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  2025-02-05
 

À la hauteur de l'occasion

VOL. 17 / FÉVRIER 2025 par MAHASHA RAMPEDI  ·   2025-02-05
Mots-clés: Sommet 2025 de l’UA ; priorité majeure

Vue du siège de l’UA à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 12 février 2024. (XINHUA)

Les dirigeants africains se réuniront à nouveau à Addis-Abeba, capitale éthiopienne, pour le Sommet 2025 de l’Union africaine (UA), prévu les 17 et 18 février. Cette édition se distingue par son contexte géopolitique changeant et par les conditions socio-économiques et sécuritaires précaires sur le continent.

L’Afrique reste le continent le plus défavorisé du monde, où plus de 30 % de la population de 23 des 28 nations les plus pauvres vit dans l’extrême pauvreté. Selon le National Bureau of Economic Research, un organisme américain de recherche privé à but non lucratif, près de la moitié des habitants du continent vit en dessous du seuil de pauvreté. Il est à noter que le PIB par habitant en Afrique subsaharienne est aujourd’hui inférieur à celui de 1974, ayant chuté de plus de 11 % depuis cette date.

Toutefois, on attend une reprise de la croissance du PIB, qui devrait atteindre 3,2 % en 2024 et 4,1 % en 2025, selon les projections récentes de la Banque africaine de développement. Cette anticipation met en lumière la résilience des économies africaines, malgré une croissance ralentie à 3,1 % en 2023, contre 4,1 % en 2022. Selon la Banque mondiale, l’Afrique de l’Est devrait voir sa croissance augmenter de 1,7 % en 2023 à 2,2 % en 2024, et l’Afrique de l’Ouest de 3,3 % à 3,9 %.

Le développement des infrastructures en Afrique stimule la croissance, crée des emplois et réduit la pauvreté. Cependant, des déficits majeurs, notamment dans l’énergie et les transports, freinent l’économie, comme en Afrique du Sud. Ces défis nécessitent des investissements importants, mais de nombreux pays, accablés par une dette élevée, dépensent davantage en intérêts qu’en services essentiels. L’optimisme de l’allègement de la dette des années 2000 s’est estompé, aggravé par la pandémie de COVID-19.

Une myriade de problèmes

Alors que les dirigeants africains se réunissent à Addis-Abeba pour le sommet annuel de l’UA, ils font face à des défis majeurs, incluant la sécurité, la réduction de la pauvreté, ainsi que les enjeux d’infrastructures et de développement économique.

Le continent africain a vu une escalade des conflits, notamment au Mozambique, au Soudan, en République démocratique du Congo et en Somalie. Au Mozambique, des tensions post-
électorales ont éclaté, menaçant de dégénérer en conflit civil après des contestations des résultats électoraux. Ces troubles ont entraîné la fermeture intermittente de la frontière principale avec l’Afrique du Sud, exacerbés par le financement de manifestations par certaines nations occidentales.

Au Soudan, la guerre civile impliquant les forces armées et les forces paramilitaires de soutien rapide, commencée en avril 2023, s’est prolongée durant l’année écoulée. Ce conflit a entraîné de lourdes pertes humaines et des déplacements massifs, avec des accusations de violations graves des droits humains des deux côtés. La situation a aussi causé d’importants dommages aux infrastructures, y compris les installations médicales à la capitale Khartoum, où de nombreux hôpitaux ont été endommagés, forçant la fermeture de plus de 70 % des établissements de santé dans les zones affectées.

En Somalie, le groupe extrémiste Al-Shabaab, affilié à Al-Qaïda, continue de perpétrer des attaques. La mission de l’UA en Somalie devait conclure son mandat en décembre 2024, entraînant des discussions sur le déploiement de nouvelles forces de maintien de la paix. L’Égypte a proposé d’envoyer des troupes dans le cadre de la mission de soutien et de stabilisation de l’UA en Somalie, marquant un nouvel engagement dans la sécurité régionale.

Succès limité

L’UA, qui a succédé à l’Organisation de l’unité africaine pour son manque d’efficacité, a également affronté des défis majeurs, comme la crise du Darfour (2003-2010), où sa première mission de maintien de la paix a été entravée par un manque de moyens.

L’influence restreinte de l’UA sur la scène géopolitique mondiale a été mise en lumière lors de la guerre civile libyenne en 2011, où l’intervention militaire de l’OTAN a éclipsé les efforts diplomatiques de l’organisation, aboutissant au renversement de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Néanmoins, l’UA a aussi connu des succès notables. Elle a établi des missions de maintien de la paix en Somalie, au Soudan et en République centrafricaine, et a lancé la Zone de libre-échange continentale africaine, un accord visant à créer un marché unique pour les biens et services à travers l’Afrique. L’UA a également coordonné des réponses efficaces à des crises sanitaires comme Ebola et la COVID-19 via le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies.

Face à ces nombreux défis, une approche coordonnée nécessitant une gestion budgétaire rigoureuse, des réformes structurelles et des investissements significatifs en infrastructures est essentielle pour stimuler une croissance économique durable et réduire la pauvreté sur le continent.

Il est impératif pour les nouveaux dirigeants africains de transcender les échecs passés et de forger une voie nouvelle fondée sur l’autosuffisance, des institutions robustes et une indépendance renforcée. Il n’est plus tenable de simplement blâmer le colonialisme, l’impérialisme et l’Occident pour les problèmes actuels. En collaborant avec des partenaires comme la Chine et la Russie, dont les dirigeants, Xi Jinping et Vladimir Poutine, ont affirmé leur soutien au développement de l’Afrique, il est possible de progresser vers un avenir plus prometteur pour le continent.

MAHASHA RAMPEDI, rédacteur en chef d’African Times à Johannesburg, en Afrique du Sud

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