Capture d’écran au Centre de contrôle aérospatial de Beijing montrant les taïkonautes Chen Dong (à gauche) et Chen Zhongrui travaillant à l’extérieur de la station spatiale lors de la mission Shenzhou-20, le 26 juin. (XINHUA)
L’espace profond s’étire dans un silence absolu. Mais, lorsqu’ils quittent la station pour leur « marche dans l’espace », les astronautes affrontent des variations vertigineuses de température, de pression et de rayonnement. Dans cet univers hostile, la combinaison extravéhiculaire, véritable bulle de survie, devient leur unique rempart. Le 15 août, l’équipage de Shenzhou-20 a accompli avec succès sa troisième sortie. Pour cette mission, le taïkonaute Chen Dong portait le scaphandre extravéhiculaire B : avec 20 sorties à son actif, il est devenu le premier de la station spatiale chinoise à atteindre l’objectif de longévité fixé à
« 4 ans / 20 sorties ».
Le 4 juillet 2021, lors de Shenzhou-12, deux astronautes chinois avaient inauguré les nouveaux modèles A et B, démontrant d’emblée leur robustesse. Au début de 2024, ces combinaisons approchaient pourtant de leur limite théorique. Pouvait-on prolonger leur usage ? Pour en avoir le cœur net, l’équipe scientifique a élaboré un protocole strict de suivi et de tests en orbite. Verdict : l’état du modèle B s’étant révélé stable, il est devenu le tout premier équipement spatial dont la durée de vie a été officiellement prolongée après évaluation en vol. À ce jour, 11 astronautes l’ont utilisé au cours de huit missions habitées. Une fois retiré du service, ce scaphandre reviendra sur Terre pour poursuivre sa carrière scientifique dans de nouvelles expériences.
Véritable vaisseau spatial miniature, la combinaison extravéhiculaire concentre des technologies de pointe, de la protection multicouche contre les radiations aux systèmes de régulation thermique. Compte tenu de l’espace limité de la station et du coût élevé de la recherche, de la fabrication et du transport, un même modèle peut être utilisé par plusieurs taïkonautes.
Dans le monde, seuls quelques pays maîtrisent la conception autonome de tels scaphandres. Jusqu’ici, la famille Feitian de deuxième génération comptait trois modèles (A, B, C). Le 15 juillet 2025, le cargo Tianzhou-9 a livré deux nouvelles combinaisons, D et E, désormais testées et prêtes pour les futures sorties. Leurs performances optimisées portent désormais leur durée de vie prévue de « 3 ans / 15 sorties » à
« 4 ans / 20 sorties ».
Selon la nature des missions, il existe des scaphandres adaptés aux orbites basses, à la Lune ou encore à Mars. Les vols habités, toujours plus ambitieux, stimulent sans relâche l’innovation dans ce domaine. À l’avenir, grâce aux avancées conjuguées des matériaux, de l’intelligence artificielle et de la robotique, ces « armures de l’espace » accompagneront les explorateurs humains toujours plus loin dans l’univers.
