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  2022-03-29
 

Favoriser le capital humain

par Arafat Mugabo VOL. 14 MARS 2022  ·   2022-03-29
Mots-clés: Rwanda ; bourses

La Chine devient le premier choix des étudiants rwandais pour l’enseignement supérieur. 

Des étudiants africains de l’Université agricole de Chine expliquent la plantation du riz à des élèves chinois, lors d’une journée portes ouvertes à la base de recherche de l’Université de Handan (Hebei), le 16 octobre 2020. (XINHUA) 

 

La Chine devient une destination attrayante pour les étudiants rwandais de premier et de troisième cycle, contribuant en cela à renforcer le capital humain du pays africain. Les statistiques de l’ambassade du Rwanda en Chine montrent que le nombre de nationaux ayant reçu un visa d’étude est passé de 620 en 2015, à 1 800 en 2020. Au cours de la dernière décennie, plus de 15 000 étudiants rwandais ont bénéficié des ressources éducatives chinoises, toujours selon l’ambassade. Un sondage réalisé par CHINAFRIQUE auprès de 200 Rwandais ayant étudié en Chine révèle que 70 % s’étaient tournés vers l’ingénierie. Le ministère chinois de l’Éducation, pour qui attirer des étudiants internationaux est l’une des priorités, souhaite encore augmenter leur nombre dans ses universités. 

  

Axe clé des relations bilatérales 

 

Rao Hongwei, l’ambassadeur de Chine au Rwanda, s’est dit ravi de voir que le nombre de Rwandais choisissant d’étudier dans des établissements d’enseignement chinois augmentait constamment. De fait, la tendance se poursuit depuis 2015, à l’exception d’une légère baisse en 2020, due à la crise sanitaire. « C’est important pour nous, car ces leaders de demain renforceront les partenariats qui lient le Rwanda et la Chine », a déclaré M. Rao. 

 

Le deuxième conseiller de l’ambassade du Rwanda en Chine, Virgile Rwanyagatare, note, de son côté, que l’augmentation du nombre de visas étudiants, ainsi que la collaboration entre l’enseignement supérieur des deux pays, garantissent que l’éducation est un secteur clé dans la relation entre les deux pays. Le coût des études en Chine est inférieur, et il existe plus de bourses disponibles qu’aux États-Unis, en Inde et en Europe, selon le diplomate. M. Rwanyagatare explique encore que depuis le lancement du FCSA en 2000, la Chine offre des bourses et des créneaux supplémentaires aux pays africains. 

 

En 2018, la Chine avait promis 50 000 bourses universitaires à l’Afrique, réparties entre 2019 et 2021, soit 20 000 de plus que le nombre de bourses accordées au cours des trois années précédentes. « La Chine offre des bourses au Rwanda afin de renforcer notre capital humain », a souligné Rose Mukankomeje, directrice du Conseil de l’enseignement supérieur du Rwanda. 

  

Disponibilité des bourses 

 

« La Chine n’était pas ma première option. Je voulais étudier l’ingénierie aéronautique aux États-Unis, qui sont dotés d’une technologie de pointe », explique Nathan Bagarukayo, titulaire d’une licence en génie aéronautique de l’Université d’aéronautique et d’astronautique de Beijing. Toutefois, après s’être renseigné plus avant sur les universités chinoises, les investissements du pays dans l’éducation, les progrès technologiques et sa politique d’investissement en Afrique, Nathan a été conforté dans son choix. Il en est aujourd’hui très satisfait. 

 

Pour les autres personnes qui se sont confiées à CHINAFRIQUE, c’est la grande disponibilité des bourses du gouvernement chinois qui a permis d’alimenter cette tendance, ainsi que le processus d’inscription relativement simple. De fait, il est plus facile pour les Rwandais d’obtenir une bourse et d’être admis dans une université chinoise que dans n’importe quel autre pays, ce qui explique grandement leur nombre croissant en Chine, ajoute Nathan. 

 

Alice Muhoza, étudiante en premier cycle d’administration des affaires à l’Université des affaires et de la technologie de Kunming (Yunnan), confirme que les universités chinoises sont moins chères que celles d’Amérique du Nord, d’Europe et d’autres parties du monde. « Ma motivation pour aller en Chine était le programme de bourses. Au départ, je ne voulais pas m’éloigner de chez moi. Je voulais faire mes études au Kenya, mais les frais de scolarité y sont assez élevés. » 

 

« La Chine semble convenir aux étudiants car les frais de scolarité et le coût de la vie sont peu élevés ici. Les processus d’inscription à l’université et d’obtention des visas sont faciles, et il existe de nombreuses activités disponibles », expose la jeune femme, avant d’ajouter : « J’habite à Beijing et mes dépenses mensuelles se situent entre 850 et 1 000 euros seulement. » 

 

Et lorsqu’on lui demande comment les étudiants rwandais peuvent accéder si facilement aux universités chinoises, Alice répond que nombre d’entre eux sont parrainés par le gouvernement du Rwanda pour une spécialisation lorsqu’ils atteignent la maîtrise ou le doctorat. Les étudiants peuvent également postuler directement auprès de l’ambassade de Chine, et obtenir ensuite une offre s’ils remplissent les conditions. Enfin, Alice ajoute qu’en raison des frais de scolarité peu élevés, du niveau de vie abordable et d’un accès facilité aux visas, certains jeunes choisissent aussi de partir étudier en Chine par eux-mêmes. 

 

Des étudiants africains assistent à une session de formation sur la culture des champignons à Fuzhou (Fujian), le 12 août 2021. (XINHUA) 

  

Plus que des bourses 

 

Pour Nathan, la Chine est désormais l’investisseur dominant en Afrique. Par conséquent, il est plus facile d’obtenir un emploi auprès d’entreprises chinoises au Rwanda, mais aussi au-delà, pour peu que l’on ait étudié en Chine. 

 

Alice, elle, explique le développement rapide de la Chine au cours des dernières décennies. « Le développement chinois est lié à l’amélioration de son système éducatif, qui est diversifié mais aussi ouvert sur le monde, en particulier sur le tiers-monde auquel appartient le Rwanda », développe-t-elle, précisant également que son choix d’étudier en Chine avait été influencé par l’émergence du pays en tant que hub majeur pour les cursus en ingénierie et en technologie. 

 

Les performances de la Chine sont désormais comparables à celles d’autres grands systèmes d’enseignement supérieur développés, comme le Royaume-Uni, les États-Unis et le Canada, et même au-dessus de plusieurs autres, comme la France, le Japon, la Russie ou la République de Corée, selon le classement 2021 du Times Higher Education. Le rapport a montré comment plus de 1 500 universités dans le monde, dont 90 en Chine, avaient obtenu d’excellents résultats dans 89 matières différentes. Une analyse détaillée de ce classement a révélé que les établissements d’enseignement chinois obtenaient de meilleurs résultats que le reste du monde dans 63 de ces 89 matières, dont un grand nombre de disciplines d’ingénierie, d’astronomie, de sciences de l’atmosphère, de chimie et de mécanique. 

 

« Nous sommes ravis de voir, année après année, de plus en plus d’étudiants rwandais choisir et faire confiance au système éducatif chinois. Les universités et les écoles chinoises bénéficient également de la diversité des talents et de la culture que les étudiants rwandais apportent sur les campus », conclut enfin M. Rwanyagatare. Les universitaires formés en Chine permettent également d’apporter une expertise qui profitera au développement local, et leur influence sera encore plus prononcée dans les universités africaines dans les années à venir. 

 

Reportage du Rwanda 

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