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  2022-07-21
 

Au service de la coopération sino-africaine

par Nasser Bouchiba VOL. 14 JUILLET 2022  ·   2022-07-21
Mots-clés: Maroc ; Casablanca Finance City ; Casablanca

Grâce à son climat d’affaires attrayant, Casablanca Finance City fait figure de proue parmi les places financières africaines, en particulier auprès des entreprises chinoises. 

Vue aérienne de Casablanca Finance City. (ALESSIO MEI) 

  

Née en 2010 de la vision du roi Mohammed VI, Casablanca Finance City (CFC) est un hub économique et financier dont l’importance ne cesse de croître. « L’objectif de cette initiative est de positionner le Maroc à la pointe des nations émergentes en Afrique », rapporte Saïd Ibrahimi, président de la CFC. La place financière casablancaise a pour mission d’attirer des capitaux et d’accompagner les acteurs économiques et financiers dans la conduite de leurs affaires sur le continent via un cadre réglementaire dédié.

 

Selon M. Ibrahimi, l’enjeu était de réussir à constituer à Casablanca un écosystème performant pour les investisseurs internationaux qui pourraient bénéficier tant des atouts du Maroc, en termes de stabilité et de connectivité, que des infrastructures spécialisées au sein de la métropole, avec l’accès à un vivier de ressources humaines et à un ensemble de services support. 

 

« En somme, l’objectif était de faire de Casablanca un centre économique et financier de référence au service de l’Afrique », souligne M. Ibrahimi. Aujourd’hui, la CFC a réussi à se hisser au rang des premières places financières émergentes. « Nous sommes déjà le premier centre financier africain, mais également la première place financière verte en Afrique et au Moyen-Orient, selon les classements internationaux », ajoute-t-il. 

 

La CFC est la première communauté d’affaires à vocation africaine avec plus de 200 entreprises membres de divers secteurs d’activité, dont le secteur bancaire, de l’assurance, du conseil, de la gestion d’actifs, des services juridiques et du numérique, entre autres. Parmi ces sociétés, bon nombre d’entre elles sont présentes dans le classement Fortune 500. La CFC est devenue un hub économique et financier ouvrant l’accès au reste de l’Afrique grâce à ses liens politiques et économiques avec les pays du continent. 

 

La 5e Exposition Chine-États arabes – Conférence sur la promotion de l’investissement et du commerce au Maroc s’est tenue à Yinchuan, le 10 août 2021. (CNSPHOTO) 

  

Une plateforme stratégique 

 

L’intérêt que représente la CFC pour la Chine concorde avec les bonnes relations économiques et culturelles dont jouissent les deux pays. Ce partenariat prospère s’est consolidé en 2016 par la visite officielle en Chine de Mohammed VI, au cours de laquelle plusieurs accords de coopération ont été signés. 

 

« De nombreuses entreprises chinoises sont installées au Maroc ou y ont développé un réseau d’affaires florissant. Nous sommes heureux de constater que les échanges commerciaux ont atteint un niveau historique en 2021 avec un total de six milliards de dollars », s’enthousiasme M. Ibrahimi. La CFC s’est employée à renforcer les relations entre le Maroc, le continent africain, et la Chine, en nouant des partenariats institutionnels avec les places financières de Beijing, Shanghai et Hong Kong. L’initiative a également permis une collaboration avec l’Université Tsinghua dans le cadre du Global Green Finance Leadership Program, une plateforme d’échange sur les pratiques et innovations inspirantes pour le développement de la finance verte et durable. 

 

La CFC s’adresse par définition aux entreprises qui souhaitent se développer en Afrique, une terre complexe mais pleine d’opportunités. Avec 54 pays, le continent présente de nombreuses disparités sur les plans économique, culturel et réglementaire, pour ne citer que celles-ci. C’est cette complexité, difficile à identifier, qui fait que certains investisseurs internationaux sont peu disposés à y investir. « L’initiative donne lieu à une proposition de valeur en trois volets : la facilitation des démarches commerciales et administratives de nos membres, leur accès à une communauté d’entreprises à l’ambition continentale et la possibilité d’évoluer dans un cadre de vie unique », affirme M. Ibrahimi. Il fait remarquer que la CFC accompagne ses membres dans toutes leurs démarches administratives d’installation, qu’il s’agisse de procédures accélérées pour les demandes de visa, de permis de séjour et de contrats de travail pour étrangers, ou l’appui à la création d’entreprises. Des accords ont été noués en ce sens avec différentes parties prenantes au niveau national. 

 

En plus de la mise en place d’un environnement d’affaires favorable, la CFC veille à capitaliser sur le potentiel de son réseau en lançant à destination des entreprises une série d’initiatives qui favorisent les synergies. Des groupes de réflexion par métiers réunissent des juristes, des cabinets de conseil, des assureurs et des experts en ressources humaines, entre autres. L’initiative agit concrètement comme un facilitateur et un partenaire pour l’ensemble de ses membres. 

 

La CFC a également permis le lancement d’Africa Insights, un portail exclusivement dédié à ses membres, qui fournit des informations sur le climat d’affaires africain, ainsi que sur les tendances qui prévalent. Africa Insights regroupe des publications sectorielles, coproduites avec des entreprises membres ayant une expérience africaine et souhaitant partager leur vécu sur le terrain. Le portail centralise également l’actualité africaine, avec notamment une sélection de podcasts, webinaires, analyses d’experts, informations synthétiques pour chaque pays du continent, ou encore un annuaire des contacts locaux : agences de promotion des investissements, banques et interlocuteurs du champ diplomatique. 

 

Promouvoir les échanges sino-africains 

 

« Nous comptons trois grandes entreprises chinoises au sein de la place financière. Ayant le statut CFC depuis 2015, Bank of China, la plus ancienne institution financière chinoise, a créé un bureau de représentation à vocation africaine », explique M. Ibrahimi. Depuis sa plateforme marocaine, la banque est présente dans sept pays africains et accompagne les entreprises chinoises dans leur stratégie de développement sur le continent. Elle participe au financement des échanges commerciaux Afrique-Chine et, à terme, le bureau de représentation casablancais pourrait devenir une succursale. 

 

Au cours de la même année, Huawei s’est vu accorder le statut CFC. Le géant technologique y a aussi ouvert un nouvel organe. Le bureau de Casablanca est le siège régional de supervision et de coordination des activités de la maison mère. Cette entité a été délocalisée de l’Égypte vers le Maroc. Huawei est aujourd’hui actif dans 30 pays africains. 

 

Plus récemment, Lenovo, leader sur le marché des ordinateurs, a rejoint la communauté CFC en 2019, en tant que siège régional opérant dans sept pays africains. Le bureau est chargé des services de facilitation des ventes au profit de la maison mère. Compte tenu de leur dimension mondiale, ces trois grands groupes constituent des ambassadeurs de taille pour la CFC en Chine. 

 

« Nous espérons que d’autres grandes entreprises chinoises leur emboîteront le pas. Nous y travaillons ardemment à travers des visites d’hommes d’affaires, des roadshows et des approches directes », conclut M. Ibrahimi. 

  

L’auteur est président de l’Association de coopération Afrique-Chine pour le développement. 

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