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  2019-11-19
 

Le Kenya prêt à faire le saut

par Gitonga Njeru  ·   2019-11-19
Mots-clés: entrepreneurs kényans

Le jeune entrepreneur Edwin Mwenda (droite) et sa partenaire Nelly Njoroge discutent d`un projet dans un incubateur d'entreprises à Beijing, le 17 août 2018. COURTOISIE

 

Les entrepreneurs kényans désireux d'étendre leurs activités en Chine sont ravis. Le gouvernement kényan vient d'annoncer un programme offrant des prêts d'une valeur de 100 millions de dollars chaque année spécifiquement pour aider les entreprises de ce pays à ouvrir un pied-à-terre en Chine.

L'initiative tant attendue a été lancée dans le cadre du budget annuel du Kenya pour l'exercice 2019, annoncé en juin. Elle vise à soutenir les personnes âgées de 18 à 44 ans et est le fruit d'un certain nombre d'accords commerciaux bilatéraux signés avec la Chine au cours des 12 derniers mois.

« Les fonds seront versés aux candidats admissibles qui ont de bons antécédents de crédit et qui n'ont pas besoin de garantie. Le montant déboursé [pour chaque candidat retenu] se situera en moyenne entre 5 000 et 10 000 dollars, mais il pourrait être plus ou moins élevé selon le contenu des propositions soumises », a expliqué Margaret Kobia, secrétaire du cabinet du ministère de la Fonction publique, du Genre et de la Jeunesse.

Selon Mme Kobia, l'émission des fonds se fera sur une base continue et les candidats seront informés de l'état de leur demande au plus tard le dernier vendredi de chaque mois.

« Depuis juin, nous avons déjà versé environ 1,4 milliard de shillings (13,5 millions de dollars) à environ 800 candidats. Nous recevons beaucoup de demandes. Nous ne pouvons pas financer tous les projets, mais nous essayons de faire ce que nous pouvons », a-t-elle précisé.

Les prêts sont généralement remboursés à un taux d'intérêt de 5 %, après la période de paiement contractuelle convenue. La période peut varier de six mois à trois ans, selon le succès de l'entreprise en Chine. Bien que la préférence en matière de prêts soit accordée aux entreprises ayant au moins six mois d'existence, les idées nouvelles et innovatrices avec des plans d'affaires clairs sont également prises en considération.

 

Une initiative annuelle

L'amélioration des relations commerciales entre la Chine et le Kenya est à l'origine de cette initiative, qui devrait être renouvelée sur une base annuelle.

« Un nombre croissant de Kényans investissent en Chine, principalement à Beijing et à Shanghai. Chaque année, au moins 11 nouvelles entreprises font le saut, surtout dans l'industrie horticole », a expliqué Mme Kobia. Elle a précisé que des prêts n'ont pas été accordés à tous ces investisseurs, car certains obtiennent leur financement ailleurs.

Si cette initiative réussit, les autorités prévoient d'offrir des fonds encore plus importants à l'avenir. « Nous encourageons toujours les candidats à poser leur candidature », a déclaré Mme Kobia.

De plus, Mme Kobia a confirmé que le gouvernement kényan avait engagé des consultants pour examiner les tendances du marché chinois afin de prendre des décisions plus avisées sur les investissements potentiels. Les fonds sont distribués aux entrepreneurs par l'entremise de divers organismes financiers gérés par son ministère.

Mme Kobia a déclaré qu'une grande partie du financement provenait de différents donateurs internationaux, tels que la Banque africaine de développement et la Banque mondiale, mais que le Kenya utilisait également ses propres fonds internes. « Nous distribuons les prêts principalement par l'intermédiaire du Fonds de développement des jeunes entrepreneurs [une société d'État relevant du ministère de la Fonction publique, du Genre et de la Jeunesse] », a-t-elle affirmé.

 

Exemples de réussite

Daniel Kamau, âgé de 30 ans, est un restaurateur kényan qui possède deux restaurants et un bar à Beijing. Il a récemment reçu un prêt de 5 600 dollars de la part de l'initiative pour aider à croître son entreprise. Il espère étendre ses activités à Shanghai. Le père de trois enfants gagne environ 15 000 dollars par année en revenus générés par son entreprise.

« Je promeus le Kenya en Chine et c'est une bonne chose. Par exemple, dans mon bar, je vends des bières kényanes telles que Tusker, Pilsner et Balozi, ainsi que des alcools de canne à sucre du Kenya. Les bouteilles de 500 millilitres sont très demandées ici. Les Chinois aiment les boissons kényanes, mais la moitié de mes clients sont des Kényans qui vivent et travaillent à Beijing, surtout des diplomates et des hommes d'affaires », a expliqué M. Kamau.

La société Kenya Airways assure des liaisons avec les villes de Beijing et de Guangzhou, transportant près de 100 Kényans par semaine dans chaque ville, grâce à deux vols hebdomadaires. Selon Dzochera Warrakah, un pilote de Kenya Airways, les Kényans sont très enthousiastes à l'idée d'investir en Chine. « En tant que pilote, je prends l'avion deux fois par semaine en direction de Beijing. La plupart de mes passagers sont Kényans », a-t-il précisé.

« Mon frère est propriétaire d'une fruiterie à Beijing et son entreprise se porte bien malgré les difficultés rencontrées au cours des six premiers mois d'exploitation », a expliqué M. Warrakah. Beaucoup d'hôtels offrent également des tarifs subventionnés, ce qui rend les opportunités d'investissement pour les Kényans encore plus attrayantes, a-t-il ajouté. Peter Onyango est un autre Kényan ayant des ambitions commerciales à Beijing. Cet entrepreneur de 29 ans a beaucoup investi dans l'industrie du cuir. Il exporte des sacs à main, des vestes et des chaussures pour femmes de haute qualité, tous fabriqués au Kenya.

« Je vends les produits presque cinq fois plus cher ici qu'au Kenya. Je peux dire que l'environnement des affaires est bon en Chine. J'espère ouvrir une usine de transformation du cuir à Beijing à l'avenir. Pour ce faire, je demanderai une aide du gouvernement kényan. En plus de travailler dans le secteur de la mode, j'exporte également des tomates et des bananes de haute qualité en Chine », a expliqué M. Onyango.

 

Accent sur la jeunesse

Selon la Chambre nationale kényane du commerce et de l'industrie, environ 5 000 Kényans ont des intérêts commerciaux en Chine, notamment dans l'agriculture, la restauration, les bars, les magasins de spiritueux et la mode. Le Kenya exporterait pour environ 1,38 milliard de dollars de marchandises dans le monde, dont le quart irait à la Chine, selon la Chambre.

Selon Mme Kobia, l'initiative cible en priorité les personnes âgées de moins de 35 ans.

« Nous savons que le problème du chômage au Kenya est grave et nous devons réduire le piège de la pauvreté qui affecte notre société, en particulier chez les jeunes qui sont pleins d'énergie et qui veulent réussir », a-t-elle déclaré.

Malgré une croissance de l'économie kényane d'environ 6,3 % l'an dernier, la plupart des Kényans n'en ont pas ressenti les effets bénéfiques, selon la Banque mondiale, car des problèmes tels que le coût de la vie et le chômage continuent de toucher la majeure partie de la population.

« La corruption est une préoccupation majeure pour que ce projet puisse se poursuivre. Mais je suis heureuse d'entendre que les candidatures sont jugées sur le mérite. Jusqu'à présent, tout va bien et la tendance devrait se poursuivre. La corruption a [précédemment] bloqué certains grands projets dans ce pays », a avancé Anne Mueni, âgée de 34 ans, qui est en train de soumettre sa demande.

Selon Mme Kobia, plus de fonds seront disponibles à l'avenir afin que des prêts plus importants puissent être accordés à un plus grand nombre de personnes.

 

Reportage du Kenya

 

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