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  2025-01-09
 

Gardien de l'éternité

VOL. 17 / JANVIER 2025  ·   2025-01-09
Mots-clés: Égypte ; patrimoine culturel

L’approche et l’expertise de la Chine en matière de préservation du patrimoine constituent une source d’inspiration précieuse pour d’autres pays. 

Travailleurs archéologiques en action sur le site des ruines de Tanis, dans la province de Sharqiya, en Égypte, le 12 octobre 2024. (XINHUA)   

Ces dernières années, la Chine a intensifié ses efforts pour préserver son patrimoine culturel. En juillet 2024, l’axe central de Beijing a été officiellement inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, tandis que le 4 décembre 2024, la Fête du Printemps a rejoint la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Parallèlement, la sensibilisation du public à l’importance de protéger les sites historiques et de promouvoir l’héritage culturel et la richesse de la civilisation chinoise s’est considérablement accrue. 

Dans ce contexte, CHINAFRIQUE a rencontré Khaled Ahmed El-Enany, ambassadeur des Nations unies pour le tourisme culturel, ancien ministre égyptien du Tourisme et des Antiquités, et candidat au poste de directeur général de l’UNESCO. Cet échange a permis d’explorer ses réflexions sur les dialogues entre civilisations et la préservation du patrimoine historique. 

CHINAFRIQUE : 2024 marque l’année du partenariat entre la Chine et l’Égypte ainsi que le 10e anniversaire de l’établissement de leur partenariat stratégique global. Des événements culturels, tels que des expositions dédiées à la civilisation égyptienne organisées à Beijing et à Shanghai, ont déjà suscité un vif intérêt. Dans ce contexte, quels progrès ont marqué leur collaboration en préservation du patrimoine et tourisme, et quelles perspectives s’offrent à elles ? 

Khaled Ahmed El-Enany : 2024 marque une décennie d’amitié et de partenariat stratégique entre la Chine et l’Égypte, notamment dans la préservation du patrimoine et le tourisme. Pendant mon mandat comme ministre du Tourisme et des Antiquités, j’ai encouragé des collaborations internationales, notamment avec la Chine, comme pour le projet du Grand Musée Égyptien. 

À l’avenir, nous pourrons consolider ces acquis en approfondissant notre coopération dans la transformation numérique au service de la préservation patrimoniale. La numérisation des grottes de Mogao, réalisée par la Chine, pourrait ainsi inspirer des initiatives similaires dans la Vallée des Rois, en Égypte. Une telle démarche contribuerait à rendre ces trésors plus accessibles aux publics internationaux. 

Ma vision pour l’UNESCO s’appuie sur un engagement résolu en faveur de la paix et de la coopération internationale. Je suis fermement convaincu que la promotion de la culture constitue un puissant vecteur de paix, capable de rapprocher les peuples. 

Quelles similitudes et différences existe-t-il entre la Chine et l’Égypte dans la préservation de leur patrimoine historique, et quelles leçons la Chine pourrait-elle tirer de l’expérience égyptienne ? 

L’Égypte et la Chine comptent parmi les plus anciennes et prestigieuses civilisations du monde, chacune porteuse d’une histoire riche et influente qui a marqué l’humanité. Préserver ce patrimoine exceptionnel est à la fois un hommage à leur passé et un défi pour les générations présentes. Ces deux nations font face à des problématiques similaires : la menace constante du trafic illégal de biens culturels, les tensions entre urbanisation croissante et préservation des sites historiques, ainsi que la nécessité d’éveiller les jeunes générations à l’importance de leurs racines culturelles. 

Une similitude essentielle réside dans l’importance accordée au patrimoine culturel, non seulement comme mémoire collective mais aussi comme fondation pour construire l’avenir. L’Égypte et la Chine reconnaissent que la préservation et la valorisation de cet héritage sont cruciales pour renforcer la fierté nationale et favoriser une meilleure compréhension interculturelle. Cependant, leurs approches diffèrent, reflétant leurs contextes respectifs. 

L’Égypte, par exemple, s’appuie sur une riche tradition de coopération internationale pour préserver son patrimoine, tandis que la Chine excelle dans l’utilisation des technologies avancées pour sa conservation. L’Égypte pourrait s’inspirer des innovations chinoises, et la Chine de l’expérience égyptienne en engagement communautaire et tourisme durable. 

Des touristes visitent le site des pyramides de Gizeh, en Égypte, le 17 juillet 2024. (XINHUA) 

L’axe central de Beijing a été inscrit avec succès sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Quelle est la portée de cette reconnaissance pour la préservation du patrimoine culturel de la Chine et son influence à l’échelle internationale ? 

L’inscription de l’axe central de Beijing au patrimoine mondial de l’UNESCO constitue une étape majeure, mettant en lumière l’engagement de la Chine à protéger son patrimoine culturel tout en affirmant son rôle de premier plan dans les discussions mondiales sur la préservation. Cet axe, au tracé nord-sud parfaitement aligné, incarne des siècles de principes d’urbanisme inspirés des idéaux confucéens. Il témoigne de traditions ancrées dans l’histoire de la gouvernance, des rituels et de l’harmonie sociale, ayant exercé une influence durable sur les systèmes culturels et politiques en Asie de l’Est et du Sud-Est. 

Cette reconnaissance souligne les efforts soutenus de la Chine pour mettre en valeur son héritage historique, tout en conciliant les impératifs de modernisation et de conservation. Des initiatives ambitieuses, comme le Plan de conservation et de gestion 2022-2035, visant à préserver l’agencement, l’architecture emblématique et les traditions associées à cet axe, offrent un modèle inspirant pour d’autres nations confrontées aux défis de la préservation patrimoniale dans un contexte d’urbanisation rapide. 

Sur le plan international, cette inscription renforce le statut de la Chine en tant que gardienne et promotrice du patrimoine mondial. Elle offre une plateforme pour partager son expertise en matière de sauvegarde de l’identité culturelle et pour promouvoir une approche du développement durable qui intègre la préservation des traditions historiques. 

Comment évaluez-vous les progrès de la Chine dans la préservation du patrimoine, avec des initiatives innovantes comme les visites éducatives ou l’impact de Black Myth: Wukong ? En quoi ces actions renforcent-elles les liens entre les peuples et la confiance mutuelle entre nations ? 

Je suis profondément impressionné par l’approche novatrice adoptée par la Chine pour préserver, valoriser et célébrer son patrimoine culturel. La numérisation, autrefois optionnelle, est aujourd’hui une nécessité incontournable. Je suis convaincu que l’UNESCO doit jouer un rôle de premier plan en intégrant les nouvelles technologies à la protection et à la transmission du patrimoine culturel. Je rêve d’un avenir où l’UNESCO protégera le patrimoine tout en le rendant accessible à l’échelle mondiale grâce aux outils technologiques et aux initiatives éducatives modernes. Ces efforts traduisent une tendance croissante à mobiliser le patrimoine culturel comme vecteur d’éducation, de divertissement et de rapprochement entre les cultures. 

Khaled Ahmed El-Enany (DONATIEN NIYONZIMA) 

L’Initiative pour la civilisation mondiale (ICM) a suscité un vif intérêt au sein de la communauté internationale. Quel est votre point de vue sur son potentiel à renforcer la compréhension et la coopération interculturelles ? 

L’ICM est une initiative visionnaire qui résonne profondément avec mes convictions quant à l’importance de promouvoir la compréhension et la coopération entre les cultures. Elle souligne que, malgré nos différences, la diversité des civilisations humaines constitue une source de force, d’inspiration et de progrès collectif. 

En tant que candidat au poste de directeur général de l’UNESCO, je considère que l’ICM s’inscrit pleinement dans la mission de l’Organisation : encourager le dialogue interculturel, préserver le patrimoine culturel et favoriser l’apprentissage mutuel entre les nations. Les principes fondamentaux de l’ICM – respect de la diversité culturelle, dialogue et recherche d’objectifs communs – reflètent les valeurs fondamentales de l’UNESCO. Ils peuvent servir de base solide pour renforcer la paix mondiale et favoriser un développement durable.  

Je suis particulièrement inspiré par l’accent que l’ICM met sur l’égalité entre les civilisations. Elle nous invite à rejeter toute notion de hiérarchie culturelle pour reconnaître et célébrer les contributions uniques de chaque civilisation au progrès de l’humanité. Des nations comme l’Égypte et la Chine, avec leurs histoires millénaires, incarnent ces valeurs partagées, telles que l’harmonie, l’équilibre et le respect mutuel, qui peuvent guider notre quête d’un avenir meilleur. 

Si je suis élu, je m’engage à ce que l’UNESCO collabore activement avec des initiatives comme l’ICM afin d’élargir les plateformes de dialogue, soutenir la préservation de patrimoines culturels diversifiés et promouvoir des programmes éducatifs communs pour rapprocher les peuples. 

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