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  2025-04-03
 

Du pinceau au pixel

VOL. 17 / AVRIL 2025 par ZHANG HUI  ·   2025-04-03
Mots-clés: film d’animation chinois ; Ne Zha 2 ; public mondial

Des spectateurs regardent Ne Zha 2 dans un cinéma à Guiyang, dans la province du Guizhou, le 1er mars. (Photos : XINHUA)

Depuis sa sortie le 29 janvier, le film d’animation chinois Ne Zha 2 enchaîne les records. En seulement 46 jours, il s’est hissé parmi les cinq plus grands succès mondiaux au box-office, dépassant les 15 milliards de yuans (2,07 milliards de dollars) de recettes. Il devient ainsi le film d’animation le plus lucratif jamais réalisé dans un seul marché. Le 11 mars, IMDb lui attribuait la note de 8,2 sur 10, preuve de son rayonnement mondial.

Ne Zha 2 raconte l’histoire d’un jeune dieu aux pouvoirs surnaturels. Suite directe du film à succès de 2019, il séduit un large public, en Chine comme à l’étranger, par ses dialogues savoureux, son animation spectaculaire et son esthétique raffinée, qui sublime un récit mythologique ancestral.

Comme le note un commentaire sur IMDb, le film « illustre non seulement la puissance de l’animation chinoise, mais révèle aussi les possibilités infinies des mythologies traditionnelles dans un contexte moderne ». Sur les réseaux sociaux, Ne Zha 2 est unanimement salué pour sa beauté visuelle et son intensité émotionnelle.

Les racines du succès

L’histoire de Ne Zha, divinité populaire chinoise, a connu plusieurs adaptations, dont l’emblématique film d’animation de 1979, Le prince Ne Zha triomphe du roi Dragon, qui avait marqué les esprits. Le triomphe actuel doit beaucoup à ces versions précédentes, qui ont ouvert aux publics mondiaux les portes d’un univers culturel jusque-là méconnu, suscitant curiosité et intérêt pour des récits plus profonds.

Ne Zha 2 présente une riche diversité d’éléments culturels chinois, allant du bouddhisme et du taoïsme aux arts traditionnels, en passant par la mythologie et l’histoire. Sanxingdui, grande culture de l’âge du bronze du sud-ouest de la Chine, connue pour ses remarquables techniques métallurgiques et ses reliques au design unique, joue un rôle central dans le film. Par exemple, les « Bêtes protectrices » qui gardent la frontière s’inspirent directement des mystérieuses têtes de bronze aux yeux exorbités et masques dorés retrouvées sur ce site archéologique.

Selon Yang Yu, alias Jiaozi, réalisateur du film, la capacité d’un film chinois à conquérir le public international repose avant tout « sur l’histoire, le scénario et des personnages capables de toucher une audience universelle ». L’esprit rebelle de Ne Zha, engagé dans un combat contre le destin et les pouvoirs tyranniques, aborde des thèmes universels comme l’affirmation de soi, la quête de justice ou la résilience.

Affiche du film d’animation Ne Zha 2 dans un cinéma à Shenyang, dans la province du Liaoning, le 6 février.

Un festin visuel

Mais c’est sans doute la prouesse esthétique qui consacre le succès de l’œuvre, dans un secteur autrefois dominé par Hollywood. M. Yang, ancien étudiant en pharmacie reconverti dans l’animation, s’est forgé une réputation de perfectionniste, créant un véritable festin visuel grâce à des technologies de pointe.

Plus de 130 studios d’animation et près de 10 000 effets spéciaux ont contribué à la réalisation du film, illustrant l’essor fulgurant de l’animation chinoise. « Ce film témoigne de la puissance collaborative de l’écosystème créatif chinois et marque une avancée majeure pour le cinéma et ses normes esthétiques », observe Chen Xuguang, directeur de l’Institut du cinéma, de la télévision et du théâtre à l’Université de Pékin.

Face à ce succès mondial, certains médias occidentaux ont voulu y voir une forme de nationalisme exacerbé, avec des titres provocateurs comme « Captain America doit mourir en Chine : le nationalisme nourrit les fans de Ne Zha 2 ». Une telle lecture reste injuste pour les spectateurs chinois, capables d’aimer ce film tout en admirant aussi les grandes œuvres fantastiques étrangères.

Avec Ne Zha 2, Black Myth: Wukong ou Creation of the Gods II: Demon Force, l’intérêt pour la culture et l’art chinois ne cesse de grandir. Ces œuvres, portées par des créateurs modernes, illustrent le charme intemporel de la Chine ancienne et leur capacité renouvelée à raconter des histoires captivantes à un public mondial.

ZHANG HUI, journaliste de China Today

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