Des entreprises scientifiques et technologiques chinoises coopèrent avec les pays africains pour lutter contre le COVID-19

Les techniciens de Sansure Biotech montrent à des médecins du Gabon comment utiliser le nouveau matériel pour une détection rapide du COVID-19, en mai.

Depuis quelque temps, Gregory Rockson, cofondateur et PDG de mPharma, une startup ghanéenne de soins de santé, n’a qu’une idée en tête : trouver du matériel pour fabriquer plus de tests de dépistage.

Son entreprise est le plus grand fournisseur de médicaments du Ghana et gère maintenant un réseau de branches à travers le Ghana, le Nigeria, la Zambie et le Zimbabwe. Suivant la recommandation de son investisseur Breyer Capital, M. Rockson s’est intéressé aux produits de l’entreprise chinoise Sansure Biotech. Depuis le début de l’épidémie, Sansure Biotech a rapidement développé une série d’équipements de détection de virus, qui ont été exportés vers plus de 110 pays et régions dans le cadre de l’aide antiépidémique de la Chine.

La coopération entre Sansure Biotech et mPharma est un bon exemple de la coopération entre la Chine et l’Afrique. Outre cette dernière, de nombreuses entreprises chinoises ont mené une coopération scientifique et technologique avec des pays africains pour relever conjointement les défis de la crise sanitaire.

Coopération à base de produits

Lorsqu’il est devenu clair que le COVID-19 allait avoir un impact majeur sur le continent, l’équipe de mPharma a identifié tout de suite le problème qui allait entraver une réponse efficace à plus grande échelle : le manque d’équipement et de réactifs de dépistage.

Selon CDC Group, une institution britannique de la finance et du développement qui finance mPharma, à ce moment-là, le Ghana n’avait que deux laboratoires effectuant des tests de dépistage, le Nigeria en avait six et la Zambie n’en avait qu’un. Cependant, M. Rockson savait qu’il y avait des dizaines de laboratoires médicaux privés dans ces pays capables d’effectuer des tests s’ils avaient l’équipement et les composants nécessaires.

La société mPharma s’est donc associée à Sansure Biotech pour se procurer de l’équipement et des réactifs de dépistage. Elle a reçu 720 000 kits et 120 appareils de PCR. Après avoir reçu les produits, M. Rockson a été confronté à un nouveau problème : il devait montrer à ses employés et à ses clients comment les utiliser correctement et efficacement. En raison de l’épidémie, les voyages internationaux étaient bloqués et les techniciens de Sansure n’ont pas pu se rendre au Ghana pour offrir une formation sur place.

« Nous avons utilisé la fonction d’appel vidéo de WeChat, qui est particulièrement pratique. De cette façon, nous avons pu former le personnel pour utiliser les appareils », a précisé M. Rockson à l’agence de presse Xinhua.

Ainsi, 26 laboratoires médicaux privés au Ghana et au Nigeria ont reçu les appareils et les fournitures nécessaires pour tester la population. mPharma a également fait don de deux postes de travail de PCR portables au gouvernement du Ghana pour lui permettre de tester encore plus de personnes.

« Dès l’éclosion de l’épidémie en Chine, notre société a mis en place une équipe de prévention et de contrôle des épidémies de plus de 10 personnes à Wuhan. Au cours des deux mois qui ont suivi, elle a aidé le Hubei à éliminer le goulot d’étranglement dû à ses capacités insuffisantes de détection d’acide nucléique et de la faible efficacité de ses tests à un stade précoce. Aujourd’hui, Sansure se tourne vers l’étranger, y compris vers les pays africains, en offrant un soutien technique au Ghana, au Gabon, au Zimbabwe et à la Sierra Leone sous la forme de coopération ou de dons », a déclaré à CHINAFRIQUE, Dai Lizhong, président de Sansure Biotech.

Selon M. Rockson, les équipements de Sansure Biotech sont venus combler une lacune dans le système médical africain, et il sera très important pour l’Afrique d’établir son propre système d’infrastructure de détection de virus à l’avenir. « Nous commençons à considérer une coopération après le COVID-19 », a-t-il lancé.

Tirer parti de la technologie

Le 23 avril, un événement diffusé en direct a été organisé par l’entreprise chinoise Ant Financial Services du groupe Alibaba et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, portant sur l’utilisation de la technologie pour aider les pays africains à lutter contre le COVID-19. Les participants ont convenu que la technologie était un dénominateur commun aux efforts visant à atténuer l’impact de la pandémie, restaurer les moyens de subsistance et relever des défis similaires à l’avenir.

En Chine, le système d’informatisation « One Net Smooth Travel » (littéralement « un réseau unique, voyage sans encombre »), développé par l’entreprise China Electronics Technology Group Corporation (CETC), s’est avéré un outil puissant pour lutter contre l’épidémie. Il a joué un grand rôle dans la maitrise de la situation épidémique, le contrôle de la propagation du virus et la reprise du travail et de la production.

Le 7 mai, le Centre zambien des sciences et de l’innovation relevant de la CETC a organisé un événement pour partager l’expérience de la Chine en matière de prévention des épidémies. Le rôle joué par les systèmes d’informatisation tels que « One Net Smooth Travel » y a occupé une place centrale. Après l’événement, Amos Malupenga, secrétaire permanent du ministère zambien de l’Information, a déclaré que l’expérience de la Chine en la matière constituait une référence précieuse pour son pays.

Équipé d’équipements d’imagerie intelligente et de numérisation par infonuagique fournis par Neusoft Medical, un fournisseur chinois de solutions de diagnostic clinique et de traitement, l’Hôpital national de Kenyatta a réalisé l’application de la numérisation et l’interconnexion des données et des images médicales à l’échelle nationale.

Huit nouveaux cas de COVID-19 ont été confirmés au Kenya le 22 mars. Le même jour, l’Hôpital national de Kenyatta, en collaboration avec son partenaire stratégique Neusoft Medical et le fournisseur d’appareils médicaux Megascope Healthcare Kenya, a inauguré officiellement le Centre de numérisation, le Centre national d’imagerie par infonuagique et le Centre de la formation clinique. En même temps, Neusoft Medical et Megascope ont dévoilé leur programme de coopération clinique avec l’Hôpital national de Kenyatta sur la base d’un logiciel d’intelligence artificielle, posant ainsi la pierre angulaire d’une « Route de la soie de la santé » définie par un partage des expériences médicales avancées.

« En partageant les expériences en matière de technologies, de médicaments et de traitements, j’espère rendre possibles de nouveaux types d’opérations dans le domaine médical et approfondir la coopération au bénéfice des Kényans et de l’humanité tout entière », a affirmé Mutahi Kagwe, secrétaire du Cabinet du ministère de la Santé du Kenya, après la cérémonie d’inauguration.

Plusieurs entreprises chinoises offrent un soutien technologique antiépidémique aux pays africains. Début avril, Huawei, un géant chinois de l’informatisation et de la télécommunication, a fait don d’équipement de vidéoconférence et de thermomètres thermographiques au gouvernement tanzanien. De plus, Huawei s’est engagé à assurer la stabilité du réseau de l’opérateur tanzanien pendant l’épidémie et à mettre en place une plateforme d’apprentissage en ligne pour les étudiants devant étudier à domicile.

Jim Breyer, fondateur de Breyer Capital, a indiqué que les entreprises technologiques chinoises pouvaient jouer un rôle important dans la lutte contre le COVID-19 et la détection des virus à l’avenir en Afrique. « La Chine a non seulement aidé les régions les moins développées à lutter contre l’épidémie, mais ses capacités de fabrication et son expertise technique ont empêché la détérioration de l’épidémie en Afrique », a-t-il déclaré à China Business Network.

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