Malgré la crise sanitaire, les organisations de jeunesse Chine-Afrique s’efforcent de promouvoir la collaboration à travers diverses activités.  

La FJSA a célébré son premier anniversaire le 18 décembre 2020. (COURTOISIE) 

Les jeunes jouent un rôle important dans la promotion des relations sino-africaines de diverses manières. Ils sont souvent à l’origine des initiatives prises des deux côtés. Leur contribution se reflète à travers de nombreuses organisations de jeunesse qui opèrent dans différents domaines tels que la culture, l’investissement, la coopération, le tourisme, entre autres. Parmi celles-ci, se trouve la Fédération de la jeunesse sino-africaine (FJSA), fondée en juillet 2019 dans le but de fournir une plateforme de communication et de consultation aux jeunes engagés dans l’économie, la culture, l’éducation et autres domaines. 

Sa création a représenté une nouvelle étape dans le développement de la coopération sino-africaine. Selon Zhou Yefan, co-fondateur de la FJSA, l’organisation a été créée sous l’impulsion de la mission du Forum sur la Coopération sino-africaine et des ambitions de développement de l’UA. « J’ai beaucoup appris sur l’histoire et la culture africaines lors de mes visites dans des ambassades. J’ai également pu comprendre la cordialité des relations bilatérales et cela a été une expérience unique pour les Chinois qui ont participé à ces activités », a-t-il partagé avec CHINAFRIQUE. « Tout cela a suscité en moi l’idée de créer une organisation non gouvernementale pour développer la collaboration entre les jeunes Chinois et Africains. » 

Cette plateforme a donc pour mission d’aider ceux-ci à mieux comprendre leurs cultures respectives et à créer des liens humains plus profonds. 

Les membres de la FJSA accompagnent des enfants chinois pour visiter l’ambassade du Soudan du Sud en Chine, le 18 janvier 2019. (COURTOISIE) 

L’importance de la jeunesse 

Selon une étude de la Fondation Mo Ibrahim 2020, la population africaine est déjà la plus jeune du monde, avec un âge médian de 19,7 ans en 2020. On estime qu’environ 60 % d’entre elle a moins de 25 ans, et plus d’un tiers entre 15 et 34 ans. D’ici 2100, elle devrait toujours être la plus jeune du monde, avec un âge médian de 35 ans. Parallèlement, les résultats du 7^e recensement national chinois mené en novembre 2020 montrent que la Chine compte près de 253,38 millions de citoyens qui ont entre 0 et 14 ans, soit 17,95 %, et 894,38 millions de personnes qui sont dans le groupe d’âge de 15 à 59 ans, soit 63,35 %. En termes démographiques, cela veut dire que la Chine et l’Afrique sont des partenaires relativement jeunes. 

Selon la Banque mondiale, la composition par âge de la population d’un pays influence ses schémas de développement. Les exigences environnementales et infrastructurelles sont différentes en fonction des groupes d’âge. Par conséquent, l’analyse de la structure par âge d’une population est utile pour l’utilisation des ressources et l’élaboration des objectifs futurs, tant en matière de politique que de planification d’infrastructures. 

Dans une interview accordée à CHINAFRIQUE, Li Xinfeng, directeur exécutif de l’Institut Chine-Afrique, affirme que les organisations de jeunesse Chine-Afrique qui font converger leurs activités sur les relations sino-africaines, sont des ponts essentiels entre les deux parties, un ciment nécessaire pour des liens durables. 

« Ces associations sont bien organisées pour préparer un avenir meilleur pour la Chine et l’Afrique », a déclaré M. Li, ajoutant que l’Institut Chine-Afrique soutient ces initiatives en les invitant à des conférences pour leur permettre de se rassembler et d’échanger. « Nous croyons que ces jeunes constituent le meilleur choix pour inspirer le reste de la jeunesse chinoise et africaine. » 

Il pense que les racines et les éléments vitaux de l’amitié sino-africaine sont dans les peuples eux-mêmes et que le but des relations sino-africaines est de leur donner des bénéfices. « Nous encourageons les jeunes Africains à visiter la Chine et à en apprendre davantage sur l’histoire, la culture, les coutumes et plus encore », a-t-il ajouté. 

Grâce à ces activités, les jeunes contribuent au développement de leurs nations respectives tout en apprenant les uns des autres. Ils s’engagent à renforcer et à élargir le spectre des liens interpersonnels, via des processus de communication, approche nécessaire pour établir et maintenir leurs relations. 

M. Zhou a souligné l’importance des jeunes dans le maintien des relations sino-africaines en déclarant que chacun d’entre eux chérit depuis fort longtemps leurs interactions, ce qui a permis de construire une base sociale solide de l’amitié sino-
africaine, fondée sur une réelle connaissance de chacun. « L’amitié sino-africaine est tournée vers l’avenir. Pour qu’elle prospère, les jeunes Chinois et Africains doivent travailler ensemble, de génération en génération. La Chine et l’Afrique devraient encourager les échanges de jeunes pour maintenir leur partenariat bien vivant », a-t-il indiqué. 

L’impact de la pandémie 

En raison de la pandémie de COVID-19, les activités prévues, telles que l’organisation d’événements et de visites en Chine et en Afrique, ainsi que l’établissement de bureaux de la FJSA sur le continent africain, ont toutes été suspendues. 

Malgré ces perturbations, l’organisation n’a jamais cessé d’aller de l’avant, selon M. Zhou. Ils ont formé des alliances significatives avec des groupes en Chine et en Afrique pour encourager les jeunes Africains à créer leurs propres entreprises et participer activement à des programmes d’échanges éducatifs et culturels. 

« Nous avons maintenant un programme d’éducation qui implique la participation d’étudiants africains en Chine dans des projets d’enseignement », a expliqué M. Zhou. Ils préparent des cours à partir de leurs propres manuels et font des vidéos préenregistrées. Ceci afin de couvrir le coût de création d’écoles ainsi que les salaires des enseignants. Grâce à cela, plus d’enfants provenant des zones rurales peuvent recevoir une éducation. 

Les plans de développement de la FJSA comprennent aussi une activité appelée « African Corner », qui réunira des jeunes Chinois ainsi que des entreprises pour capitaliser des connaissances sur l’histoire, la culture, les ressources et les politiques d’investissement en Afrique, et les encourager à se préparer à un engagement économique futur.