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  2019-10-18
 

Un pont, une langue, zéro frontière

Christophe Alexandre  ·   2019-10-18
Mots-clés: passerelle vers le chinois

COURTOISIE

 

« La culture est la possibilité même de créer, de renouveler et de partager des valeurs, le souffle qui accroît la vitalité de l'humanité », dit le proverbe africain. C'est dans cet esprit qu'ont été accueillis au Hunan des étudiants venus du monde entier, pour la 18 édition de la compétition internationale de la langue chinoise, concours occultant les différences, les couleurs, les races ou les origines, pour mettre en valeur l'intelligence et la culture.

 

« Un monde, une famille »

Initié en 2002 par le Hanban, le Bureau national pour la promotion de la langue chinoise, le concours annuel a depuis lors conduit dans le pays plus de 3 000 étudiants venus des quatre coins de la planète.

Cette année, ce ne sont pas moins de 157 compétiteurs de 122 pays différents qui se sont opposés afin de parvenir au sacre, permettant aux meilleurs d'entre eux d'obtenir une bourse d'études en Chine. Suite à maintes épreuves, plus difficiles les unes que les autres, cinq candidats, dignes représentants de leur continent, se sont affrontés le 22 août lors d'un show télévisé aussi épique que palpitant. La finale de la compétition s'est articulée autour de trois tests afin de départager les rivaux d'un soir : un discours préparé de trois minutes, choisi parmi dix sujets, permettant au jury d'évaluer les compétences en chinois des locuteurs ; un questionnaire de connaissances sur la Chine qui ferait pâlir n'importe quel expert sinologue ; et enfin, la démonstration d'une compétence culturelle chinoise par le chant, la danse, la calligraphie ou les arts martiaux pour ne nommer que celles-ci. À la dernière seconde, de la dernière épreuve, c'est finalement l'ambassadrice du continent africain, Passant Sayed, Égyptienne de 22 ans, qui s'est distinguée face aux autres compétiteurs.

CHINAFRIQUE a eu le plaisir de la rencontrer. Suit l'entrevue révisée.

 

 

CHINAFRIQUE : Le chinois est considéré par beaucoup comme l'une des langues les plus difficiles. Pourquoi vous y être initiée ?

Passant Sayed : Quand j'étais petite, j'ai appris le français et l'anglais. Au lycée, je me suis mise à l'allemand. À l'origine, je n'avais pas l'intention d'apprendre le chinois. Je n'y connaissais rien sur la culture chinoise. Au lycée, mon rêve était d'entrer dans une université de communications, mais malheureusement, je n'ai pas pu y être admise. J'étais déprimée. J'ai donc décidé d'apprendre une autre langue étrangère. Mon père m'a conseillé de choisir entre le japonais et le chinois, parce que peu d'Égyptiens les maîtrisaient, ce qui faciliterait la recherche d'un emploi. À cette période, le Président chinois Xi Jinping effectuait une visite d'État en Égypte. Depuis, la culture chinoise a gagné en popularité dans mon pays et plus d'opportunités s'offrent aux gens qui pratiquent le chinois. J'ai décidé d'apprendre cette langue de la sorte. J'étais un peu abattue au début, parce que le chinois n'était pas ma spécialité préférée. Mais je suis quelqu'un de rebelle et je me suis dit : « Quelles que soient les barrières, je vais les franchir. » C'est vrai qu'il m'était difficile de l'apprendre, parce qu'il y a des sons propres au chinois, dont nous ne trouvons pas les équivalents en arabe. Mais après une ou deux semaines de pratique, je trouvais déjà cela moins difficile.

 

La culture chinoise est-elle développée en Égypte ? Y a-t-il un engouement ou une curiosité ?

Aujourd'hui, il y a beaucoup d'Égyptiens qui apprennent le chinois et de Chinois qui s'initient à l'arabe. L'Égypte détient plusieurs instituts Confucius et départements de chinois (à l'université), qui comptent de plus en plus d'élèves.

 

Pourquoi participer à ce concours et comment l'avez-vous préparé ?

Je ne me suis pas décidée à y participer sur un coup de tête. J'ai conçu ce dessein en 2015 quand j'étais en première année à l'université. Je me suis beaucoup intéressée à ce concours et ai eu l'occasion d'en voir de nombreuses vidéos. Je me suis rendu compte que participer à cette compétition contribuait au perfectionnement de sa pratique, non seulement au niveau de la langue, mais aussi de la culture, de l'histoire et de la poésie. C'est pour cette raison que j'ai tenu à prendre part à différentes compétitions et activités dès la première année. Ce faisant, j'envisageais de consolider ma base avant de me lancer afin d'obtenir le meilleur résultat possible au concours lors de ma quatrième année.

L'épreuve préliminaire en Égypte était vraiment dure. Je tenais beaucoup à mes études et ai donc consacré tout mon temps à étudier au premier semestre et n'ai commencé à préparer le concours qu'au deuxième semestre. Pendant les vacances d'hiver, j'ai eu beaucoup d'idées : inclure par exemple plusieurs expertises dans ma représentation, comme le virelangue (Passant nous en fera la démonstration, ndlr), le chant, le tai-chi et le kung-fu. Ça l'aurait rendu plus riche en contenu et donc plus attirant pour le public. J'avais plusieurs idées mais je n'avais pas encore de plan précis. Puis j'ai pensé à les relier. J'ai choisi finalement le virelangue, le chant, l'opéra traditionnel de l'Anhui, et le tai-chi. Mon plan était de me présenter comme un robot lors de ma représentation. Comme tout le monde le sait, la Chine développe vigoureusement ses technologies et les robots ont le vent en poupe.

 

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaitent apprendre le chinois ?

Si vous voulez maîtriser le chinois, vous devez vous entraîner à l'écouter, le parler et l'écrire. Il faut développer toutes ces compétences. Il y a des gens qui sont excellents à l'écrit mais moins à l'aise à l'oral, et il y a aussi des gens qui parlent sans aucun accent mais écrivent mal. Il est donc nécessaire de faire attention à ces trois aspects. Je pense qu'il faut visionner des séries télévisées, des films et écouter de la musique pour se perfectionner. Même si vous n'avez pas l'occasion d'aller en Chine pour étudier ou voyager, vous pouvez quand même découvrir la vie quotidienne des Chinois à travers des vidéos.

 

Quels sont vos projets à l'avenir ?

En tant que championne du continent africain et de la planète, j'ai obtenu deux bourses d'études de la part de l'institut Confucius. J'ai choisi de venir étudier à l'Université normale de Beijing, qui est forte en pédagogie. Je souhaite également faire mon doctorat en Chine. Une fois diplômée, je retournerai dans mon pays où je souhaite enseigner le chinois, soit à l'Université du Caire soit à l'institut Confucius. Je vais réfléchir sur ces deux possibilités.

 

Pour vos commentaires :

christophe.alexandre@chinafrica.cn

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