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  2023-02-07
 

Le septième art comme trait d'union

par Li Xiaoyu VOL. 15 FÉVRIER 2023  ·   2023-02-07
Mots-clés: Africains in Yiwu ; TAZARA: A Journey Without An End ; Zhang Yong ; Chinese Meet Africa

Le documentaire Chinese Meet Africa se focalise sur les communautés chinoises en Afrique. (COURTOISIE) 


Peng Yan est fondatrice de « Love in Africa », une organisation à but non lucratif gérée par des mères chinoises vivant au Zimbabwe. Depuis sa création en 2014, cet organisme caritatif porte assistance à plusieurs orphelinats dans le besoin. En plus de leur faire des dons en nature, l’organisation lève des fonds pour prendre en charge les frais de scolarité des orphelins, tout en leur fournissant un réconfort spirituel.

 

Mme Peng figure parmi les 15 protagonistes du documentaire Chinese Meet Africa, sorti en août 2022. Au cours du premier épisode, le public suit ses pas pour rendre visite à Lizzy Ngarawa, jeune résidente d’un foyer d’enfants, qui considère désormais cette mère chinoise comme l’une des siennes. Quatre ans plus tôt, quand elle était aux prises avec le traitement onéreux de sa maladie oculaire, c’est Mme Peng qui a arrangé les opérations, lui permettant de recouvrer la santé. À sa vue, l’adolescente ne peut contenir son émotion et l’étreint immédiatement. Beaucoup de spectateurs se sont émus de cette scène qui a fait mouche. Pour eux, ce long-métrage met en lumière les relations réelles qui existent entre les peuples chinois et africains. 

 

Vice-versa 


Après avoir tourné en 2016 Africans in Yiwu, un documentaire qui décrit la vie des Africains en Chine, le réalisateur Zhang Yong tenait à dépeindre l’autre facette de ces échanges, à savoir la présence des ressortissants chinois sur le continent africain. Il est bien conscient de la pertinence et de la nécessité de son choix. « Plus d’un million de Chinois se sont installés en Afrique pour y vivre, étudier et travailler. Les histoires de ces êtres laborieux et entreprenants méritent d’être racontées », a-t-il partagé avec CHINAFRIQUE. 

 

À son grand regret, la plupart des films qui portent sur ce sujet sont occidentaux, dont The Chinese Are Coming et When China Met Africa, qui selon lui tendent à généraliser certains problèmes pour mettre en exergue l’image négative de la Chine en Afrique. « Non seulement le public chinois n’aime pas de telles représentations, mais les spectateurs africains ne souscrivent pas à ce genre de point de vue », a-t-il commenté. Et d’ajouter : « Dans mon film, j’aime porter une attention particulière à la diversité et à la complexité de la coopération sino-africaine. Une telle collaboration n’est pas unidimensionnelle, et je pense que nous devrions adopter une attitude prudente ou même résister à toute tentative de simplifier les choses en stéréotypes. » 

 

À cet effet, il a utilisé la stratégie dite « divers thèmes, multiples personnages et plusieurs épisodes » dans sa production. Ainsi, découpé en cinq épisodes, abordant chacun un thème propre, le film Chinese Meet Africa, qui dure plus de deux heures, couvre un large éventail de sujets de la vie quotidienne des Chinois en Afrique, de l’entreprenariat aux activités de bienfaisance, en passant par l’art et la vie sociale. Ce faisant, il essaie d’explorer certaines questions essentielles : l’intégration et le sentiment d’appartenance des ressortissants chinois à la communauté locale, leurs pratiques professionnelles et privées, ainsi qu’un éventuel retour dans leur pays d’origine. 

 

L’affiche du documentaire Chinese Meet Africa. (COURTOISIE)


Un exemple de coproduction 


Par rapport à Africans in Yiwu, M. Zhang a enrichi la création audiovisuelle dans son nouveau documentaire en ajoutant des prises de vues au sol, aériennes et sous-marines. Son équipe a tourné dans 12 pays dans l’espoir de présenter une image exhaustive des communautés chinoises en Afrique. En Angola, par exemple, il a interviewé un couple engagé dans le secteur de la logistique pour assister à l’évolution urbaine et industrielle du pays ; il s’est entretenu avec une infirmière qui suit l’exemple de son père pour se joindre à la mission médicale chinoise au Mali ; dans la province du Zhejiang, il a rencontré une entrepreneure qui s’attelle à promouvoir la culture africaine depuis son retour d’Afrique du Sud. 

 

COVID oblige, M. Zhang a dû faire appel à des équipes de tournage en Afrique pour filmer une partie des images à distance. La coordination entre différentes parties prenantes lui a coûté beaucoup d’efforts. Cette coproduction a été citée comme un nouveau modèle pour la collaboration cinématographique et télévisuelle sino-africaine, lors de sa première à la cérémonie d’ouverture du 5e Forum sur la coopération médiatique Chine-Afrique. 

 

La coréalisatrice et directrice de la photographie Liang Zi, dont le livre I Love Africa est très connu auprès des lecteurs chinois, a aussi contribué à certaines images grâce au matériel qu’elle a accumulé pendant plus d’une décennie sur le continent. « Je me réjouis de pouvoir collaborer avec Mme Liang. Elle s’est appliquée avec zèle notamment dans la phase préparatoire du film, qui n’aurait pas eu lieu sans sa participation », a affirmé M. Zhang. 

 

Une touche d’humanité 

 

Depuis l’obtention de son doctorat à l’Académie de cinéma de Beijing en 2015, M. Zhang s’adonne à des recherches sur le monde de la télévision et du cinéma africain. À ses yeux, le film documentaire est l’un des meilleurs moyens pour approfondir la compréhension mutuelle entre les peuples chinois et africains. Au cours de sa carrière, il s’est rendu une dizaine de fois sur le continent pour produire une série de documentaires qui traitent tous des interactions sino-africaines, dont Africans in Yiwu, Chinese Meet Africa, TAZARA: A Journey Without An End et Bobby’s Factory. 

 

Sur le plan narratif, ses productions se concentrent toujours sur les « petits personnages ». « Je préfère laisser les gens ordinaires raconter leurs propres histoires pour apporter une touche d’humanité à mes films. De plus, nous utilisons rarement de voix off, car nous ne voulons pas parler au nom de nos personnages », a précisé le réalisateur. 


Cette stratégie a porté ses fruits. La spectatrice chinoise Li Keqiong, habitant au Zhejiang, était impressionnée par l’objectivité du film. « Chaque personnage a fait preuve de sincérité sans chercher à dissimuler des zones d’ombre, comme la peur de l’inconnu lors de leur première arrivée sur le territoire africain ou la répercussion de la récession économique locale sur leur business. »  

 

Le documentaire est déjà disponible sur Tencent Video, la chaîne documentaire de CGTN et le site rwandais Africa China Review. M. Zhang projette de faire diffuser son film sur plus de réseaux africains cette année. Loin de ralentir la cadence, il se prépare en ce moment pour un nouveau projet, qui cible cette fois-ci la génération Z chinoise et africaine. 

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