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  2016-07-12
 

Une crise de la sécurité alimentaire ?

VOL.8 JUILLET 2016
Mots-clés: sécurité alimentaire

Alors qu’El Niño continue d’affecter le secteur agricole africain, la sécurité alimentaire sur le continent devient de plus en plus préoccupante et des mesures sont nécessaires pour en atténuer les répercussions.  

L’agriculture est l’un des principaux secteurs économiques de l’Afrique qui pourrait être sérieusement touché par El Niño – un phénomène climatique récurrent – avec des dégâts causés aux cultures, aux cheptels, à l’aquaculture, aux infrastructures agroalimentaires, aux actifs immobilisés et à la capacité de production. Le prix des produits alimentaires pourrait alors fortement augmenter, tout comme l’insécurité alimentaire et la malnutrition. El Niño a des effets pervers sur l’accès aux marchés, le commerce et l’approvisionnement en nourriture, entraînant la diminution des revenus, de l’épargne et des conditions de vie.  

Les petites exploitations agricoles, qui contribuent essentiellement à la production alimentaire en Afrique, sont les plus touchées par El Niño et les catastrophes provoquées par le changement climatique. Les écosystèmes dont elles sont dépendantes sont de plus en plus dégradés et l’accès à des terres agricoles appropriées et aux ressources forestières diminue. De nombreux exploitants sont tributaires de la pluie et sont victimes de la rareté de l’eau et de l’érosion. La baisse des prises de poissons et des ressources halieutiques menace à la fois ce qui est une source essentielle de revenus et de nutrition.   

Des experts ont souligné que pour la période 2015-2016, El Niño a été semblable aux phénomènes enregistrés en 1982-1983 et en 1997-1998, les pires années depuis que les données ont été recensées dans les années 1950. Le secteur agricole africain, notamment en Afrique de l’Est et en Afrique australe, est victime de la sécheresse et les semaines de vagues de chaleur ont dévasté les récoltes et asséché les pâturages, forçant les agriculteurs à tuer ou à vendre leur bétail. Une crise est donc à anticiper, surtout dans les pays où le revenu par habitant est faible, ce qui risque de menacer le développement durable et d’exacerber les migrations et les conflits. Fin 2015, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a fait savoir qu’environ 60 millions de personnes en Afrique subsaharienne n’avaient pas suffisamment à manger et que l’aggravation et la persistance d’El Niño jusqu’au début 2016 a porté un coup à la production agricole, même si l’intensité et la couverture diffèrent d’une région à l’autre.  

L’Afrique australe a connu son année la plus sèche en 2015 et les récoltes de maïs, vitales pour la région, ont été menacées. La croissance économique a été durement affectée et on n’entrevoit pas de signes d’amélioration sur le front climatique selon le Département national de la météorologie d’Afrique du Sud. Même si le prix mondial des produits alimentaires a chuté de 19 % en 2015 en raison d’une offre abondante et du ralentissement de l’économie mondiale, les produits alimentaires de base en Afrique du Sud ont augmenté en moyenne de 27 % par rapport à l’année précédente, entraînant des pénuries alimentaires et la pauvreté  dans de nombreux foyers pauvres.  

Certaines années, El Niño provoque des précipitations au-dessus de la normale dans certaines régions et ailleurs, parfois à proximité, davantage de sécheresse. Ce phénomène devrait s’amplifier. Pour 2015-2016,  El Niño a provoqué de fortes précipitations dans certaines zones d’Afrique de l’Est, et des inondations en Ouganda, au Kenya et au Soudan du Sud ont détruit récoltes et infrastructures. De l’autre côté du spectre, l’Éthiopie a subi les pires assauts d’El Niño en 60 ans, influant gravement sur la fréquence des pluies et provoquant une pénurie d’eau, l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Les réponses coordonnées de manière appropriée sont déjà en place et se propagent rapidement, mais les ressources sont insuffisantes pour faire face à la demande d’urgence croissante.  

  

Mesures d’atténuation recommandées

  

- Les pays africains doivent établir ou renforcer les systèmes d’alerte et de réaction rapides qui peuvent prévenir les pertes en vies humaines et réduire l’impact économique et matériel des catastrophes ; 

- De concert avec le secteur privé, la société civile et les partenaires pour le développement, il faut établir un programme d’assurance-risque sur le climat pour répartir les risques parmi la population et dans le temps, réduire l’impact négatif des catastrophes liées au climat et permettre  le redressement rapide ; 

- Les pays africains doivent avoir accès aux connaissances et aux technologies innovantes pour accroître l’adaptation et la résilience aux risques nouveaux et émergents ; 

- Des plate-formes de gestion des connaissances et de partage des expériences peuvent contribuer au dialogue politique national, régional et continental, notamment les politiques nationales relatives au changement climatique et à l’environnement ; 

- Les pays africains peuvent aussi promouvoir les pratiques de gestion durable des terres et des ressources en eau qui permettent de réduire la vulnérabilité aux dégradations des terres et aux  événements météorologiques extrêmes.  

  

Exclusif CHINAFRIQUE

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