Un enseignant chinois échange avec un élève dans un Atelier Luban à Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie, le 15 février. (XINHUA)

En réponse aux défis majeurs mondiaux, des intellectuels chinois et africains ont adopté le Consensus Chine-Afrique de Dar es Salaam lors de la 13e Réunion du Forum Chine-Afrique des Think Tanks. Ils ont exhorté la communauté internationale à approfondir la coopération au développement sur la base des principes de respect mutuel, de solidarité, de collaboration gagnant-gagnant, d’ouverture et de prospérité commune, dans le but de promouvoir la modernisation et la construction d’une communauté de destin pour l’humanité. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a souligné que le consensus reflète les aspirations communes du Sud global. Il représente une convergence d’idées entre la Chine et l’Afrique et deviendra un guide conceptuel pour renforcer la solidarité et la coopération du Sud global.

Un modèle de coopération amicale

Lors de la fondation de la Chine nouvelle en 1949, l’établissement de relations diplomatiques avec les pays africains était essentiel pour briser l’isolement international. Malgré ses propres défis économiques, la Chine a, en raison de son histoire similaire de colonisation et d’oppression avec les pays africains, accordé une aide financière considérable. L’Afrique, de son côté, a toujours été un fervent partisan et partenaire de la Chine, l’appuyant dans sa quête de reconnaissance internationale, dans ses actions multilatérales et dans des situations diplomatiques complexes.

La création du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) en 2000 a marqué un tournant crucial dans l’histoire des relations sino-africaines. Depuis l’élaboration des « cinq piliers » jusqu’aux « neuf programmes » en passant par les « huit initiatives majeures », les plans d’action adoptés lors des huit dernières conférences du FCSA ont contribué à promouvoir la coopération sino-africaine dans tous les domaines, en visant un développement plus substantiel et global.

En 2013, lors de sa visite en Afrique, le Président Xi Jinping a présenté le principe de « sincérité, pragmatisme, amitié et franchise » ainsi qu’une approche équilibrée de la justice et des intérêts, soulignant que « la Chine et l’Afrique partagent depuis toujours un destin commun ». Depuis lors, la coopération sino-africaine s’est approfondie, avec une amélioration continue du cadre directeur, évoluant vers la construction d’une communauté de destin sino-africaine plus étroite et adaptée à la nouvelle ère. Les deux parties ont mis en place des cadres de coopération reconnus internationalement, servant de modèle pour la collaboration entre les pays en développement.

Un enseignant chinois dispense un cours de chinois à Juba, capitale du Soudan du Sud, le 8 avril. (XINHUA)

Des forces motrices fiables

Le Sud global regroupe un ensemble de pays émergents et en développement, parmi lesquels la Chine occupe une place prépondérante. Face à des changements mondiaux sans précédent depuis un siècle, la situation internationale complexe a posé des défis majeurs pour le grand renouveau de la nation chinoise. Malgré les importantes réalisations obtenues grâce à la politique de réforme et d’ouverture, un écart significatif persiste entre la Chine et les pays développés. Pour combler cet écart, la Chine doit poursuivre ses réformes et son développement intérieur, tout en bénéficiant d’un soutien extérieur solide, les pays du Sud global constituant indéniablement la force la plus fiable.

En tant que membre naturel du Sud global et puissance responsable, la Chine a répondu de manière efficace aux attentes des autres pays en développement en œuvrant pour l’établissement d’un nouvel ordre politique et économique international. Le Président Xi a souligné : « Pays en développement et membre du Sud global, la Chine respire au même rythme que les autres pays en développement et recherche un avenir partagé avec eux. Nous défendons résolument les intérêts communs des pays en développement et travaillons à augmenter la représentation et le droit à la parole des marchés émergents et des pays en développement dans les affaires internationales. » Son homologue zambien, Hakainde Hichilema, a également affirmé : « Le développement de la Chine a permis aux pays du Sud global de progresser, d’accroître leur représentation et leur voix dans les affaires internationales, et de promouvoir le développement de l’ordre international dans une direction plus juste et plus rationnelle. »

De son côté, l’Afrique accélère son processus d’intégration et de renouveau. Cependant, elle fait face à des défis majeurs en matière de paix et de développement durable. La situation est d’autant plus préoccupante que le continent africain demeure en bas de l’échelle de valeur mondiale et en marge de la mondialisation économique. Ces problèmes persistants sont liés à son passé colonial et aux politiques de restructuration économique imposées par l’Occident après l’indépendance. Par conséquent, il est largement reconnu parmi les pays africains qu’il est crucial de s’intégrer activement dans le Sud global pour sortir de cette impasse. Le soutien ferme des pays africains aux biens publics mondiaux fournis par les grandes nations en développement en est un bon exemple.

Pour un avenir prometteur

La Chine, en tant que plus grand pays en développement, et l’Afrique, en tant que continent regroupant le plus grand nombre de pays en développement, contribuent de manière significative à la collaboration du Sud global grâce à leurs actions conjointes.

La coopération sino-africaine, centrée sur les peuples, vise à promouvoir le bénéfice mutuel, favorise la construction conjointe de « la Ceinture et la Route », utilise le FCSA comme plateforme et aspire à une communauté de destin sino-africaine plus étroite. Cette coopération encourage le développement conjoint et sert de modèle à la construction d’une communauté de destin pour l’humanité. Les relations sino-africaines illustrent la possibilité d’une coexistence pacifique et d’une coopération gagnant-gagnant entre des pays aux cultures et systèmes différents, posant ainsi les bases d’une future coopération mutuellement bénéfique au sein du Sud global.

Le FCSA est une plateforme cruciale pour la coopération entre la Chine et l’Afrique, facilitant la mise en place de mécanismes de coopération internationale avec l’Afrique. Des pays émergents tels que le Brésil, l’Inde, la Turquie, l’Iran, l’Indonésie et la Russie ont également établi des forums et sommets similaires, qui sont devenus une force majeure dans la promotion de la coopération du Sud global. Les initiatives de coopération du FCSA ont produit de bons résultats et serviront de modèle pour d’autres plateformes de coopération dans les pays en développement.

Le mécanisme des BRICS constitue un autre cadre important pour la coopération sino-africaine. Le groupe compte désormais trois pays africains : l’Afrique du Sud, l’Égypte et l’Éthiopie. La Chine a joué un rôle clé dans son expansion, démontrant sa volonté de collaborer avec les pays africains pour promouvoir la coopération du Sud global dans ce cadre. Avec le soutien solide de la Chine, l’intégration de l’Union africaine au G20 est devenue un événement significatif dans le développement et le renforcement du pouvoir du Sud global.

Une nouvelle conférence du FCSA aura lieu cette année. La Chine et l’Afrique renforceront davantage leur soutien au multilatéralisme, consolideront la solidarité et la coopération du Sud global, et promouvront un développement international plus juste et équitable. 

LI XUEDONG et LIANG LIANG : Chercheurs au sein de la base de recherche de l’Université normale du Zhejiang du Centre de recherche sur la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère du Zhejiang, Institut d’études africaines de l’Université normale du Zhejiang