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  2022-08-29
 

À la rencontre des esprits

par Xia Yuanyuan et Li Xiaoyu  ·   2022-08-29
Mots-clés: Forum Chine-Afrique des Think Tanks

Des groupes de réflexion se réunissent annuellement pour aborder des sujets d’actualité sur les relations sino-africaines. 

Participants à la 11e Réunion du Forum Chine-Afrique des Think Tanks qui s'est tenue à Jinhua, dans la province du Zhejiang, le 21 juillet. (COURTOISIE) 

  

La 11e Réunion du Forum Chine-Afrique des Think Tanks s’est tenue dans la capitale chinoise du 20 au 21 juillet. Ayant pour thème « Promouvoir l’esprit d’amitié et de coopération sino-africaine avec une action conjointe sur l’Initiative pour le développement mondial », l’événement a réuni plus de 200 représentants, venant de milieux politiques, universitaires, commerciaux et médiatiques y participant en présentiel ou en ligne. 

  

La réunion de deux jours a permis aux participants de mener des discussions approfondies autour de trois sous-thèmes : « L’initiative la Ceinture et la Route” et la coopération sino-africaine en matière de financement pour le développement », « L’Initiative pour le développement mondial et l’Agenda 2063 de l’UA », et « L’esprit d’amitié et de coopération sino-africaine et les relations Chine-Afrique dans la nouvelle ère ». 

  

Des chercheurs et universitaires ont partagé leurs points de vue à ce sujet avec CHINAFRIQUE. En voici un extrait. 

  

La coopération sino-africaine en matière de financement pour le développement 

 

Efem Nkam Ubi 

Directeur par intérim et professeur agrégé du département de recherche et d’études, Institut nigérian des affaires internationales 

  

Dans le passé, le soutien financier de la Chine au développement de l’Afrique passait principalement par la coopération conjointe et l’aide publique. La tendance actuelle à la réduction des prêts chinois à l’Afrique est en grande partie due à une baisse des capacités de remboursement des pays africains et un risque élevé de défaut. Pour assurer l’efficacité du soutien financier, le montant des fonds n’est pas un facteur primordial ;l'essentiel est de s’assurer que l’argent circule comme il le faut et qu’il soit utilisé au mieux. Des politiques proactives, un leadership fort et une bonne gouvernance dans les pays africains sont également des conditions préalables. 

 

Abdou Diaw 

Professeur à l’Université Cheikh Anta Diop  

  

La Chine est toujours l’un des partenaires économiques et commerciaux les plus importants de l’Afrique. Selon les chiffres publiés par le Bureau de l’information du Conseil des affaires d’État chinois, fin 2020, les investissements directs chinois en Afrique avaient dépassé 43 milliards de dollars. Plus de 3 500 entreprises chinoises se sont implantées en Afrique. Cependant, le transfert de technologie reste un maillon faible de la coopération bilatérale. Par conséquent, la collaboration en matière d’éducation doit être renforcée et les équipes d’experts doivent être davantage impliquées dans la formation du personnel africain pour mieux partager l’expérience chinoise. Des institutions de recherche devraient être créées dans les domaines de l’agriculture, des services, de la technologie et d’autres secteurs. Ce n’est que par la coopération technique et le transfert de technologie que le niveau technique des pays africains peut être effectivement augmenté. 

  

Hao Rui 

Directeur général du département R&D, Fonds de développement Chine-Afrique 

  

Avec la situation politique et économique internationale actuelle, les investissements chinois en Afrique sont confrontés à de nombreux défis : l’interruption des activités de production et de construction causée par la COVID-19, une inflation élevée consécutive à la crise énergétique et alimentaire, la détérioration du climat des affaires et le défaut de paiement. La prévention et le contrôle des risques par les institutions financières chinoises peuvent avoir une incidence sur l’investissement et le financement en Afrique. 

  

Pour améliorer l’investissement en Afrique, la capacité de gestion et de contrôle des risques des entreprises doit être renforcée. Il est également nécessaire d’approfondir la coopération entre les chaînes industrielles chinoises et africaines et de recourir à des mécanismes innovants. L’alignement de la Zone pilote pour une coopération économique et commerciale approfondie sino-africaine du Hunan sur la Zone de libre-échange continentale africaine est par exemple une bonne initiative pour faciliter l’investissement chinois en Afrique. 

  

Xiao Hao 

Secrétaire général exécutif de l’Institut de recherche économique et commerciale Chine-Afrique 

  

La Chine et l’Afrique bénéficient d’un vaste potentiel de coopération à long terme en matière de chaîne d’approvisionnement, mais la COVID-19, le conflit russo-ukrainien, la rivalité entre grandes puissances, les coups d’État militaires et les crises de la dette font planer des incertitudes sur cette perspective. Par conséquent, elles devraient renforcer leur capacité à identifier et classer les risques connexes, à réduire les incertitudes liées aux changements politiques et à trouver de nouvelles opportunités. 

 

Deux participants posent lors de la 11e Réunion du Forum des groupes de réflexion Chine-Afrique Forum Chine-Afrique des Think Tanks qui s'est tenue à Jinhua, dans la province du Zhejiang, le 20 juillet. (COUTOISIE) 

  

L’Initiative pour le développement mondial et l’Agenda 2063 de l’UA 

  

Martin Mpana 

Ambassadeur du Cameroun et doyen du Corps diplomatique africain en Chine  

  

L’Initiative pour le développement mondial est un autre appel opportun de la Chine à l’action pour relever de nombreux défis mondiaux après l’Initiative « la Ceinture et la Route ». Il s’agit d’une feuille de route ayant pour but de réduire le clivage Nord-Sud. Elle comprend huit domaines clés de coopération, visant à promouvoir un développement mondial plus fort, plus vert et plus sain, et à construire une communauté de destin pour l’humanité. Face à la rivalité entre grandes puissances et aux conflits régionaux, la Chine et l’Afrique doivent continuer à défendre l’esprit de sincérité et d’égalité, de bénéfice mutuel et de résultats profitables à tous, d’équité et de justice, de progrès et d’innovation, d’ouverture et d’inclusion. 

  

Zhang Yuyan 

Directeur de l’Institut des études d’économie et de politique mondiales, l’Académie chinoise des sciences sociales 

  

L’Initiative pour le développement mondial proposée par le Président Xi Jinping appelle le monde à donner la priorité au développement, à suivre une approche centrée sur le peuple, à apporter des avantages à tous, à favoriser l’innovation comme levier de croissance, à faciliter l’harmonie entre l’homme et la nature, et à poursuivre des actions orientées vers les résultats. 

  

Ebrima Sall 

Ancien secrétaire exécutif du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique 

  

L’Initiative pour le développement mondial vise à promouvoir la mise en œuvre des Objectifs de développement durable de l’ONU et à amenuiser les effets de l’épidémie sur le monde. Cette initiative a été proposée à un moment opportun, car elle aborde des problèmes cuisants de société tels que la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, entre autres. 

  

Ezzat Saad Elsayed 

Directeur du Conseil égyptien des affaires étrangères 

  

L’Initiative pour le développement mondial est hautement compatible avec l’Agenda 2063 de l’UA. Les deux initiatives visent à porter haut la bannière du multilatéralisme et à promouvoir la coopération sino-africaine dans les domaines de l’économie, des finances, des infrastructures, des investissements et de la réduction de la pauvreté. Par rapport aux initiatives des pays occidentaux tels que les États-Unis, celles proposées par la Chine sont plus justes et plus équitables pour aider les pays en développement. La Chine est un partenaire fiable et durable des pays africains. 

  

L’esprit d’amitié et de coopération sino-africaine et les relations Chine-Afrique dans la nouvelle ère 

  

Garth Shelton 

Professeur à l’Université du Witwatersrand  

  

La Chine est actuellement le partenaire idéal pour le développement de l’Afrique. Bien que leur coopération soit confrontée à des défis, les deux parties sont en mesure de les relever sur la base d’une confiance mutuelle. Il est par exemple envisageable d’établir un nouveau modèle financier pour aider l’Afrique à faire face à la dette, à l’inflation et aux insécurités alimentaires et énergétiques. Il est également souhaitable de créer un Centre Chine-Afrique à Beijing afin de mener ensemble des recherches sur des défis communs. 

  

Liu Haifang 

Directrice de l’Institut d’études africaines de l’Université de Pékin 

  

Ces dernières années, le fonctionnement insatisfaisant du chemin de fer Tanzanie-Zambie (TAZARA) en raison du manque d’entretien a suscité des débats en Chine. À l’extérieur du pays, certains ont même remis en question la durabilité de l’esprit TAZARA. Cependant, ce projet a joué un rôle indéniable dans le développement économique local et l’amélioration du bien-être des peuples. L’esprit TAZARA montre que les habitants des pays en développement peuvent faire face ensemble aux difficultés au milieu de la crise mondiale actuelle et des changements majeurs, et pousser le monde vers l’égalité et la justice. 

  

Sibusiso Nkomo 

Coordinateur de communication d’Afrobaromètre 

  

Les dernières données de notre sondage montrent que si le modèle de développement américain reste le plus reconnu parmi les Africains, la Chine a dépassé les États-Unis pour devenir le pays ayant la plus grande influence en Afrique, et son indice d’influence positive est également arrivé au premier rang. Ces résultats montrent que l’opinion publique penche en faveur de l’amitié sino-africaine. 

  

David Moulins 

Professeur agrégé à l’Université d’Oxford 

  

Les statistiques montrent que la Chine comptait plus de 8 000 doctorants africains en 2018, dont environ 30 % étaient boursiers du gouvernement. Pour certains pays africains, les docteurs diplômés en Chine sont quasiment aussi nombreux que ceux issus de leurs propres universités. La Chine peut encore augmenter ses investissements dans le renforcement des capacités des pays africains en matière d’enseignement supérieur et de recherche. 

  

Lina Benabdallha 

Professeure adjointe à l’Université de Wake Forest 

  

La coopération Chine-Afrique se distingue principalement par « l’infrastructure et le réseau relationnels » établis notamment dans les domaines des échanges culturels, de la formation des ressources humaines, du développement et du partage des connaissances, ainsi que de la diffusion des normes. Ces « réseau » et « capital social » font défaut dans la coopération des pays africains avec les autres grandes puissances. 

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