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Le football féminin décolle dans la province du Hebei |
Trouver des terrains
Le football est impossible sans terrains. Mais dans les grandes villes chinoises, la terre est une denrée rare et l'espace manque.
« Je pense qu'il n'est pas réalisable de rendre le football obligatoire en primaire et au collège », affirme Liu, résident de Beijing. « Il n'y a pas de terrain de football dans l'école primaire où mon fils étudie et nous ne trouvons pas d'endroit pour qu'il joue au football après l'école ».
Mais il y a des solutions. « Je pense que le problème sera progressivement résolu, car le gouvernement essaie de changer la situation », affirme Zhang Lu, un commentateur de football basé à Beijing.
Les statistiques montrent en effet qu'au début 2014, Beijing comptait 295 terrains de football, soit beaucoup plus que les 93 terrains d'il y a 10 ans. À Guangzhou, 33 terrains de football ont été construits l'année dernière et le rapport d'activité du gouvernement municipal a promis 34 nouveaux terrains pour 2015.
Le plan de réforme nécessite que les gouvernements aux différents niveaux augmentent le nombre de terrains et prennent en compte cet élément dans leurs plans d'urbanisme et de développement rural.
Se dissocier du gouvernement
La partie du plan qui a le plus attiré l'attention est la réforme de l'ACF. Contrairement aux associations de football dans les pays où le sport est déjà bien développé, l'ACF, rattachée à la FIFA, est très liée au gouvernement. L'ensemble de son personnel travaille également pour le Centre d'Administration du Football (CAF), au sein de l'Administration générale de la culture physique et du sport de Chine (AGCPS).
Certains ont même des statuts administratifs comparables à ceux des membres du gouvernement. Les deux organisations sont situées dans le même bureau, emploient les mêmes personnes avec des titres différents, et le personnel de l'ACF est nommé par le gouvernement. Les experts affirment que dans un tel contexte, les dirigeants de l'ACF ne proviennent pas, pour la plupart, du milieu du football.
La réforme prévoit donc de dissocier l'ACF de l'AGCPS. L'ACF deviendra une organisation financièrement transparente, non-gouvernementale et non lucrative, ayant pour mission de superviser le développement du football et pouvant rejeter des interventions gouvernementales non raisonnables. Son personnel comprendra des professionnels du football et des représentants de l'AGCPS, des associations régionales de football et des ligues de football. Le personnel perdra en outre son statut administratif.
« Il est bon que le CAF soit éliminé et que l'ACF soit détachée du gouvernement », affirme Wang Qi, secrétaire général de l'Association pour la promotion de la culture olympique de Beijing. « Le football chinois pourra ainsi se développer de manière professionnelle et selon les règles du marché ».
Lutter contre la corruption
Wang explique que le système actuel est une source majeure de corruption. « Leur pouvoir devrait être limité, car trop de pouvoir conduit à la corruption », affirme-t-il.
Une corruption très répandue, notamment à l'ACF, a en effet gravement handicapé le développement du football chinois. Lors d'une grande campagne anti-corruption liée au football qui a commencé en 2009, les anciens dirigeants de l'ACF Yang Yimin, Xie Yalong et Nan Yong ont été arrêtés et ont fait l'objet d'une enquête pour corruption. Ils ont été condamnés en 2012 à dix ans et demi de prison. La campagne a également mené à l'emprisonnement d'arbitres connus comme Lu Jun et de joueurs comme Shen Si et Qi Hong.
Cai explique que les réformes actuelles vont généralement dans le sens d'une « séparation des organisations sociales et des autorités gouvernementales, une clarification des droits et des responsabilités et un management selon la loi ».
« Dissocier l'ACF des autorités administratives est nécessaire pour élever le niveau du football chinois et revitaliser le secteur du football », ajoute-t-il.
niyanshuo@chinafrica.cn |