Des professionnels et des universitaires ont appelé les médias à jouer un rôle actif dans la diffusion d’informations sur la pandémie lors d’un webinaire Chine-Afrique organisé le 26 mai.

Sur le thème du rôle des médias dans la lutte contre la pandémie de COVID-19, le webinaire, organisé par le magazine CHINAFRIQUE publié par BEIJING REVIEW et co-organisé par le Quotidien du Peuple en ligne, a réuni des professionnels des médias et des universitaires chinois et sud-africains.

Ni Yanshuo, rédacteur en chef du bureau africain de CHINAFRIQUE

Li Jianguo, rédacteur en chef adjoint de Beijing Review, a souligné le rôle des médias dans le maintien de la stabilité sociale et le renforcement de la confiance du public pendant l’épidémie. « Les médias chinois ont fourni une grande quantité d’informations utiles au grand public, y compris sur les derniers développements de l’épidémie et des mesures de prévention personnelle. Les gens peuvent porter des jugements sur la base de ce qu’ils ont appris des médias », a déclaré M. Li. 

Li Jianguo, rédacteur en chef adjoint de Beijing Review

Pendant l’épidémie, CHINAFRIQUE a publié quatre numéros avec des unes traitant du nouveau coronavirus. Le numéro de mars portait sur les actions de la Chine et les histoires de travailleurs médicaux dans la lutte contre la maladie. Le numéro d’avril portait sur les efforts de la Chine au niveau des quartiers résidentiels pour empêcher une nouvelle propagation du virus. Dans le numéro de mai, le magazine a rendu compte des efforts déployés par l’Afrique pour lutter contre la maladie alors qu’elle s’étendait à davantage de pays africains. Le numéro de juin examine comment l’économie chinoise se redresse progressivement alors que l’épidémie est essentiellement contenue dans le pays, a ajouté M. Li.

« J’appelle à une coopération accrue entre les médias chinois et africains dans la lutte contre le COVID-19. Nous devons partager davantage d’informations et d’expériences qui se sont avérées efficaces et réussies », a remarqué M. Li.

Shannon Ebrahim, rédactrice en chef du Groupe pour les médias indépendants

Shannon Ebrahim, rédactrice en chef du Groupe pour les médias indépendants, a souligné l’importance de diffuser des informations vraies et exactes pendant le processus de lutte contre le COVID-19. Selon elle, certaines informations fournies par les médias sur la pandémie sont largement incohérentes, peu fiables et elles sont très déroutantes, la plupart des gens ne sachant pas ce qu’ils doivent faire. Elle a déclaré que les médias sont une force très puissante pour façonner l’opinion et notre expérience du monde. Le rôle des journalistes devrait être d’assurer une communication sanitaire efficace, en particulier en ce qui concerne les mesures de prévention, et de faire obstacle à la désinformation. « Nous savons que le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) [Tedros Adhanom Ghebreyesus] a déclaré qu’il fallait laisser la place à la science, pas aux rumeurs, et à la solidarité, pas à la stigmatisation. Je pense que c’est très important », a-t-elle déclaré.

Elle a noté que les médias devraient aller au-delà des chiffres. « Nous sommes presque devenus insensibles à la signification des chiffres. Nous devons essayer de comprendre ce qu’il y a derrière les chiffres », a-t-elle affirmé.

Zhang Pei, chef de la division de la coopération internationale au département des relations extérieures du Quotidien du Peuple

Zhang Pei, chef de la division de la coopération internationale au département des relations extérieures du Quotidien du Peuple, a fustigé la mauvaise conduite de certains médias occidentaux dans leurs reportages sur la pandémie. « Nous regrettons de voir certains médias occidentaux politiser la pandémie, fabriquer et diffuser diverses opinions ridicules sans tenir compte des faits. Cela reflète leur ignorance et leur arrogance inopportunes, ainsi que le mépris de la vie et de la santé de tous les êtres humains », a-t-il déclaré. 

Il a noté que les gens ont plus que jamais besoin d’informations objectives et précises et que le rôle joué par les médias est plus crucial que jamais. Un média responsable devrait jouer un rôle constructif dans la promotion de la coopération mondiale et la lutte contre la pandémie ensemble.

John Bailey, directeur des entrées et rédacteur national des affectations à eNCA

S’exprimant sur le rôle de la télévision, John Bailey, directeur des entrées et rédacteur national des affectations à eNCA, a déclaré que lui et ses collègues avaient commencé à planifier des programmes pour diffuser des informations plus utiles sur le nouveau coronavirus au public après que l’OMS a déclaré que l’épidémie de coronavirus était une pandémie. « Nous nous assurons que nos reportages sont effectués de manière très responsable. Nous savons à quel point le rôle des médias est important à cette époque », a-t-il déclaré. M. Bailey et ses collègues se concentrent désormais beaucoup sur la manière dont les gouvernements de Chine et de République de Corée traitent le virus.

Selon Bailey, eNCA a produit diverses vidéos sur la ville de Wuhan, l’épicentre de l’épidémie de COVID-19 en Chine, en se concentrant sur la façon dont le gouvernement a aidé les gens à lutter contre le virus. « En général, nous avons eu des retours très positifs de la part des Sud-Africains, et c’est bien d’avoir leur avis sur la situation », a ajouté M. Bailey.

Kirtan Bhana, directeur et rédacteur en chef fondateur de The Diplomatic Society

Kirtan Bhana, directeur et rédacteur en chef fondateur de The Diplomatic Society, estime que le COVID-19 a eu un effet marquant et dévastateur sur les médias, en particulier la presse écrite. De nombreux titres ont été fermés et le personnel a dû subir des réductions de salaire. Cela, à son tour, a influencé l’accès des populations aux informations relatives à la pandémie. 

He Wenping, chercheuse principale à l’Institut Chine-Afrique

He Wenping, chercheuse principale à l’Institut Chine-Afrique, a noté que les médias ont un rôle puissant. « Si les médias ne font pas des reportages de manière complète et juste, cela peut avoir des conséquences très graves », a-t-elle déclaré. Elle a cité la rumeur selon laquelle les Africains de Guangzhou, dans la province du Guangdong (sud de la Chine), ont été maltraités pendant l’épidémie. « Après que l’enquête ait montré que ce n’était pas vrai, les médias auraient dû le mentionner afin de corriger leurs reportages précédents erronés et d’éliminer l’impact sur la société entière, au lieu de fermer les yeux sur cela », a-t-elle noté. 

Elle a remarqué que les réseaux sociaux devraient également assumer leurs responsabilités à cet égard. Selon elle, tout le monde sur les réseaux sociaux peut être journaliste ou correspondant. Les gens peuvent s’exprimer par eux-mêmes et rendre compte de ce qui se passe autour d’eux. « Les usagers des réseaux sociaux, en particulier ceux qui comptent un grand nombre de personnes qui les suivent, devraient effectuer les recherches nécessaires avant de faire connaître leurs idées sur les plateformes de médias sociaux, afin de rendre leurs informations exactes et objectives », a-t-elle noté.

Plus de 20 représentants des médias ont assisté au webinaire, y compris ceux du Citizen and Business Times d’Afrique du Sud, et de l’Agence de presse Xinhua, du Quotidien du Peuple, de la Télévision centrale de Chine, de China News Service, de Radio Chine International, du Science and Technology Daily et du Economic Daily de Chine.