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  2020-03-31
 

L'Afrique n'est pas à l'abri

par Benard Ayieko  ·   2020-03-31
Mots-clés: économie africaine

 Un résident porte un masque à l’extérieur d’un hôpital où sont traités des patients atteints du COVID-19, à Yaoundé, au Cameroun, le 6 mars. (XINHUA)

 

L'épidémie de COVID-19 est devenue une pandémie qui a fait trembler l'ensemble de l'économie planétaire en raison des relations étroites qui existent entre les pays. La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement a prévu que l'incertitude économique causée par le virus coûterait probablement 1 000 milliards de dollars à l'économie mondiale cette année, montrant les signes d'un potentiel ralentissement économique.

Le COVID-19 se propage à un rythme alarmant et soulève des inquiétudes liées au degré d'exposition et aux risques potentiels qu'il peut avoir sur l'économie mondiale. Les marchés boursiers d'Asie, d'Europe et des États-Unis ont déjà été durement touchés par les impacts négatifs provoqués par la propagation du virus.

Bien que l'accent ait été principalement mis sur l'impact du virus sur l'économie mondiale, l'Afrique est déjà durement touchée. Il n'est pas étonnant que le 33 Sommet ordinaire des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine, tenu en février, ait proposé que les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies mettent en mouvement leur centre d'opérations d'urgence et leur système de gestion des incidents pour améliorer les mesures de surveillance, de réponse d'urgence et de prévention.

La Chine est le plus grand partenaire commercial de l'Afrique, avec des volumes d'échanges atteignant 208,7 milliards de dollars en 2019, selon les chiffres du ministère chinois du Commerce. Les principaux investissements de la Chine se trouvent dans les secteurs manufacturier, financier, touristique et aéronautique. Du fait que les économies africaines sont étroitement liées à l'économie chinoise en termes de production et de consommation, les craintes de récession dans les économies africaines sont bien réelles.

 

Un approvisionnement limité

La Chine est un énorme marché pour les exportations africaines, en particulier celles venant de l'Angola, de l'Afrique du Sud et de la République démocratique du Congo. À l'inverse, l'Égypte et le Nigeria sont les principaux importateurs d'exportations chinoises. Une interruption de l'approvisionnement en biens et services en provenance de Chine aura un effet économique néfaste sur l'Afrique.

Les pays africains qui importent des produits essentiels tels que la nourriture et les vêtements sont susceptibles de connaître une offre réduite et une demande accrue, entraînant ainsi une flambée du coût des biens dans les économies locales et une hausse de l'inflation. Étant donné le retard de la reprise du travail et de la production des entreprises manufacturières en Chine, les consommateurs seront confrontés à des choix limités. Dans certains cas, les consommateurs n'ont aucun moyen d'accéder à des biens et services abordables en provenance de Chine. Les commerçants et les entreprises locaux qui dépendent des importations chinoises dans la plupart des pays africains sont maintenant en train de fermer ou de réduire leurs productions, conduisant au chômage et à la perte de revenus qui soutiennent les moyens de subsistance de millions de personnes sur le continent.

De plus, les embargos sur les vols et les cargos chinois affectent les économies des pays comme l'Ouganda, le Mozambique et le Niger qui dépendent de ces importations. Ces restrictions, ainsi que la fermeture et la réduction des effectifs dans les usines chinoises ont entraîné des interruptions de la chaîne d'approvisionnement, et une diminution de l'offre de produits chinois sur les marchés africains. Cela a pour effet de fausser les fondements du marché au détriment des consommateurs qui sont susceptibles de devoir payer des prix exorbitants pour des biens et services essentiels.

 

Le port de Doraleh, à Djibouti. (XINHUA)

 

Les marchés du Mozambique, par exemple, manquent actuellement de produits chinois. Ce pays fait d'ailleurs face à des défis majeurs concernant ses chaînes d'approvisionnement. Les commerçants s'inquiètent des conséquences prolongées dues à une chute imminente de l'offre de produits chinois.

Par conséquent, cela aura des effets négatifs sur les modes de consommation et le comportement des consommateurs dans l'économie. La plupart des pays africains évaluent toujours actuellement les risques potentiels liés à la perturbation des chaînes d'approvisionnement du continent.

 

Impact sur le tourisme

Comme si cela ne suffisait pas, la propagation du COVID-19, si elle n'est pas contrôlée à temps, pourrait causer des dommages sans précédent au secteur du tourisme en Afrique. Avec des déplacements restreints de personnes à travers le monde, des vols cloués au sol et des mesures de quarantaine plus strictes pour les voyageurs dans tous les modes de transport, ce n'est qu'une question de temps avant qu'un préjudice irréparable ne soit causé dans ce secteur. Les arrivées de touristes de Chine et d'autres parties du monde en Afrique ont chuté de façon alarmante.

Des pays africains comme le Kenya, l'Afrique du Sud, Maurice, le Maroc, l'Égypte, la Namibie, le Cap-Vert, le Botswana, la Tunisie et la Tanzanie, qui ont récemment émergé comme destinations touristiques préférées des Chinois, sont désormais confrontés à un sombre avenir. Cela est dû à la tourmente mondiale des voyages causée par le virus. Le Conseil mondial des voyages et du tourisme a souligné l'importance de cette industrie pour l'économie africaine, indiquant que le tourisme avait contribué à hauteur de 8,5 % (194,2 milliards de dollars) au PIB de l'Afrique en 2018.

Bien que le virus ait fait des ravages dans les économies, il y a une lueur d'espoir qu'une solution soit trouvée le plus tôt possible. Zhong Nanshan, un épidémiologiste et pneumologue chinois, a récemment estimé que la pandémie prendrait fin en juin. Plus tôt une solution sera trouvée, plus tôt la poussière retombera, et mieux l'Afrique s'en sortira.

 

Pour vos commentaires : liuwei@chinafrica.cn 

  

*L’auteur est un économiste, consultant et commentateur régional sur le commerce et l’investissement basé à Nairobi, au Kenya 

  
 
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