Vue du nouvel aéroport international Dr António Agostinho Neto à Luanda, capitale de l’Angola, le 21 octobre 2023. (XINHUA)

L’infrastructure de l’aéroport international Dr António Agostinho Neto (AIAAN), évaluée à environ 3 milliards de dollars, représente un investissement public majeur entièrement financé par le gouvernement angolais. Pour la construction de l’aéroport, des financements ont été obtenus sous forme de prêts auprès du gouvernement chinois. La réalisation du projet a été confiée à China National Aero-technology International Engineering Corporation, une filiale principale de construction d’AVIC International Holding.

L’AIAAN se distingue en tant qu’aéroport le plus vaste et le plus complet jamais construit par une entreprise chinoise hors de Chine. Le projet a généré plus de 10 000 emplois pour les Angolais, couvrant des postes variés allant des ouvriers du bâtiment aux ingénieurs et traducteurs.

Mais quelle est la portée de cet investissement pour l’Angola, un pays de la région subsaharienne ? Situé sur la côte sud-ouest de l’Afrique, l’Angola s’étend sur une superficie de plus de 1,2 million de kilomètres carrés. Ce projet d’envergure pourrait donc avoir un impact significatif sur le développement économique et infrastructurel du pays.

Plateforme de transport cruciale

L’Angola se positionne comme la huitième économie du continent africain et se distingue comme l’un des pays les plus riches en ressources naturelles. En 2023, il était le 16e plus grand producteur de pétrole mondial et le quatrième producteur de diamants bruts en valeur en 2022. L’Angola bénéficie également d’un immense potentiel agricole. Luanda, sa capitale, est la ville la plus peuplée et la plus importante du pays. Elle abrite également le plus grand port d’Angola, servant de pivot industriel, culturel, administratif et économique.

Luanda joue un rôle crucial dans l’économie nationale en facilitant le commerce international. La ville connaît un développement impressionnant, avec des projets d’infrastructure et d’urbanisme qui visent à en faire un centre cosmopolite et moderne. L’expansion des capacités de transport aérien est une priorité du plan de développement gouvernemental, qui ambitionne de faire de l’Angola un hub aéroportuaire majeur dans la sous-région et au-delà. Ce statut devrait bénéficier à quelque 415 millions de personnes en Afrique australe, faisant de l’Angola une porte d’entrée principale sur le monde.

L’AIAAN, inauguré officiellement le 10 novembre 2023 par le Président João Lourenço, est nommé d’après le premier Président du pays. Situé à environ 40 kilomètres de la capitale dans la commune de Bom Jesus, municipalité d’Icolo et Bengo, province de Luanda, il est destiné à devenir le principal hub du pays pour le transport de passagers et de fret, remplaçant progressivement l’aéroport international Quatro de Fevereiro de Luanda. Des liaisons pratiques en bus et en train entre la ville et l’aéroport ont été établies, facilitant l’accès.

Considéré comme l’une des installations aériennes les plus importantes d’Afrique, l’AIAAN devrait renforcer la position de l’Angola dans le commerce et les investissements régionaux. De plus, en tant que hub aérien, il stimulera le développement des secteurs du transport et du tourisme, contribuant ainsi à dynamiser les zones rurales moins développées à l’intérieur du pays.

Vue de Luanda, capitale de l’Angola, le 9 mars. (XINHUA)

Un projet monumental

L’aéroport est conçu pour accueillir jusqu’à 10 millions de voyageurs internationaux, 5 millions de nationaux, ainsi que 130 000 tonnes de fret par an. Une fois à pleine capacité, cette immense installation pourra gérer environ 100 000 vols par an, devenant ainsi un hub central pour les liaisons nationales, régionales et internationales et affirmant son rôle de porte d’entrée principale de l’Angola.

S’étendant sur 1 324 hectares, l’aéroport dispose de 2 pistes parallèles adaptées aux plus gros porteurs. La piste nord, longue de 4 200 mètres et large de 60 mètres, complète la piste sud qui mesure 3 800 mètres de longueur pour la même largeur. L’aérogare moderne occupe 160 000 mètres carrés et comprend 12 quais d’atterrissage pour avions. L’aéroport est équipé de 31 portes d’embarquement, dont 19 pour les vols internationaux et 12 pour les vols domestiques, ainsi que de 9 tapis roulants pour la gestion des bagages, avec 6 dédiés aux liaisons internationales.

Le terminal de fret, qui occupe 6 200 mètres carrés, peut traiter jusqu’à 35 000 tonnes de fret par an. Il est conçu pour manipuler efficacement divers types de marchandises, y compris réfrigérées, dangereuses, de valeur ou des animaux vivants.

L’aéroport intègre une tour de contrôle de 82 mètres de hauteur, 26 guichets du Service de migration et des étrangers, et un parking pouvant accueillir 1 710 véhicules. Parmi les autres infrastructures, on trouve des magasins, des bureaux, des hangars et des salons. Le gouvernement angolais envisage de construire des bureaux, des hôtels, des salles de conférence, des zones franches et des installations logistiques aux alentours pour maximiser les bénéfices du hub aérien.

L’AIAAN est un projet phare dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR). Cette initiative a favorisé le développement économique et social de l’Angola grâce au soutien chinois à de nombreux projets d’infrastructure. La coopération sino-angolaise, qui s’est intensifiée ces dernières années, a déjà conduit à la restauration ou construction de 2 800 kilomètres de voies ferrées, 20 kilomètres de routes, plus de 100 000 logements, plus de 100 écoles et plus de 50 hôpitaux, avec la présence de plus de 400 entreprises chinoises en Angola.

Le projet de l’AIAAN est destiné à améliorer significativement la connectivité, stimuler l’économie angolaise et transformer le pays en un carrefour aéroportuaire crucial. Ce projet illustre également la qualité de la coopération dans le cadre de l’ICR entre la Chine et l’Angola.