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  2022-09-21
 

Le respect de l'engagement

par Charles Onunaiju VOL. 14 SEPTEMBRE 2022  ·   2022-09-21
Mots-clés: l'initiative « la Ceinture et la Route »

L’initiative chinoise « la Ceinture et la Route » apporte une amélioration tangible des infrastructures africaines alors que des programmes occidentaux similaires stagnent. 

Une route en cours de construction par une entreprise chinoise à Nairobi, au Kenya, le 29 octobre 2021. (XINHUA) 

  

Dans les prochains mois, le pays le plus peuplé d’Afrique et aussi sa plus grande économie, le Nigeria, recevra la livraison de son tout premier port en eau profonde, à Lekki. Mis en service d’ici la fin de l’année, le port devrait générer 170 000 emplois et rapporter des revenus d’environ 201 milliards de dollars sous forme de redevances, taxes et droits. Construit par l’une des plus grandes sociétés d’ingénierie maritime au monde, China Harbour Engineering Company (CHEC), le port repositionnerait le Nigeria en tant que hub maritime dans les régions d’Afrique de l’Ouest et centrale. 

 

Le port est une artère majeure du réseau de connectivité des infrastructures qui est au cœur de l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route » (ICR), un cadre de coopération internationale qui comprend également la coordination des politiques, la facilitation du commerce, l’intégration financière et la compréhension mutuelle entre les peuples. 

 

Lancée en 2013, l’initiative a pour but de donner une forme concrète à la tendance irréversible de la mondialisation et d’obtenir des résultats qui profitent à tous les intervenants de la communauté internationale. 

 

L’ICR et le développement de lAfrique 


Le Nigeria et plus de 40 pays africains ont signé des accords de coopération liés à l’ICR. D’importants projets de connectivité sur le continent redéfinissent le paysage des infrastructures en Afrique, contribuant à amener la vision panafricaine d’un continent intégré et connecté. En moins de dix ans, l’ICR est devenue un formidable cadre de coopération internationale stimulé par de vastes consultations, de l’engagement commun et des bénéfices partagés. 

 

Pour l’Afrique, l’ICR a constitué un tournant, augmentant la construction d’infrastructures et la connectivité, et donnant aux pays de la région l’avantage des économies d’échelle. Le commerce au sein de la région s’est considérablement amélioré, en particulier depuis l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine. Le commerce avec la Chine, malgré la pandémie de COVID-19, est resté résilient. La Chine a été le plus grand partenaire commercial de l’Afrique pendant 13 années consécutives. Selon l’Administration générale des douanes de Chine, le commerce bilatéral total entre les deux parties en 2021 a atteint 254,3 milliards de dollars, en hausse de 35,3 % sur un an. Au cours de cette période, l’Afrique a exporté des biens d’une valeur de 105,9 milliards de dollars vers la Chine, en hausse de 43,7 % sur un an. 

 

Cependant, malgré les énormes progrès réalisés dans la construction d’infrastructures et la connectivité en Afrique, la Banque africaine de développement estime que la région nécessite des investissements annuels d’environ 100 milliards de dollars pour répondre à ses besoins infrastructurels. 

  

Initiative mondiale pour les infrastructures 

 

Dans ce contexte, la récente réunion des pays du G7 et l’annonce de l’Initiative mondiale pour les infrastructures, d’une valeur de 600 milliards de dollars, méritent d’être scrutées à la loupe. Il s’agit d’une version allégée et simplifiée de l’initiative précédente, Build Back Better World (B3W), présentée lors de la réunion du G7 en 2021, qui avait fixé un objectif trop ambitieux de 40 000 milliards de dollars d’investissement d’ici 2035. Afin de correspondre à l’ICR, la B3W avait pour intention de « catalyser collectivement des centaines de milliards de dollars d’investissements dans les infrastructures pour les pays à revenus faibles et intermédiaires dans les années à venir ». Un an plus tard, la réalité s’est installée, le G7 et l’UE réduisant les dépenses d’infrastructure prévues à 600 milliards de dollars. 

 

Les États-Unis visent à mobiliser un total de 200 milliards de dollars pour le programme au cours des cinq prochaines années grâce à une combinaison de financements fédéraux et d’investissements du secteur privé, s’ajoutant aux 300 milliards d’euros (306,8 milliards de dollars) déjà annoncés par l’UE. On s’attend à ce que les autres membres apportent le reste. 

 

Au-delà du montant insignifiant par rapport au défi de l’infrastructure, il reste à voir combien de temps cela prendra. Et, sur la base des antécédents de l’aide au développement occidentale, il reste à savoir si elle deviendra un autre diktat criblé de conditionnalités atroces ou, comme l’ICR, un cadre largement consultatif conduisant à un consensus sur les résultats les plus souhaitables des « avantages partagés ». 

 

Le continent serait évidemment favorable à l’Initiative mondiale pour les infrastructures du G7. Mais l’Afrique d’aujourd’hui ne peut accepter les dispositions paternalistes de l’Occident en tentant de définir ce qui serait le mieux pour les peuples de la région. Un partenariat mutuellement respectueux et sensible aux préoccupations fondamentales de chacun serait le cadre approprié pour un engagement qui profite aux deux parties. 

 

Cependant, alors que l’initiative actuelle du G7 est la bienvenue, l’expérience des propositions précédentes, introduites ostensiblement uniquement pour s’essouffler, invite à un optimisme prudent.  

  

Initiatives passées 

 

L’initiative Power Africa de l’ancien Président américain Barak Obama, qui promettait d’apporter l’électricité à environ 600 millions d’Africains, a été lancée en fanfare en 2013. 

 

Cependant, deux ans plus tard, le New York Times fait état que « le manque de progrès met en évidence l’écart entre une ambition élevée et le défi de faire avancer les choses », ajoutant que la réalité de la promesse de Power Africa ne ressemble guère aux paroles enflammées du Président Obama. L’initiative, selon le journal, « n’a pas encore fourni d’électricité ». 

 

De même, l’Africa Growth Opportunity Act (AGOA), lancé en 2000 par les États-Unis, est un programme commercial préférentiel qui permet aux pays d’Afrique subsahariens d’exporter des produits vers les États-Unis en franchise de droits. Selon de nombreux experts, le programme n’a pas répondu aux attentes. En fait, le commerce avec les États-Unis dans le cadre de l’AGOA a considérablement chuté en dessous du niveau pré-AGOA. Cette année, le retrait de plusieurs pays du programme, dont l’Éthiopie, a ajouté beaucoup d’incertitudes quant à son avenir. 

 

En revanche, lors de la huitième Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine qui s’est tenue au Sénégal l’année dernière, la Chine a présenté neuf programmes de coopération au cours des trois prochaines années, y compris la promotion du commerce qui verra la Chine ouvrir des canaux « verts » pour les importations de produits agricoles africains. Comme l’a déclaré le Président chinois Xi Jinping dans son discours liminaire, la Chine accélérera les procédures d’inspection et de quarantaine et élargira encore l’éventail des produits bénéficiant d’un traitement à droit nul pour les pays les moins avancés entretenant des relations diplomatiques avec la Chine. Ceci afin d’atteindre 300 milliards de dollars d’importations totales en provenance d’Afrique au cours des trois prochaines années. 

 

La plupart des Africains savent que la Chine dit ce qu’elle veut dire et veut dire ce qu’elle dit, et l’Occident a l’occasion unique d’utiliser sa dernière initiative mondiale d’infrastructure pour mettre son argent là où se trouve sa bouche, comme le dit le dicton. 

  

L’auteur est directeur du Centre d’études chinoises à Abuja, au Nigeria. 

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