Selon l’envoyé spécial de la Chine, l’Afrique n’est pas le théâtre de grands jeux de pouvoir. 

Xue Bing, haut diplomate chinois et ancien ambassadeur de Chine en Papouasie-Nouvelle-Guinée, a été nommé envoyé spécial du ministère des Affaires étrangères pour les affaires de la Corne de l’Afrique en février. À la mi-mars, il a dirigé une équipe spéciale pour visiter cette région. Dans une tribune publiée pour Global Times, il évoque l’Initiative de développement pacifique dans la Corne de l’Afrique et ses fonctions d’envoyé spécial. Voici un extrait de ce point de vue. 

Un rôle significatif à jouer 

Au début de cette année, lors de sa visite en Afrique, le conseiller d’État chinois et ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a proposé l’Initiative de développement pacifique dans la Corne de l’Afrique, qui vise à aider les pays de la région à assurer la sécurité, le développement et la gouvernance, ainsi qu’à atteindre la paix, la prospérité et la stabilité à long terme. En tant qu’envoyé spécial, mon rôle principal est de consulter les pays de la région, de promouvoir la mise en œuvre de cette initiative et d’apporter des avantages aux peuples de la région. 

J’ai travaillé à la fois dans des pays développés et dans des pays en développement, ainsi que dans des régions où les conditions sont difficiles, dans de grands pays et dans de petits pays. Partout où je travaille, il y a une chose qui ne change jamais : la Chine ne s’ingère pas dans les affaires internes d’autres nations. Pour la Chine, petits ou grands pays, tous sont des membres égaux de la communauté internationale. La Chine aide sincèrement les pays en développement à explorer les voies de développement adaptées à leur situation nationale, et à réaliser une revitalisation. 

Un grand nombre de pays en développement, y compris les pays africains, s’attendent à ce que la Chine joue un rôle plus actif et constructif dans la paix, la sécurité et le développement internationaux. Ainsi, lorsque M. Wang s’est rendu en Afrique plus tôt cette année, sa proposition pour une Initiative de développement pacifique dans la Corne de l’Afrique était opportune. 

M. Wang m’a demandé de visiter les pays de la Corne de l’Afrique dans les plus brefs délais. L’objectif est de présenter l’initiative et de collaborer avec les pays de la région en vue de fournir des solutions. Je travaillerai moi-même sans relâche en faveur de la paix et du développement. 

À la mi-mars, j’ai dirigé un groupe de travail qui s’est rendu dans la Corne de l’Afrique pour établir des contacts avec toutes les parties et échanger des points de vue sur la mise en œuvre de l’initiative. Si nécessaire, la Chine est également disposée à arbitrer certains problèmes régionaux. Je communiquerai avec les pays de la région sur la manière d’approfondir la coopération dans divers domaines, de promouvoir la mise en œuvre des acquis de la 8^e Conférence ministérielle du FCSA, de la relier aux stratégies de développement des pays de la région, et de les aider à faire face aux défis en matière de sécurité, de développement et de gouvernance grâce à des approches à plusieurs volets. 

Une initiative pour relever 
les défis 

La Corne de l’Afrique est située sur un emplacement important, avec une grande population et un énorme potentiel de développement. La paix et la stabilité régionales revêtent une grande importance pour le développement et la prospérité de l’ensemble du continent. Depuis quelques années, la situation dans la Corne de l’Afrique s’est globalement améliorée. Cependant, les frontières ainsi que les différences tribales et religieuses entravent le processus de stabilité. 

Après plusieurs voyages dans la région, M. Wang a proposé l’Initiative de développement pacifique dans la Corne de l’Afrique. Il s’agit d’une pratique importante de la mise en œuvre de la pensée de Xi Jinping sur la diplomatie et d’une pratique de l’esprit d’amitié et de coopération Chine-Afrique. L’initiative comporte trois grands volets. 

Le premier consiste à renforcer le dialogue intra-régional pour relever les défis liés à la sécurité. La Chine estime que les questions régionales doivent être réglées par les pays de la région au moyen de négociations et de consultations. La Chine suggère aux pays de la région de tenir une conférence de paix pour arriver à un consensus politique et coordonner des actions communes sur la gestion des divergences et la résolution des conflits internes par le dialogue. 

Le deuxième consiste à accélérer la revitalisation régionale afin de relever les défis en matière de développement. La Corne de l’Afrique jouit d’une situation géographique privilégiée et de ressources naturelles abondantes. La partie chinoise propose de renforcer les deux axes principaux du chemin de fer Mombasa-Nairobi et du chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti, tout en accélérant le développement le long des côtes de la mer Rouge et de l’Afrique de l’Est, de manière à former un cadre de développement de « deux axes plus deux zones côtières », et à améliorer la capacité de développement indépendant. 

Le troisième est d’explorer des moyens efficaces de surmonter les défis en matière de gouvernance. La Chine soutient les pays de la région dans la recherche de voies de développement adaptées à leurs propres conditions nationales, en renforçant les échanges entre eux sur la gouvernance nationale. 

Pas de jeux de pouvoir 

Certains médias occidentaux ont tendance à considérer les choses sous l’angle de la géopolitique et des grands jeux de pouvoir. Mais ce n’est pas l’intention de la Chine. L’Afrique n’est pas le théâtre de grands jeux de pouvoir, et des forces extérieures s’ingérant dans les affaires intérieures des pays de la région ne feront qu’exacerber la complexité de la situation. La Chine se soucie sincèrement du développement de l’Afrique et traite les pays africains avec respect. 

La proposition de la Chine et la nomination de l’envoyé spécial ont pour objectif d’aider les pays de la région à gérer les affaires régionales de manière indépendante et à parvenir à la paix et au développement. La Chine a toujours soutenu le principe de « solutions africaines aux problèmes africains » et a toujours adhéré au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’autrui. Ce n’est pas seulement une caractéristique de l’initiative, mais aussi le principe de base de mon travail en tant qu’envoyé spécial de la Chine.