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Cui Xiaoqin
Planter les graines du développement
L'initiative du FCSA ouvre une nouvelle page pour la coopération agricole sino-africaine

Liu Xiaohui enseigne l'utilisation d'une trayeuse mobile à des fermiers zimbabwéens

Dans une ferme de Marirangwe dans la banlieue de Harare, la capitale du Zimbabwe, une dame âgée de plus de 80 ans regarde fixement Liu Xiaohui, un expert agricole chinois, pour voir comment utiliser une trayeuse mobile.

Pour les producteurs laitiers du Zimbabwe, la trayeuse n'est encore qu'une fantaisie. Le groupe des experts agricoles chinois a cette fois-ci apporté six trayeuses. Ce groupe a été dépêché par le ministère chinois de l'Agriculture pour aider le Zimbabwe à développer son agriculture. M. Liu en est le directeur.

Depuis 2009, M. Liu a dirigé à trois reprises des groupes d'experts agricoles de haut niveau au Zimbabwe pour aider au développement agricole local. Il s'agit d'une initiative qui entre dans le cadre du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA). En 2000, le premier Forum a ouvert un nouvelle page des relations sino-africaines. C'est lors du Sommet de Beijing du FCSA en 2006 que le gouvernement chinois a annoncé sa décision d'envoyer 100 experts agricoles de haut niveau en Afrique et d'y établir 10 centres agricoles pilotes et 100 instituts de formation agricole. M. Liu est l'un de ces experts agricoles de haut niveau.

Coopération accélérée

En fait, la coopération agricole entre la Chine et l'Afrique a une longue histoire. En 1956, la Chine a envoyé son premier groupe d'experts en Afrique pour soutenir son développement, notamment certains experts et techniciens agricoles. Après des dizaines d'années de développement, l'ampleur de la coopération sino-africaine s'est sans cesse accrue, surtout après le premier Forum de 2000, comme le montre la forte augmentation annuelle des investissements chinois en Afrique.

Selon le livre blanc sur la coopération économique et commerciale de la Chine avec l'Afrique (2013) publié en 2013 par la Chine, entre 2009 et 2012, les exportations de produits agricoles de la Chine vers l'Afrique ont augmenté pour passer de 1,58 milliard de dollars à 2,49 milliards de dollars, soit une augmentation de 57,6 %. Les importations de produits agricoles de l'Afrique vers la Chine ont augmenté pour passer de 1,16 milliard de dollars à 2,86 milliards de dollars, soit 1,46 fois de plus. L'une des raisons qui peuvent expliquer cette croissance est que depuis 2005, la Chine adopte la politique de franchise des droits de douane à l'égard de l'Afrique. Ainsi, davantage de produits agricoles africains sont importés vers la Chine.

Par ailleurs, depuis ces dernières années, les entreprises chinoises diversifient leurs investissements agricoles en Afrique, comme dans les domaines de la culture des semences, de la production céréalière, de l'exploitation des cultures industrielles et de la transformation des produits agricoles. Pendant la période 2009-2012, le volume des investissements agricoles de la Chine en Afrique a augmenté pour passer de 30 millions de dollars à 82,47 millions de dollars, soit 1,75 fois de plus.

Selon des analyses de Jiang Zhida, chercheur à l'Institut des études internationales de Chine, la Chine et l'Afrique ont diversifié leurs modes de coopération agricole. Dans le cadre de la coopération bilatérale, à la date de fin 2014, la Chine a signé 28 accords agricoles avec 16 pays africains et a établi 9 mécanismes de coopération agricole bilatéraux.

Selon M. Jiang, lors du Sommet de Johannesburg du FSCA qui aura lieu en Afrique du Sud en décembre 2015, la coopération agricole sera un sujet crucial dans les discussions. La coopération sino-africaine s'ouvre à un âge d'or du développement.

Aide destinée au bien-être de la population

L'envoi des experts agricoles est l'une des modalités de la coopération agricole sino-africaine. En 2009, le Zimbabwe a reçu 10 personnes, l'équipe d'experts agricoles chinois de haut niveau la plus importante en Afrique.

Pour M. Liu, « dans le cadre du FCSA, la coopération agricole des deux parties a renforcé son caractère ciblé et nous avons accordé une aide effective à l'Afrique pour le bien-être de la population. »

Ces 10 experts agricoles sont spécialisés dans les domaines de l'élevage, du riz et de la pisciculture notamment. Comme M. Liu l'explique à CHINAFRIQUE : « C'est sur la demande du Zimbabwe, qui a un besoin urgent d'experts dans ces domaines à cause de sa situation agricole actuelle. »

Les experts chinois sont répartis dans les départements agricoles locaux et travaillent avec les fonctionnaires de l'agriculture du Zimbabwe. M. Liu estime que cette façon de travailler a rendu la coopération plus concrète et plus efficace. M. Liu s'est lui-même chargé des questions d'élevage au Zimbabwe. Si les producteurs laitiers sont nombreux dans ce pays, la capacité de production est faible en raison des insuffisances techniques et du manque d'expérience. La production de lait journalière par tête varie entre à 5 et 10 litres, contre 20 litres en Chine.

Avec ses collègues chinois, M. Liu s'est rendu dans les régions rurales reculées pour enseigner aux producteurs laitiers locales les techniques d'utilisation de la trayeuse mobile. Une autre modalité de l'aide a consisté à organiser des séances de formation. Les conditions sont néanmoins difficiles : ces séances ont lieu en plein air, sous un arbre, avec quelques chaises et des pupitres. M. Liu ne s'en plaint pas : « Nous voulons que nos amis africains maîtrisent les techniques dans la pratique pour améliorer leurs conditions de vie. Nous souhaitons leur apporter une aide effective destinée au bien-être de la population. »

Coopération continue

En 2010, après le retour de l'équipe des experts agricoles chinois, le Zimbabwe a exprimé son souhait d'en accueillir davantage pour aider à son développement agricole. C'est pourquoi M. Liu est allé à deux nouvelles reprises travailler au Zimbabwe. Le souhait du Zimbabwe montre bien que les efforts et les résultats obtenus par les équipes d'experts agricoles chinois sont tenus en haute estime.

L'attitude de travail des Chinois exerce une influence sur leurs homologues africains. Makoza Bothwell, directrice du bureau de l'agriculture, de la mécanisation et du développement de l'irrigation du Zimbabwe a déclaré qu'on demandait auparavant aux producteurs laitiers de prêter attention au respect les lois alors que maintenant, les paysans ont davantage besoin de techniques de production, d'aide et de soutien.

M. Liu explique : « Nous venons au Zimbabwe pour soutenir son développement agricole et en même temps, les populations locales nous ont beaucoup appris, par exemple, leurs lois agricoles sont complètes et pratiques, leurs techniques d'irrigation sont aussi bien développées. »

« La reconnaissance et la demande d'aide agricole de la Chine par le Zimbabwe reflètent l'appel de toute l'Afrique pour le développement de son agriculture. L'Afrique est entrée dans un stade de développement rapide et le potentiel de coopération agricole entre les deux parties reste large », conclut M. Liu.

 

 

 

 

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