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  2024-11-14
 

La route des rêves

VOL. 16 / NOVEMBRE 2024 par LI YIN  ·   2024-11-14
Mots-clés: République du Congo

La construction de la route nationale n°1 en République du Congo
a ouvert des perspectives considérables pour les habitants.

Vue aérienne de la route nationale n°1 de la République du Congo. (COURTOISIE) 

 

Vertu Ikombo Otoka, originaire de Brazzaville, témoigne de la transformation radicale de la vie en République du Congo depuis l’achèvement de la route nationale n°1. Ce jeune ingénieur de 30 ans, ayant grandi dans la capitale, a observé les effets remarquables de cette infrastructure sur le développement économique, surtout dans les régions rurales qu’elle connecte. « Quand j’étais petit, il était impensable d’avoir une route directe entre Brazzaville et Pointe-Noire, cœur financier du pays, en raison de la complexité géographique », confie-t-il à CHINAFRIQUE, en chinois courant. Sa connexion avec la Chine a débuté en 2014 lorsqu’il a entamé ses études en génie civil à l’Université Chang’an, où il a décroché un baccalauréat et une maîtrise, tout en se perfectionnant en mandarin. Pour M. Otoka, cette autoroute n’est pas seulement une réalisation technique, elle est aussi une partie de sa vie. Après ses études, il a intégré la China State Construction Engineering Corporation (CSCEC), contribuant à l’entretien de cette route qui a transformé la vie de tant de personnes dans son pays. 

 

Symbole de progrès  


Résultat majeur du Forum sur la Coopération sino-
africaine, la route nationale n°1, édifiée par la CSCEC, est désormais la principale voie de transport et une pierre angulaire du développement économique du pays. Avant sa réalisation, voyager entre Brazzaville et Pointe-Noire, deux métropoles distantes de plusieurs centaines de kilomètres, était une épreuve. Les trajets se limitaient à des pistes dégradées ou au chemin de fer Congo-Océan, nécessitant entre 14 et 16 heures, ce qui entravait la mobilité des personnes et des marchandises et freinait la croissance économique. L’idée d’une route directe entre ces villes semblait alors utopique. 

 

L’autoroute, devenue un symbole de progrès, a transformé radicalement la connectivité nationale, diminuant le temps de trajet à seulement six heures. Désignée sous le nom de « Dream Road », cette voie témoigne d’une qualité d’infrastructure remarquable. 

 

Le rêve de l’autoroute s’est concrétisé en 2016 après huit ans de travaux jonchés d’obstacles et de défis. Le parcours a été particulièrement ardu en raison des conditions géographiques et naturelles exigeantes, notamment le franchissement de la forêt tropicale dense du Mayombe, de la vallée du fleuve Niari et des plateaux Batéké, chacun avec ses propres difficultés. 

 

La forêt du Mayombe, une immense barrière naturelle, représentait l’obstacle le plus redoutable. Pendant plus de trois ans, les équipes de construction ont affronté une faune hostile, des ressources limitées et d’énormes défis logistiques pour achever ce tronçon. Leur acharnement a suscité l’admiration des communautés locales, qui les ont surnommés les « fendeurs de montagne ». 

 

Durant la construction, une collaboration avec l’Université Tsinghua a permis de mener huit projets de recherche qui ont aidé à capitaliser sur les expériences et à tirer des enseignements cruciaux. Ce partenariat a donné naissance à un ensemble de techniques de construction et de méthodes de gestion adaptées aux conditions complexes du terrain africain. Pour répondre aux défis spécifiques, un système de normes inspiré des standards chinois, avec des références aux normes françaises, a été établi, facilitant ainsi l’importation et l’application de nombreux équipements, matériaux et spécifications techniques chinois. 

 

Statue « Mountain Splitters » à Dolisie, troisième plus grande ville de la République du Congo. (COURTOISIE) 


La route de la prospérité 


Suite à l’achèvement de l’autoroute, plus de 90 % des principaux biens, minéraux et ressources forestières du pays sont désormais transportés via cette route jusqu’au port de Pointe-Noire. Cette nouvelle artère a significativement réduit les délais et coûts de transport, stimulant ainsi l’émergence de petits marchés le long de son tracé et ouvrant de nouvelles avenues économiques pour les populations locales, tout en augmentant leurs revenus. 

 

Le projet a également généré plus de 10 000 emplois locaux et formé plus de 4 000 techniciens, répondant à une pénurie critique de travailleurs qualifiés dans la région. En mars 2019, une initiative conjointe entre la CSCEC, la société française Egis et le gouvernement congolais a donné naissance à La Congolaise des Routes, une entreprise dédiée à la gestion et à l’exploitation de l’autoroute. Cette collaboration a grandement amélioré l’entretien des routes, l’efficacité des transports et le développement économique local. Aujourd’hui, l’autoroute emploie plus de 700 locaux dans divers rôles de gestion et de construction, veillant à son bon fonctionnement. 

 

M. Otoka compte parmi ceux qui ont profité de ces opportunités. « Travailler avec la CSCEC et contribuer à l’entretien de la route nationale n°1 est un honneur », exprime-t-il. « J’ai rejoint l’entreprise juste après mon diplôme, sans grande expérience. J’étais nerveux au début, mais j’ai rapidement saisi les opportunités précieuses offertes par l’entreprise pour appliquer mes connaissances et compétences. De plus, mes collègues chinois ont été incroyablement amicaux, serviables et solidaires. » M. Otoka a aussi mis en avant l’atmosphère de travail. « J’apprécie d’être dans une équipe qui valorise la solidarité et le partage des ressources. J’espère, grâce à mes efforts et au soutien de l’entreprise, pouvoir intégrer l’équipe de direction à l’avenir », ajoute-t-il. Cette atmosphère bienveillante a permis à de nombreux travailleurs locaux de se développer, contribuant ainsi au succès durable du projet.  

 

Amitié durable 


Durant la construction de l’autoroute, l’équipe de projet a porté une attention particulière à la culture et aux coutumes locales, s’impliquant activement dans des activités caritatives qui ont renforcé l’économie, l’éducation et les infrastructures de la région. Par exemple, l’équipe a érigé des écoles et des voies de circulation adaptées aux besoins des communautés locales. 

 

En tant qu’entreprise chinoise opérant sur le terrain, la CSCEC organise régulièrement des événements culturels destinés à ses employés chinois et locaux pour promouvoir une compréhension et une appréciation mutuelles des traditions respectives, consolidant ainsi les liens d’amitié. « Je trouve ces événements très enrichissants », témoigne M. Otoka. « Cette année, lors des célébrations du Nouvel An chinois, j’ai eu l’honneur de jouer un morceau de tambour chinois à l’ambassade de Chine dans mon pays. J’ai consacré trois mois à préparer ce spectacle, en apprenant les rudiments de la musique traditionnelle chinoise et du jeu de tambour, découvrant les similitudes et les différences avec les tambours congolais. Je suis ravi que ma performance ait été appréciée tant par le public chinois que congolais. » 

 

L’autoroute est ainsi devenue un symbole fort de la coopération sino-congolaise. En améliorant constamment les transports et en soutenant le développement, cette voie exprime les aspirations communes et symbolise l’amitié durable entre la Chine et la République du Congo, pavant la route vers un avenir prometteur.  

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