Le FBA, une plateforme pour discuter du programme de développement post-pandémie pour l’Asie et le monde. 

Centre international de conférences du Forum de Boao pour l’Asie. (LI KAIZHI) 

Malgré la pandémie de COVID-19, la conférence annuelle 2022 du Forum de Boao pour l’Asie (FBA), a eu lieu comme prévu du 20 au 22 avril dans la province de Hainan. Sous le thème « Le monde pendant la COVID-19 et au-delà : travailler ensemble au développement mondial et à un avenir partagé », la conférence a été organisée à la fois en présentiel et en ligne. Fondé en 2001, le FBA est une organisation internationale non-gouvernementale et à but non lucratif qui s’engage à promouvoir l’intégration économique régionale, et à rapprocher les pays asiatiques de leurs objectifs de développement. 

« N’étant pas encore sortis du joug de l’épidémie, nous sommes confrontés à de nouveaux risques. Au moment où la reprise de l’économie mondiale demeure fragile et faible, le fossé de développement se creuse davantage. Alors que le manque de gouvernance dans des domaines comme le climat reste à combler, de nouveaux enjeux comme le numérique viennent se poser devant nous. Dans un tel contexte, la présente conférence revêt une signification importante », a déclaré le Président chinois Xi Jinping dans son discours inaugural prononcé par visioconférence lors de la cérémonie d’ouverture du FBA.  

Selon un rapport publié par le FBA, l’Asie reste le principal moteur de croissance de l’économie mondiale, avec un rythme d’intégration économique maintenu en Asie malgré les lourdes pertes provoquées par la COVID-19. La Chine prévoit d’élargir son ouverture de haut niveau, de faire progresser le développement des zones pilotes de libre-échange et du Port de libre-échange de Hainan et de promouvoir activement la coopération de qualité dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route ». Toutes ces initiatives offrent un énorme marché aux pays du monde. 

Développement écologique 

D’après M. Xi, les fondamentaux de l’économie chinoise, marqués par une forte résilience, un grand potentiel, une marge de manœuvre confortable et une soutenabilité de long terme, ne changeront pas. Cela permettra la stabilisation et la reprise de l’économie mondiale, et d’offrir des opportunités de marchés plus importantes aux pays du monde. La Chine appliquera le nouveau concept de développement sur tous les plans, accélérera la construction de la nouvelle dynamique de développement et œuvrera à réaliser un développement de haute qualité. 

Le développement « vert » fait partie du nouveau concept de développement. Un rapport publié par le FBA montre qu’en 2021, les pays du monde sont parvenus à un consensus en matière de changement climatique et de protection environnementale, tout en renforçant la lutte contre la pandémie en vue d’une reprise économique. 

La transformation écologique est à l’avant-garde des secteurs traditionnels. Song Hailiang, président de China Energy Engineering Group a déclaré lors d’un forum sur ce sujet que, s’appuyant sur des technologies innovantes et un système de développement bas-carbone, une intégration approfondie de la sécurité, de l’efficacité et des énergies bas-carbone doit être accélérée pour atteindre les objectifs de pic de carbone et de neutralité carbone. Dans le secteur immobilier, gros émetteur carbone, la réduction des émissions est envisagée, grâce à certaines technologies concernant la préservation de la chaleur, l’isolation thermique et le prolongement de durée de vie des bâtiments, a indiqué Zhang Yue, président de BROAD Group. 

Les énergies nouvelles, de leur côté, jouent un rôle primordial dans le développement « vert ». L’énergie solaire est l’énergie la plus importante du processus de neutralité carbone, a estimé Gao Jifan, président de l’entreprise Trina Solar. Selon lui, l’essentiel de la neutralité carbone consiste à établir un nouveau système d’électricité centré sur la production photovoltaïque. Il faut donc continuer de poursuivre l’innovation et de réduire le coût en la matière. 

La neutralité carbone ne concerne pas uniquement les technologies, mais également l’économie et la gestion, exigeant des investissements atteignant 250 000 milliards de dollars en 2050, a indiqué Li Qiao, doyen de Guanghua School of Management de l’Université de Pékin. La neutralité carbone a besoin d’énormes investissements dans les infrastructures, et la politique budgétaire doit jouer un rôle plus actif. Le gouvernement peut émettre des obligations à long terme (30 ou 40 ans) et des obligations sur la neutralité carbone pour investir massivement dans des secteurs ou industries concernés. En outre, la finance, les titres de créance et le crédit écologiques doivent faciliter plus activement les investissements dans les technologies. 

À la fin de l’année, la 27^e Conférence des Paries à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques se tiendra en Égypte. « Nous nous attacherons à la fixation de prix du carbone et au marché du carbone », a précisé Yasmine Fouad, ministre égyptienne de l’Environnement. Selon elle, face au défi mondial que représente le changement climatique, la communauté internationale doit assumer la responsabilité d’aider les pays en développement et les gros pays émetteurs à réduire leurs émissions, et de leur fournir une assistance en matière de financement climatique, de renforcement des capacités et de formation professionnelle. 

Yasmine Fouad, ministre égyptienne de l’Environnement lors d’un forum sur le développement écologique par visioconférence. (FBA) 

L’économie numérique en plein essor 

D’après un rapport publié par le FBA, l’économie numérique a élargi les frontières du secteur des services. Les services numériques en Asie n’ont cessé de croître, leur part du commerce mondial passant de 16,6 % en 2005 à 25,5 % actuellement. 

En tant que grand pays de l’économie numérique, la Chine a amélioré son propre système de gouvernance du secteur ces dernières années, tout en participant activement à la coopération mondiale en la matière.  

Fin 2021, le XIV^e Plan quinquennal (2021-2025) pour le développement de l’économie numérique a été publié, indiquant clairement que l’économie numérique est la principale force du pays après les économies agricole et industrielle. Le plan souligne que l’économie numérique se développe à une vitesse sans précédent, avec un énorme potentiel d’utilisation et un impact plus profond que jamais, entraînant des changements importants dans les modes de production, de vie et de gouvernance. Elle est devenue une force clé dans la restructuration des ressources et de la concurrence mondiales.

Toutefois, il convient de noter que le développement d’une économie numérique fondée sur les données doit encore relever des défis : la faiblesse des capacités de recherche numérique, le manque de talents spécialisés dans les technologies d’application et un système de sécurité numérique inadéquat. Il faut donc améliorer le système juridique de l’économie numérique, accroître la formation des talents et renforcer la sensibilisation à la sécurité des données, ont estimé des experts lors d’un forum sur ce sujet. À l’avenir, diverses initiatives politiques continueront d’être mises en œuvre pour faire en sorte que l’économie numérique joue un rôle plus important dans la promotion du développement économique et social mondial.