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  2024-07-05
 

L'aventure culturelle

par HU FAN et ZHOU SHUYI  ·   2024-07-05
Mots-clés: Festival de la jeunesse Chine-Afrique

De jeunes Africains puisent l’inspiration et tissent des amitiés lors dune visite en Chine. 

Les participants du 8e Festival de la jeunesse Chine-Afrique exécutent des danses rwandaises dans un théâtre de Jinhua, dans la province du Zhejiang, le 23 mai. (HU FAN) 

  

Quand de jeunes Africains venus en Chine pour le 8e Festival de la jeunesse Chine-Afrique ont dû choisir entre un trajet de sept heures en train à grande vitesse ou de deux heures en avion pour aller de Beijing à Jinhua, dans la province du Zhejiang, ils ont opté pour le train. Ils étaient désireux de ne pas manquer une occasion de réaliser l’objectif principal de leur visite : explorer le pays au maximum. 

 

Le festival découle du consensus établi lors du Sommet de Johannesburg en 2015 du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA). Initié en 2016, cet événement annuel vise à renforcer les échanges entre les jeunes et à solidifier l’amitié entre la Chine et l’Afrique. Cette année, le festival a commencé à Beijing le 19 mai, rassemblant des jeunes de 52 pays africains membres du FCSA. Le 22 mai, ces derniers ont continué leur périple vers Jinhua, où ils ont prolongé leur exploration pour cinq jours supplémentaires. 

 

Les jeunes représentants ont exploré les aménagements du train et admiré le paysage défilant derrière les fenêtres. Durant le voyage, ils ont profité de repas servis sur place. Joseph Brighton Malekela, directeur des opérations de la Fondation pour la jeunesse Afrique-Asie et étudiant en maîtrise à l’Université de Dar es Salaam en Tanzanie, a été impressionné par l’efficacité et la sécurité du train à grande vitesse, trouvant le trajet relaxant. Il nourrit l’espoir de voir un jour son propre pays doté d’une infrastructure similaire. « La Tanzanie s’inspire de la Chine et nous sommes en train de construire notre propre chemin de fer à écartement standard. J’espère qu’avec la coopération entre nos deux pays, nous pourrons bénéficier de cette technologie », a-t-il confié à CHINAFRIQUE. 

 

À mesure que le voyage en train touchait à sa fin, un programme chargé attendait les participants à Jinhua, ville tissant des liens étroits avec l’Afrique. Elle abrite les marchés de Yiwu, responsables du plus gros volume d’échanges commerciaux avec l’Afrique parmi toutes les villes chinoises. L’Université normale du Zhejiang, également située dans cette ville, est renommée pour ses études africaines. Outre ces étapes clés, d’autres visites notables incluaient un opéra local, les Hengdian World Studios, et une installation de production de véhicules électriques. Située dans l’une des provinces les plus avancées de Chine, Jinhua offre une multitude de découvertes pour ces visiteurs africains avides de comprendre les pratiques chinoises dans divers domaines. 

  

Les participants du 8e Festival de la jeunesse Chine-Afrique posent pour une photo dans un showroom Leapmotor à Jinhua, province du Zhejiang, le 23 mai. (HU FAN) 

  

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Un des temps forts du voyage à Jinhua a été la visite des Hengdian World Studios, une des plus grandes plateformes de production cinématographique en Chine. Les jeunes Africains ont pu explorer une réplique impressionnante du palais impérial de la dynastie des Qin (221 av. J.-C.-207 av. J.-C.) et ont assisté à la projection d’un film en 5D. Cette technologie immersive leur a permis de vivre les batailles clés où le royaume de Qin a conquis les six autres royaumes en guerre, unifiant ainsi la Chine pour la première fois dans l’histoire. 

 

Tebogo Mokoto, animateur radio du Botswana, a été ébloui par cette expérience et a souligné l’importance de l’investissement dans le développement du secteur cinématographique. Concernant la coopération cinématographique, il a relevé que les liens culturels étroits entre la Chine et l’Afrique pourraient servir de fondement à de futures collaborations. « En ce qui concerne la coopération dans le secteur cinématographique, nous devrions explorer l’histoire partagée entre la Chine et l’Afrique pour voir comment intégrer des acteurs botswanais en Chine ou accueillir des acteurs chinois au Botswana pour tourner des scènes chez nous », a-t-il expliqué. 

 

Lors de leur visite à l’usine de production de Leapmotor, une marque renommée de véhicules électriques en Chine, les invités ont eu l’opportunité de tester différents modèles exposés et d’observer l’assemblage final d’un véhicule électrique à partir de pièces détachées. Ce secteur, en forte croissance en Chine, incarne le succès du pays dans sa quête d’un développement durable et de qualité. 

 

Moses Mudavadi, PDG d’un cabinet de conseil au Kenya, a exprimé son admiration pour l’évolution rapide de l’industrie chinoise des véhicules électriques, qui, il y a peu, importait encore des voitures Tesla. Il voit dans les véhicules électriques un domaine prometteur pour leur contribution à la promotion de l’énergie durable, essentielle dans la lutte contre le changement climatique. 

 

Concernant le développement des véhicules électriques en Afrique, il a souligné que le coût élevé de l’électricité reste un obstacle majeur. Toutefois, il est convaincu que grâce à une collaboration solide entre la Chine et l’Afrique, notamment dans le domaine des infrastructures, le futur des véhicules électriques sur le continent est prometteur. « Imaginez le potentiel une fois que nous, Africains, aurons réduit le coût de l’électricité. Les véhicules électriques chinois pourraient alors connaître un essor significatif dans notre région », a-t-il fait valoir. 

 

Le voyage a offert aux visiteurs une perspective unique sur les facteurs ayant contribué à l’accélération du développement de la Chine. À Beijing, ils ont exploré le Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), la plus haute instance consultative politique du pays, ainsi que le Palais des expositions de l’histoire du Parti communiste chinois (PCC). À Jinhua, la branche locale de la CCPPC dans un village leur a illustré la manière dont les discussions avec les villageois sur des questions vitales sont menées. 

 

George Musiime, chercheur au groupe de réflexion ougandais Development Watch Centre, a trouvé ce voyage particulièrement éclairant. Après deux années d’études concentrées sur la coopération sino-ougandaise, il était impatient de comprendre directement comment la Chine a réussi son essor. Ce périple lui a permis d’acquérir des observations précieuses de première main.  

 

Ce qui l’a particulièrement marqué, c’est la manière dont le processus décisionnel inclut les citoyens. « Le gouvernement n’implémente pas un projet en présumant qu’il conviendra à tous. Au contraire, il cherche d’abord à consulter l’opinion publique », a-t-il souligné. Pour lui, l’intégration des contributions des parties prenantes peut aboutir à de meilleures politiques et à une mise en œuvre plus efficace de ces dernières. 

 

M. Musiime souligne également l’importance du respect pour l’histoire, illustrée par les riches archives des musées chinois, comme un des piliers du succès du pays. « Je pense que c’est une des clés de l’efficacité chinoise : la capacité à éviter de répéter les erreurs du passé grâce à une connaissance approfondie de leur histoire », a-t-il affirmé. 

 

Selon Samuel Ngwira, secrétaire national à la jeunesse du Parti unifié pour le développement national de Zambie, les partis politiques et les gouvernements africains peuvent tirer des enseignements précieux de la Chine. Il souligne comment le PCC et le gouvernement ont su évoluer conjointement vers des objectifs de développement cohérents et alignés. « Pour moi, la leçon essentielle est qu’un parti politique doit collaborer étroitement avec le gouvernement pour prendre des décisions bénéfiques pour le pays », a-t-il expliqué. 

  

Un participant du 8e Festival de la jeunesse Chine-Afrique pose pour une photo aux Hengdian World Studios à Jinhua, province du Zhejiang, le 25 mai. (HU FAN) 

  

Compréhension culturelle 


Pour M. Mudavadi, le voyage a été particulièrement marquant, illustrant comment la Chine valorise sa culture traditionnelle tout en embrassant la modernisation. Il fait référence à un discours d’un professeur de l’Université de Pékin, qui lui a appris que la modernité n’implique pas nécessairement l’abandon de la tradition.  

 

Durant son séjour, M. Mudavadi et la délégation ont exploré divers aspects de la culture chinoise. À Beijing, ils ont pratiqué la calligraphie et l’art du thé, des expériences qui leur ont permis de se connecter de manière tangible à des traditions millénaires. À Jinhua, ils ont assisté à des spectacles de l’opéra Wu et ont participé à un match de Cuju, l’ancêtre chinois du football. Ils ont également suivi un atelier de sculpture sur bois sous la direction d’un maître artisan d’une école professionnelle locale, apprenant les techniques de cet art traditionnel. 

 

Avant de se lancer dans le secteur privé il y a deux ans, après une décennie au sein du gouvernement kényan, M. Mudavadi avait déjà réalisé l’importance croissante de la Chine dans divers secteurs au Kenya, notamment en matière d’infrastructures, de biens de consommation et de technologies de l’information. Cette prise de conscience l’a poussé à visiter la Chine pour en découvrir le patrimoine culturel et comprendre comment le pays intègre tradition et modernité dans son développement. 

 

Pour Dany Vassyli Mugisha, un étudiant rwandais, le voyage a été une occasion précieuse non seulement de plonger dans la riche culture chinoise, mais aussi de partager l’unique culture rwandaise avec le peuple chinois et les autres membres de la délégation. Lors d’une soirée au théâtre local, où ils assistaient à des représentations de l’opéra Wu, M. Mugisha s’est volontairement proposé pour exécuter une danse traditionnelle rwandaise. Sa performance a non seulement été accueillie par des applaudissements, mais a également encouragé la participation enthousiaste du public. 

 

M. Mugisha a observé que, tout comme les Rwandais, les Chinois portent une grande fierté pour leur culture et aspirent à la partager avec le monde. Il a noté que la Chine a réussi à préserver efficacement sa culture, un objectif que le Rwanda poursuit également avec vigueur. 

 

Ernest Moloi, un journaliste botswanais présent lors de l’événement, a souligné l’importance de la conservation culturelle. « Il est remarquable que l’Afrique et la Chine, qui comptent parmi les plus anciennes civilisations du monde, aient maintenu leurs cultures et modes de vie traditionnels pendant des millénaires. L’approche chinoise, qui consiste à intégrer les méthodes anciennes aux nouvelles, est exceptionnelle et mérite d’être émulée. Un peuple sans connaissance de son histoire et de sa culture est comme un arbre sans racines », a-t-il exprimé. 

  

Les participants du 8e Festival de la jeunesse Chine-Afrique posent pour une photo de groupe dans une école professionnelle de Jinhua, province du Zhejiang, le 25 mai. (HU FAN) 

  

Faire participer les jeunes 


Les participants à l’événement ont plaidé en faveur de l’organisation de davantage de programmes d’échange de jeunes, similaires au festival de la jeunesse. M. Mokoto a souligné que de tels événements sont cruciaux pour aborder des enjeux pressants tels que le changement climatique, le chômage, la pauvreté et la maladie. « La collaboration multiplie l’ingéniosité, la créativité et l’innovation, essentielles pour trouver des solutions aux défis actuels », a-t-il estimé. 

 

Il encourage les jeunes de Chine et d’Afrique à étudier l’histoire de chacun pour mieux comprendre le rôle qu’ils ont à jouer dans le renforcement des relations. « Connaître le passé permet de bâtir une amitié et un partenariat solides, et d’avancer vers lavenir armés de cette connaissance », a-t-il ajouté. 

 

Abdul-Jabbar Hashim Kolo, avocat nigérian, a affirmé que les jeunes représentent l’avenir de la Chine et de l’Afrique. Il a souligné l’importance des programmes d’échange de jeunes, tels que le festival, à une époque où la Chine et l’Afrique deviennent des acteurs majeurs sur la scène mondiale. « Il est essentiel que nous soyons une nation d’idées, enrichie par une compréhension culturelle et un espace pour le dialogue », a-t-il soutenu.  

 

M. Musiime a expliqué que le FCSA offre à la Chine et à l’Afrique une plateforme pour évaluer leurs actions, les améliorer et renforcer leur coopération. Il espère que la prochaine réunion du FCSA contribuera à résoudre les problèmes de sécurité dans certaines régions d’Afrique et à combler les vides laissés par le retrait de certains pays de la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique des États-Unis. 

 

Il a également souligné le rôle crucial des jeunes dans la modification des perceptions de la coopération sino-africaine, grâce à leur influence sur les réseaux sociaux. Ceux-ci peuvent contrer la désinformation et les perceptions négatives sur la Chine propagées par certains pays et individus. « Les jeunes qui visitent la Chine et voient par eux-mêmes la réalité sur le terrain ont une opportunité unique de communiquer cette vérité à leur retour », a-t-il conclu. 

  

Les participants du 8e Festival de la jeunesse Chine-Afrique visitent un atelier de fabrication de poterie à Jinhua, province du Zhejiang, le 24 mai. (HU FAN) 

 

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