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  2022-07-27
 

La renaissance de l'Afrique contemporaine

par Aly Diouf VOL. 14 JUILLET 2022  ·   2022-07-27
Mots-clés: Biennale de Dakar ; Sénégal

La Chine et ses artistes sont à l’honneur lors de la 14Biennale de Dakar. 

 

Le Président sénégalais Macky Sall (1er plan à gauche), en compagnie de l’ambassadeur de Chine au Sénégal Xiao Han (1er plan à droite), contemplant le tableau A World of Paradise (2021) de l’artiste Kang Lei, le 19 mai, à Dakar (Sénégal). (XINHUA) 


Le Musée des civilisations noires trône majestueusement à quelques encablures de la gare centrale de Dakar. Cette gigantesque infrastructure inspirée de la case à impluvium (habitat traditionnel dans le sud du Sénégal) et construite dans le cadre de la coopération avec la Chine, abrite le temps de la 14e Biennale d’art contemporain africain de Dakar (connue aussi sous l’appellation Dak’Art), les pavillons du pays hôte, le Sénégal, mais aussi et surtout ceux des deux pays invités d’honneur, à savoir la Chine et la Côte d’Ivoire. 

 

L’édition 2022, qui se tient du 19 mai au 21 juin, a été reportée en raison de la pandémie de COVID-19. Elle était initialement prévue en 2020. Elle a pour thème « Ĩ Ndaffa », qui signifie « forger » en sérère, langue parlée notamment dans le centre-ouest du Sénégal. Selon le directeur artistique, El Hadji Malick Ndiaye, le thème sonne comme une exhortation à créer un nouveau destin commun. « Nous sommes dans une grande transition politique, culturelle, sociologique et économique », affirme M. Ndiaye. « C’est la raison pour laquelle nous invitons les artistes à nous narrer des histoires, afin d’ouvrir des fenêtres et nous permettre de voir loin. » 

  

L’harmonie dans la diversité 

 

Le pavillon chinois, selon le conseiller culturel de l’ambassade de Chine au Sénégal, Zhang Hongbao, a mis en lumière un concept autour de l’« Énergie de transition/Énergie active ». Ainsi, sous la direction de la curatrice Yue Jieqiong, le pavillon chinois utilise l’énergie active et transitionnelle comme concept de conservation pure. Selon Mme Yue, la transition provient de la physique quantique qui renvoie à l’évolution temporaire d’un objet quantique. Le pavillon chinois concrétise ce concept pour présenter la perception et les possibilités de l’art chinois contemporain dans un contexte de mondialisation et de localisation. 

 

Au total, 24 œuvres d’art, présentées par 12 artistes chinois, sont présentes à Dakar dans le cadre de la 14e Biennale. Ces œuvres vont de la sculpture sur peau de vache comme Plain Face, réalisée en 1998 par Wu Jian’an, aux acryliques sur toile du peintre Li Hongbo. 

 

D’après Mme Yue, la Chine a proposé à travers ses œuvres une vision « d’harmonie dans la diversité, de coexistence et de prospérité ». Elle relève que la transition de l’artiste individuel chinois reflète celle de la communauté culturelle qu’il représente. Mme Yue trouve que l’Afrique et la Chine partagent une sagesse unique d’humanité, de vie et de mort. 

 

Une visiteuse contemple les oeuvres du pavillon chinois. (XINHUA) 

  

La troisième Biennale au monde  

 

L’exposition internationale de la Biennale se tient principalement dans l’ancien Palais de justice de Dakar. 59 artistes de la sélection officielle ont été conviés en provenance de 28 pays, dont 16 Africains. La Biennale accueille le meilleur de la création contemporaine du continent : dessin, installations monumentales, peinture, photographie, sculpture, son, tissage/textile et vidéo. Selon les organisateurs, cette Biennale est aujourd’hui la troisième Biennale au monde. De plus, durant toute sa durée, des manifestations culturelles, comme des concerts, auront lieu. 

 

L’édition 2018 a drainé près de 250 000 visiteurs, dont plus de 50 000 venus de l’étranger. Les organisateurs tablent sur la même fréquentation en 2022. Moustapha Ndiaye, président du comité d’orientation de la Biennale, a précisé lors de la cérémonie officielle, que « l’édition 2018 a généré plus de huit milliards de francs CFA (12,8 millions de dollars) de transaction d’œuvres d’art ». 

 

Pour sa 14e édition, la Biennale de Dakar se caractérise par une identité visuelle renouvelée et moderne. Cette évolution s’inscrit dans une stratégie globale de dynamisation de l’image de l’institution, pensée pour poser les fondations de sa communication pour les années à venir. En l’ancrant dans le digital, elle renforce la cohérence de ses supports imprimés, ouvre de nouvelles portes d’entrée dans sa programmation et valorise ses activités professionnelles. 

  

Renaissance à partir de la culture 

 

Lors de la cérémonie officielle qui s’est tenue au Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose (construit également dans le cadre de la coopération avec la Chine), le Président Macky Sall, premier protecteur des arts et des lettres, a dans son discours souligné que son ambition pour la Biennale et le développement de la culture se construisait progressivement. « En 2018, j’avais décidé d’augmenter la subvention de l’État à la Biennale. Pour cette édition, nous sommes passés à un milliard de francs CFA (1,6 million de dollars), et ce n’est pas suffisant. C’est pourquoi j’ai demandé que les entreprises publiques et privées du Sénégal puissent apporter leur contribution et financer les arts et la culture pour participer au rehaussement et à la réussite de la Biennale », a soutenu le chef de l’État. 

 

Le Président du Sénégal a remis le Grand prix Léopold Sédar Senghor à l’artiste éthiopien Tegene Kunbi Senbento. Outre le Grand prix, il en existe d’autres comme le prix Ousmane Sow, du nom du grand sculpteur sénégalais, ou le prix CEDEAO de l’intégration, décerné cette année à l’artiste franco-togolo-sénégalaise Caroline Gueye, également astrophysicienne. 

 

Ce rendez-vous culturel était dédié aux lettres lors de la première édition en 1990, avant d’être définitivement consacré à la création africaine contemporaine à partir de 1996. Voici ce que disait à l’époque le professeur camerounais Théophile Obenga : « Nous allons et revenons à Dakar, au même lieu. Mais ce lieu, par son ouverture, par son travail et ses ambitions, est déjà devenu, pour nous, le lieu de pensée, le site excellent de la renaissance de l’Afrique contemporaine, à partir de l’esprit de la culture africaine, au sens de l’esprit des lois. » 

  

Reportage du Sénégal 

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