
Coup de main
L'exemple d'ouverture à l'international de SCSIC et du groupe Hengtong est largement suivi par de nombreuses entreprises de Suzhou. Mais l'implication de la Chine dans la restructuration des infrastructures africaines n'est pas récente. Depuis 1970, les entreprises de Suzhou sont engagées dans la construction de ces dernières. Actuellement, la plupart des investissements de Suzhou en Afrique concernent le secteur des services d'ingénierie.
Le soutien du gouvernement local est également nécessaire pour la réussite des opérations internationales des entreprises. Suzhou a mis en place dans des pays africains, comme le Kenya et l'Égypte, une série d'ateliers de travail dans le domaine du commerce international et de la promotion des investissements, a fait paraître un guide des investissements en Égypte, en Afrique du Sud et au Kenya et a organisé des séminaires d'information sur l'environnement de l'investissement et la législation des pays visés.
Par ailleurs, afin de réduire les risques liés aux investissements à l'étranger, Sinosure, seule société d'assurance chinoise spécialisée dans l'assurance-crédit à l'exportation, a fourni en mars 2012 un service complet d'assurance à Jiangsu Etern Company Ltd, comprenant une assurance crédit, une assurance pour les investissements à l'étranger et des services financiers visant à intensifier les exportations des entreprises chinoises et à la soutenir dans ses stratégies à l'échelle mondiale.
Actuellement plus de 2 000 entreprises chinoises investissent en Afrique. Le gouvernement ainsi que les investissements privés et individuels forment une structure réciproque et complémentaire pour les investissements. Chen Deming, ministre du Commerce de Chine a déclaré à de nombreuses reprises vouloir encourager les entreprises à investir à l'étranger. Il estime que la réalisation de cet objectif nécessite des prises de décisions rationnelles et l'établissement d'accords stratégiques permettant aux entreprises chinoises d'étendre le champ de la coopération et des investissements.
Le secteur des technologies chinoises fait l'objet depuis quelques années d'investissements à l'étranger. De nombreuses entreprises chinoises telles ZTE et Huawei, principaux fournisseurs d'équipements et de solutions dans le domaine des télécommunications, ont implanté des usines en Afrique du Sud et y ont établi leurs sièges pour la région Afrique.
« Nous attendons avec impatience les investissements chinois en Afrique du Sud », déclare Yunus Hoosen, directeur général de la division de la promotion des investissements au ministère de l'Industrie et du Commerce, dans un entretien avec China Economic Weekly. « En dehors des domaines de coopération habituels, dans l'agriculture et l'industrie minière, nous souhaitons également attirer des investissements dans le secteur de l'industrie électrique et électronique, des biocarburants et des énergies renouvelables. »
Coopération locale
La coopération entre Suzhou et l'Afrique montre que la coopération sino-africaine et les échanges au niveau local s'intensifient, comme le prouve la tenue du 2e Forum du Peuple Chine-Afrique à Suzhou en juin 2012.
Li Liqing, vice-président exécutif du Réseau des ONG chinoises pour les échanges internationaux a déclaré qu'il avait été décidé de tenir le forum à Suzhou, car en dehors de la coopération bilatérale étroite entre Suzhou et de l'Afrique dans les domaines du commerce, des soins de santé, de l'éducation et de la protection de l'environnement, la ville faisait figure de modèle de développement urbain et de progrès économique en Chine.
« Le Forum promeut la coopération sino-africaine au niveau local, ce qui permettra à chacun de participer plus efficacement au développement économique, social et culturel », a déclaré lors du Forum Joaquim Alberto Chissano, ancien président du Mozambique. Plus de 300 représentants chinois et africains des organisations non gouvernementales, ainsi que des représentants de l'Organisation des Nations unies et de l'Union africaine ont assisté à cet événement, organisé sur deux jours.
Par ailleurs, d'autres villes chinoises engagent diffé-rentes formes de coopération et d'échanges avec les pays africains. L'année dernière, le séminaire sur la coopération et les échanges économiques et commerciaux entre Shenzhen et l'Afrique s'est déroulé dans la ville de Shenzhen, dans la province du Guangdong au sud de la Chine, et s'est concentré sur l'industrie des éclairages LED et les économies d'énergie. La Conférence sur la coopération commerciale et économique entre la province du Heilongjiang et l'Afrique et est devenue l'un des points les plus importants de l'ordre du jour du 23e Salon international sur l'économie et le commerce organisé dans la ville de Harbin en Chine en juin 2012.
Le premier Forum sur la coopération entre les gouvernements locaux de la Chine et de l'Afrique, orga-nisé conjointement par l'Association du peuple chinois pour l'amitié avec l'étranger (CPAFFC) et les Cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (CGLUA), s'est déroulé le 27-28 août à Beijing.
« La Chine et l'Afrique souhaitent mettre en place une large plateforme d'échanges pour promouvoir la coopération pratique entre les gouvernements locaux et pousser les échanges et la coopération afin de réali-ser de nouveaux projets », explique à CHINAFRIQUE Feng Zuoku, vice-président de la CPAFFC.
« Le Forum prendra la forme d'une ONG pour créer un pont entre le gouvernement et le peuple », ajoute-t-il.
Xu Kaiyu, vice-président de la Chambre de commerce à Beijing des entreprises de Wenzhou, qui rassemble les entreprises de cette ville côtière de la pro-vince du Zhejiang, adhère à cette idée.
Ce dernier explique que la faible présence des entreprises privées chinoises en Afrique nécessite la mise en place d'une plateforme de communication visant à promouvoir l'internationalisation de celles-ci. « Le Forum sur la Coopération entre les collectivités locales de Chine et d'Afrique va les y aider », conclut ce dernier. Le Forum se tiendra tous les deux ans de manière régulière. |