Les robots sous-marins trouvent de larges applications en Chine. 

Démonstration d’un robot sous-marin, à Chengdu, province du Sichuan, le 30 juillet. (CNSPHOTO) 

Dans les profondeurs mystérieuses des océans, des robots glissent entre récifs et coraux, esquivant les obstacles, naviguant en autonomie et accomplissant leurs missions comme s’ils possédaient une vision capable de percer la turbidité des eaux. 

La société chinoise Chasing a mis au point un engin capable de plonger jusqu’à 350 mètres. Photographe subaquatique, sauveteur ou nettoyeur de piscines, il incarne le savoir-faire patiemment acquis par l’entreprise au fil d’années de recherche et développement. Aujourd’hui reconnue à l’échelle mondiale dans les domaines de la communication sous-marine, de la conception de véhicules subaquatiques et des systèmes de propulsion, Chasing exporte ses produits vers plus de 100 pays et régions, de l’Europe au Japon. 

Selon l’institut de recherche ChinaIRN, la technologie des robots sous-marins vit sa troisième grande révolution. L’intégration d’algorithmes d’intelligence artificielle améliore considérablement la perception de l’environnement et les capacités de décision : modélisation en temps réel des fonds marins, identification d’objets grâce à l’apprentissage profond… Parallèlement, les avancées de la 5G, en réduisant drastiquement la latence des transmissions, ouvrent la voie à la coordination simultanée de plusieurs engins. 

L’Amérique du Nord domine le marché mondial des robots avec 46 % des parts, grâce à sa supériorité technologique. L’Europe se spécialise dans les robots écologiques, tandis que la Chine tire la croissance en Asie-Pacifique : sa production devrait augmenter de 12 % sur un an et atteindre 25 % du marché mondial d’ici fin d’année. 

En Chine, l’ingénierie maritime représente 35 % de la demande, stimulée par l’exploitation en eaux profondes, suivie de l’aquaculture (20 %), qui utilise des capteurs pour contrôler en continu la qualité de l’eau et protéger les élevages. 

Les applications spécialisées progressent également. Sealien Robotics a livré à un client étranger un robot ROV capable d’enfouir des câbles optiques à 3 000 mètres de profondeur, une première pour un fabricant chinois. Ces câbles, qui assurent 97 % du trafic Internet mondial, sont ainsi mieux protégés contre les poissons et les courants. 

À quelques dizaines de mètres sous l’eau, la société Lanqi Robot propose un robot nettoyeur capable de remplacer les plongeurs pour désencrasser les coques de navires envahies par coquillages et algues. Équipé de caméras HD, de jets à cavitation, de capteurs intelligents et de télécommande, il inspecte, filme et nettoie les structures immergées en toute sécurité. 

À terme, l’intégration aux réseaux 5G/6G, à l’Internet des objets et au big data permettra des opérations interconnectées et des analyses en temps réel. Les applications vont de l’inspection portuaire et du sauvetage sous-marin à l’essai d’équipements spatiaux ou à des expériences immersives dans les aquariums.