provenant de ce secteur, le Cameroun est malheureusement un importateur de plusieurs produits alimentaires comme les céréales, le maïs et le riz – que le pays produit, mais en quantités insuffisantes. D'où l'importance de mettre l'accent sur l'apprentissage de nouvelles techniques agricoles par les jeunes camerounais. Justement sur ce dernier aspect, l'apport de la Chine est perçu comme un acte très judicieux dans la mesure où ce pays possède une immense expérience dans le domaine agricole qu'il peut partager avec le Cameroun en assurant la formation de la jeunesse de ce pays d'Afrique centrale.

En rappel, le projet agro-industriel de Nanga-Eboko est l'un des plus anciens projets agricoles menés par la Chine au Cameroun. Il a été lancé en avril 2006 et son activité porte sur la culture et la transformation des produits tels que le riz, le maïs et le manioc, mais aussi l'élevage des autruches, la formation et la recherche.

À ce jour, environ 10 000 Camerounais ont été employés à mi-temps et plusieurs variétés de riz ont été expérimentées avec succès. Le projet entend s'étendre à plusieurs autres localités du Cameroun, notamment à Mbandjock, Njoré et Santchou. Assurément, l'apport des formateurs chinois permet à plusieurs jeunes camerounais de se familiariser et de maitriser les techniques agricoles avancées, dans le but d'améliorer la production des produits vivriers.

 

Des formateurs chinois

Actuellement, la majorité des paysans camerounais cultivent à la force de leurs bras. Avec des méthodes essentiellement archaïques, ceux-ci scrutent le ciel pour implorer les pluies qui arroseront les petites plantations qu'ils ont pu créer au milieu d'une forêt. Les tracteurs et autres machines agricoles sont une curiosité et relèvent même du luxe. La récolte réussit à peine à subvenir aux besoins de la famille. Faute de production industrielle locale, « le marché camerounais est inondé par des importations massives de céréales. Il est important de noter par exemple qu'entre 2015 et 2017, les importations de riz au Cameroun ont atteint le chiffre record d'un milliard de dollars. Chaque année, environ 2 milliards de dollars sont dépensés pour l'importation des céréales », explique Emmanuel Mbarga, chef de la cellule de coopération internationale au ministère du Commerce camerounais.

Pour inverser cette situation défavorable, la Chine a décidé d'apporter son expertise pour hausser la production de ces denrées alimentaires de première nécessité. Rappelons que l'agriculture occupe une place prépondérante dans les échanges bilatéraux sino-camerounais. Ainsi, la République populaire de Chine – qui est parvenue à nourrir ses plus de 1,3 milliard d'habitants grâce à son puissant secteur agricole – apporte une contribution déterminante au projet d'agriculture de seconde génération au Cameroun. Le CATA, en tant que structure agricole financée par la Chine, constitue un exemple de geste de générosité qui participe de la volonté manifeste du transfert de technologies entre le Cameroun et la Chine.

 

Ambiance sur place

Le CATA est constitué d'un bâtiment principal au-dessus duquel sont dressés les drapeaux de la Chine et du Cameroun ; l'on note également des bâtiments annexes, ainsi que des édifices servant de dortoirs pour les apprenants. Sur l'une des surfaces de l'expérimentation, certains apprenants sont à l'œuvre sous l'œil vigilant d'un des encadreurs chinois qui observe et s'assure que les apprenants appliquent rigoureusement les enseignements théoriques reçus au préalable.

Dans cette zone d'expérimentation agricole, l'on observe les allers et retours des apprenants regroupés par secteurs selon le type d'enseignement programmé pour la journée. Ici, jeunes garçons et filles ont tous l'esprit à l'ouvrage. Sur les étendues de terres arables, l'on observe quelques champs de maniocs, et d'autres surfaces aménagées pour accueillir des pépinières d'autres produits.

En faisant une incursion dans ce lieu d'apprentissage, l'équipe de CHINAFRIQUE n'a pas manqué d'aborder certains apprenants sur le site de formation. L'un d'entre eux, Jules Abanda, dit que « le CATA est une école très importante qui nourrit d'espoir les jeunes de notre localité et même de l'ensemble du pays. Nous recevons dans ce centre une grande formation qui nous garantit un avenir prometteur ».

Son camarade Félix Mbida abonde dans le même sens. « Cette formation est très bénéfique pour moi. Les formateurs chinois nous apportent une plus-value qui permettra d'être opérationnel et surtout compétitif dans plusieurs secteurs dans le domaine agricole. Je suis convaincu qu'au terme de cette formation, nous aurons plus d'opportunité et d'épanouissement professionnel », dit-il.

De son côté, Alice Ohandja, native de Nanga-Eboko, pense que « le CATA est une très grande aubaine de carrière pour moi. Car j'hésitais, je ne savais pas quoi faire après l'obtention de mon baccalauréat, du fait de la longue distance entre notre localité et les lieux des grandes écoles du pays. Cette école créée par la Chine est vraiment salutaire et j'en profite pour remercier les autorités de ce pays. »

 

Reportage du Cameroun

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn

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