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  2025-01-07
 

L'aube d'un continent fécond

VOL. 17 / JANVIER 2025 par GEORGE MUSIIME  ·   2025-01-07
Mots-clés: redressement économique

Croissance démographique, transitions économiques et partenariats au cœur de lavenir africain. 

Un technicien inspecte des tubes de culture dans un atelier de production de champignons à Muhanga, province du Sud du Rwanda, le 5 avril 2024. (XINHUA) 

Nous voici à nouveau dans cette période de l’année où l’on dresse le bilan des mois écoulés tout en se tournant vers l’avenir. Sur le continent africain, de nombreux pays continuent de se relever des répercussions de la pandémie de COVID-19, dans un contexte géopolitique particulièrement tendu. Ces tensions ont, dans une certaine mesure, entravé le chemin du redressement économique en Afrique. 

La Banque africaine de développement attribue le ralentissement économique du continent à une inflation vertigineuse, causée par la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie. Ces défis ont été exacerbés par les turbulences géopolitiques actuelles et les effets croissants du changement climatique. Pourtant, les perspectives restent prometteuses : l’Afrique devrait enregistrer une croissance stable de 4,3 % en 2025, confirmant ainsi son statut de deuxième continent à la croissance la plus rapide au monde, après l’Asie. Ce dynamisme repose sur plusieurs facteurs favorables. 

Un grand potentiel  

La jeunesse démographique du continent constitue un moteur essentiel de sa croissance future. L’Afrique, avec plus de 60 % de sa population âgée de moins de 25 ans, est le continent le plus jeune du monde. Cette population dynamique et productive représente un formidable atout, à condition qu’elle soit pleinement mobilisée.  

En 2025, le continent s’efforcera de ne plus percevoir sa jeunesse comme une charge — des bouches à nourrir, des corps à maintenir en bonne santé ou des demandeurs d’emploi — mais comme une ressource inestimable pour sa modernisation. En engageant cette population dynamique et entreprenante dans le développement économique et social, l’Afrique entend libérer son plein potentiel, conformément à l’Agenda 2063 de l’Union africaine. 

Les partenariats stratégiques ont permis de réduire progressivement la dépendance de l’Afrique à l’agriculture comme moteur principal de croissance. Dans de nombreuses économies, la main-d’œuvre agricole diminue au profit des secteurs des services et de l’industrie. L’essor des innovations technologiques, l’ajout de valeur aux produits locaux et l’industrialisation redéfinissent peu à peu le paysage économique. Par exemple, en Ouganda, l’exploration pétrolière et gazière, ainsi que le projet d’oléoduc vers la Tanzanie estimé à 20 milliards de dollars sur 25 ans, stimuleront la croissance économique et la demande en compétences et technologies bien au-delà de 2025. 

Par ailleurs, l’Afrique renforce sa coopération avec des partenaires tels que la Chine dans le domaine de l’innovation verte. Avec une population de plus de 1,4 milliard d’habitants, le continent peut jouer un rôle clé dans les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique. En même temps, les pays africains, particulièrement vulnérables aux impacts climatiques, s’efforcent d’adopter un modèle de modernisation évitant le schéma traditionnel du « polluer d’abord, nettoyer ensuite ». Des projets comme la centrale solaire de Garissa au Kenya et le parc éolien de De Aar en Afrique du Sud illustrent la transition vers une croissance verte, renforcée par une prise de conscience climatique croissante. 

Enfin, les dynamiques politiques joueront un rôle crucial en 2025. Douze pays africains, dont la Tanzanie, le Malawi, l’Égypte, le Cameroun et le Burundi, organiseront des élections générales (17 autres suivront en 2026). Certains de ces pays, ayant enregistré une forte croissance ces dernières années, devraient maintenir leur élan. Cependant, les périodes électorales pourraient freiner cette dynamique, notamment si des politiques populistes ou électoralistes émergent. 

Malgré cela, ces contextes électoraux peuvent aussi entraîner des investissements stratégiques dans des secteurs clés, générant des impacts positifs à moyen terme. Ces évolutions, associées aux divers défis et opportunités, façonneront l’avenir économique et social du continent pour les 12 prochains mois. 

 

Inspection de produits de lampes dans le Parc industriel sino-ougandais de Mbale, en Ouganda, le 5 avril 2024. (XINHUA) 

Tâches à venir 

Cela signifie-t-il pour autant que la croissance économique de l’Afrique se déroulera sans encombre ? Pas nécessairement. De nombreux défis subsistent à l’horizon. Parmi eux, la crise climatique reste un facteur majeur de ralentissement économique. Ces dernières années, elle a contribué à l’augmentation des prix des denrées alimentaires, freinant ainsi la croissance de nombreuses économies africaines. Cette tendance pourrait se prolonger en l’absence de mesures adaptées. 

Il est indéniable que le changement climatique affecte profondément le secteur agricole. Ainsi, bien que des prévisions de croissance positives soient annoncées pour 2025, les pays africains devront mettre en place des politiques fiscales robustes pour stabiliser leurs économies. En parallèle, l’intégration de technologies innovantes dans la chaîne de valeur agricole sera essentielle pour garantir une croissance durable. 

L’adoption de nouvelles technologies agricoles pourrait non seulement dynamiser la production, mais aussi générer de nouveaux emplois. Ces innovations, axées sur l’agriculture durable, peuvent transformer ce secteur. Par exemple, la coopération Sud-Sud encourage des avancées telles que l’utilisation de l’herbe Juncao au Rwanda ou encore les techniques d’irrigation et de riziculture au Burkina Faso. Ces initiatives, renforcées par des partenariats agricoles, permettent au continent de progresser vers la sécurité alimentaire et une agriculture durable. 

Cependant, les économies fortement dépendantes de produits agricoles volatiles, comme le café en Ouganda, en Éthiopie ou au Burundi, restent vulnérables aux chocs climatiques. Pour ces pays, la diversification des sources de production est cruciale afin de limiter les ralentissements économiques occasionnels. 

En résumé, bien que les perspectives pour 2025 soient encourageantes, l’Afrique devra continuer à diversifier son économie tout en tirant parti de son immense potentiel démographique. La clé réside également dans l’exploitation des opportunités déjà existantes. Des initiatives comme la Zone de libre-échange continentale africaine et l’initiative « la Ceinture et la Route » offrent des leviers majeurs pour élargir l’accès des produits africains aux marchés internationaux. 

De surcroît, des programmes tels que les mesures chinoises visant à soutenir l’industrialisation, à moderniser l’agriculture et à développer les talents, ainsi que l’exonération tarifaire pour de nombreux produits africains, placent le continent dans une position favorable pour atteindre ses objectifs de croissance. Si ces opportunités sont pleinement exploitées, l’Afrique sera bien armée pour relever les défis et réaliser son potentiel en 2025. 

L’auteur est chercheur au Development Watch Centre, en Ouganda. 

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