Deux robots s’affrontent dans un match de boxe libre lors de l’édition 2025 de la CIFTIS, à Beijing, le 10 septembre. (PHOTOS : DONG NING)

Sous les lumières dorées de septembre, l’édition 2025 de la Foire internationale du commerce des services de Chine (CIFTIS) a investi le parc Shougang, à Beijing. Au cœur de l’événement, une effervescence de vitalité nouvelle : les tendances de consommation culturelle, touristique et sportive y ont déployé leurs plus belles couleurs. De la rencontre entre l’opéra de Pékin séculaire et les modèles économiques émergents, aux innovations sportives immersives, en passant par les dispositifs de détaxe simplifiée pour les voyageurs étrangers, une métamorphose douce mais marquante des pratiques de consommation s’est dessinée en filigrane de cette édition.

Nouvelles alchimies culturelles

Dès son arrivée, Jood Ghazwan Sharaf, une étudiante bulgare, est happée par l’exposition spéciale « Voyage culturel à travers l’opéra de Pékin ». Studio XR (réalité étendue), exercices de fitness, immersion costumée, restaurants thématiques… tout ici s’imprègne de l’esthétique de l’opéra de Pékin, faisant de cette exposition l’une des étapes incontournables de la CIFTIS. « J’ai vraiment eu l’impression de remonter le temps et d’entrer dans cette histoire chinoise classique », confie Jood devant le studio XR conçu par MRStage. Habillée d’un costume somptueux et placée dans la zone de capture, elle est projetée en temps réel dans les fastes du palais de Concubine impériale ivre, un morceau emblématique de l’opéra de Pékin.

Après ce festin visuel et sonore, place aux plaisirs du palais : Jood savoure les pâtisseries d’Imperial Kitchen, décorées de masques traditionnels et élaborées à base de produits laitiers co-signés par l’entreprise Mengniu, dans un mariage subtil de tradition et d’innovation.

Devant la Tour de Frissons, qui réinvente le tremplin olympique de saut à ski, la file s’allonge. Les amateurs de sensations fortes s’y pressent pour un saut à l’élastique, tandis que les plus prudents optent pour l’escalade ou une visite immersive dans l’exposition aérienne attenante. Un peu plus loin, les visiteurs s’émerveillent devant l’espace XR de l’entreprise PICO ou devant le dragon 3D animé par le Bureau municipal du patrimoine culturel de Beijing. Dans cette symbiose entre haute technologie et culture traditionnelle, se dessinent les contours d’une nouvelle grammaire de la consommation culturelle à Beijing.

Vue du pavillon n° 1 lors de l’édition 2025 de la CIFTIS, à Beijing, le 10 septembre.

Un tourisme sans tracas

Pendant que Jood explore l’univers enchanteur de l’opéra de Pékin, David, un voyageur australien, s’adonne au lèche-vitrine dans la zone d’exposition « Cadeaux de Beijing ». « Combien cela coûte-t-il ? Comment puis-je payer ? », demande-t-il avec enthousiasme devant les figurines du Tu’er Ye, des lapins d’argile colorés de Beijing, proposées par le stand Jitufang. Dès son achat effectué, il reçoit instantanément son remboursement de TVA, une expérience qu’il salue comme exemplaire.

Le remboursement immédiat de la taxe à l’achat constitue l’une des grandes innovations de cette édition. Pour permettre aux visiteurs étrangers d’« acheter en toute confiance et se faire rembourser sans tracas », la succursale de Beijing de la Banque de Chine, en partenariat avec le Bureau des impôts et le Bureau de la culture et du tourisme de Beijing, a mis en place plusieurs dispositifs : un comptoir centralisé de détaxe instantanée dans le pavillon n° 1 ; une carte numérique recensant les 1 500 commerces participants dans le pavillon n° 9 dédié aux services culturels et touristiques ; et des produits directement détaxés dans l’espace « Cadeaux de Beijing » du pavillon n° 11, grâce à l’accompagnement du personnel de la Banque de Chine. Fin août, les ventes de produits éligibles à Beijing avaient bondi de 150 % par rapport à l’année précédente, tandis que les remboursements grimpaient de 174 %, renforçant l’attractivité de la capitale auprès des visiteurs internationaux.

L’avènement du sport hybride

La zone dédiée aux services sportifs rayonne d’une énergie unique, fusionnant activités physiques, jeux interactifs à sensations et équipements dopés aux « technologies invisibles ». Ici s’entrelacent économie de l’événementiel, transition numérique, consommation sportive et synergies industrielles pour façonner un nouvel écosystème où le sport s’émancipe des stades pour s’ancrer dans le quotidien.

Dans l’espace FOLO Ball, deux joueurs munis de lunettes de réalité mixte (MR) s’affrontent sur un terrain virtuel. Leurs gestes projettent une balle lumineuse à travers un filet visible sur smartphone. Pas de ballon réel, pas de contact physique, mais une compétition exaltante portée par les données et l’immersion. « Le FOLO Ball réinvente la balle au prisonnier en combinant intelligence artificielle et MR, pour un jeu mêlant cardio et défoulement », explique Fan Xinyu, directeur général de FOLO.

Non loin de là, devant le stand de Suooter, les visiteurs épaulent une carabine laser, visent, tirent… et deviennent l’espace d’un instant des tireurs d’élite. Conçu à l’origine pour l’entraînement du champion olympique Sheng Lihao, ce système sécurisé, économique et conforme aux normes européennes ouvre désormais les portes du tir sportif à des milliers de joueurs.

Enfin, dans la zone pilote nationale dédiée à la consommation sportive et à l’économie événementielle, un projet phare se prépare : le WTT Grand Smash de Chine 2025. Ce tournoi international de tennis de table se tiendra du 25 septembre au 5 octobre 2025 au parc Shougang. Symbole de la volonté de Beijing de devenir une « ville des grands événements sportifs », il illustre le rôle structurant de ces compétitions : revitaliser les tissus urbains et fédérer culture, commerce, tourisme et sport de haut niveau.

ZHANG XIAO : journaliste à La Chine au présent