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  2019-11-20
 

Pimenter le commerce

par Hudson Kuteesa  ·   2019-11-20
Mots-clés: agriculteurs rwandais

Dieudonné Twahirwa, directeur de la ferme de Gashora, a pour objectif d’exporter jusqu’à 100 millions de dollars de piment sec vers la Chine. HUDSON KUTEESA

 

Les agriculteurs rwandais sont optimistes maintenant qu'une société de piment locale a signé le 13 septembre un accord de 500 millions de dollars pour vendre du piment sec à la Chine.

À partir d'octobre, l'accord permettra à l'entreprise agricole rwandaise de Gashora de fournir 50 000 tonnes de piment sec chaque année, sur une période de cinq ans, à GK International, société chinoise de négoce.

La ferme de Gashora, située au sud-est du pays, est la principale société rwandaise spécialisée dans l'exportation de piment frais et sec sur différents marchés à travers le monde.

L'accord tombe à point nommé, le Rwanda cherchant à renforcer ses exportations agricoles. Selon le rapport 2018-19 publié récemment par l'Office national de développement des exportations agricoles (NAEB), les recettes d'exportation agricole du pays ont diminué de 9,7 % au cours de l'exercice 2018-2019 par rapport à l'exercice précédent. Les revenus tirés des exportations de thé ont diminué de 5 %, passant de 88 à 83 millions de dollars, de même que les revenus du café, qui sont passés de 69 à 68 millions de dollars.

Lors de la mise en œuvre du dernier accord, le piment devrait générer plus de revenus que le thé ou le café, les deux principales cultures d'exportation du pays d'Afrique de l'Est.

 

Opportunité et challenge

Dieudonné Twahirwa, directeur général de la ferme de Gashora, a révélé avoir eu des contacts lors de la première Exposition économique et commerciale sino-africaine dans la province du Hunan, dans le centre de la Chine, les 27 et 29 juin de cette année.

C'est en effet lors de l'exposition, où la ferme disposait d'un stand pour présenter ses produits, qu'un représentant de GK International les a approchées, a expliqué M. Twahirwa à CHINAFRIQUE. Après avoir testé une variété d'échantillons avec les décideurs de l'entreprise chinoise, qui ont visiblement apprécié les produits, une réunion a été planifiée en vue d'un accord commercial.

Les deux sociétés se sont rencontrées plus tard à l'ambassade du Rwanda, à Beijing, et ont signé l'accord lucratif qui suscite l'optimisme du secteur agricole rwandais.

M. Twahirwa a rapporté que la ferme de Gashora devait fournir du piment d'une valeur de 20 à 100 millions de dollars par an, en fonction de leur production. Il s'est dit confiant en son entreprise et que celle-ci se donnerait les moyens d'atteindre le montant maximum.

« Nous pouvons produire du piment à hauteur de 100 millions de dollars parce que la principale exigence est la terre, et que nous en disposons », a-t-il fait valoir.

La ferme de Gashora possède 40 hectares de terre, en plus d'un grand nombre d'agriculteurs privés qui eux possèdent environ 200 hectares. M. Twahirwa pense que cet accord créera des emplois et un marché fiable pour les agriculteurs locaux.

« C'est un grand marché et nous ne serons pas les seuls à en profiter. Nous allons travailler avec d'autres. Nous avons plus de 1 000 agriculteurs qui nous fournissent en piment. Nous allons leur fournir des intrants ainsi qu'un soutien technique afin de pouvoir augmenter les niveaux de production », a-t-il ajouté.

 

Inspirer la jeunesse

M. Twahirwa travaille dans le secteur agroalimentaire depuis près de cinq ans et, en plus de diriger son entreprise, il est également vice-président du Forum sur la jeunesse agroalimentaire au Rwanda, qui rassemble des jeunes de 18 à 35 ans du secteur agroalimentaire.

Le forum compte 2 200 membres répartis en cinq groupes, à savoir, la production végétale, l'agroalimentaire, les intrants et autres services agricoles, les TIC (technologies de l'information et de la communication) pour l'agriculture et l'élevage.

Il utilise son propre modèle de réussite pour motiver les autres et attirer davantage de jeunes dans l'agriculture.

« Certains jeunes n'aiment pas l'agriculture parce qu'ils n'y voient pas d'opportunités. Mais une fois qu'ils sont exposés aux pratiques agricoles, ils sont en mesure de profiter des avantages et d'obtenir un emploi », a-t-il affirmé.

 

Renforcer les objectifs

Le NAEB prévoit que les revenus tirés des exportations de produits agricoles augmenteront pour atteindre 656,7 millions de dollars au cours du prochain exercice 2019-2020, l'accord sur le piment constituant une partie importante de cette projection.

L'ambassadeur George William Kayonga, président-directeur général du NAEB, a indiqué que cela marquait une nouvelle voie pour son institution, qui commençait à mettre en œuvre des instruments de réglementation davantage axée sur le marché avec une meilleure connaissance de celui-ci.

« Notre institution a hâte de travailler plus étroitement avec les parties prenantes concernées, avec optimisme et enthousiasme, pour devenir une entreprise de développement des exportations de produits agricoles et de bétail de classe mondiale grâce à l'innovation », a-t-il précisé.

L'agriculture est le principal secteur économique du Rwanda avec 70 % de la population engagée dans la production agricole et environ 72 % de la population active employée dans l'agriculture.

Les statistiques de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture montrent que le secteur agricole représente 33 % du PIB national du pays.

 

Les expos chinoises

L'accord sur le piment n'est pas le premier engagement de M. Twahirwa avec le marché chinois. L'année dernière, il a signé un contrat d'exportation de 1 500 barils contenant 37 500 litres d'huile de piment d'une valeur de 2 millions de dollars avec la Chine.

L'accord a été conclu avec Zi Wei Food du district de Kaijiang en marge de la première Exposition internationale des importations de Chine (CIIE) en novembre 2018 à Shanghai.

Le pays a été représenté à différentes expositions chinoises allant de la Foire de Canton à la CIIE de Shanghai, exposant des produits comprenant de l'huile de piment, des haricots français, du café, du thé et de l'artisanat.

En octobre dernier, le gouvernement rwandais et le géant chinois du commerce en ligne, Alibaba, ont lancé eWTP (Electronic World Trade Platform), une initiative visant notamment à ouvrir la porte aux petites entreprises africaines pour leur permettre de participer à des échanges commerciaux électroniques transfrontaliers. Entre autres choses, RwandAir a lancé ses premiers vols entre Kigali et Guangzhou en juin de cette année, décision qui devrait faciliter davantage les échanges bilatéraux.

Le Rwanda semble également améliorer progressivement son environnement d'investissement local. En 2018, la Banque mondiale a classé le pays au 29 rang mondial pour la facilité à y faire des affaires.

Des sources du ministère chinois du Commerce montrent qu'en 2018, les échanges entre la Chine et l'Afrique ont atteint 204,2 milliards de dollars, en hausse de 20 % par rapport à l'année précédente, la Chine étant la première partenaire commerciale de l'Afrique depuis 10 ans.

 

Reportage du Rwanda

 

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